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jeudi 18 avril

Contenu

Roman - Thriller

Sorry

Vengeance MAJ mercredi 16 mars 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Zoran Drvenkar
Sorry - 2010
Traduit de l'allemand par Corinna Gepner
Paris : Sonatine, mars 2011
452 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-35584-080-7

Des corps et des esprits tordus par la douleur

Zoran Drvenkar, sans pour autant tricher, est un auteur rusé car il a construit avec Sorry un roman à plusieurs niveaux chronologiques où il intoduit un découpage des scènes accentuant le suspense. Car les victimes sont peut-être plus coupables que le tueur, et parce qu'il est parfois plus facile d'être mort que de vivre détruit. Sorry atteint des dimensions effrayantes avec des perspectives renversées à partir du moment où l'on arrive au centre du livre où se trouve un personnage, l'homme qui n'existait pas, qui a créé une fiction raisonnée où torture et pédophilie sont un moyen d'éducation pour aboutir à une élite.
Lorsque leur entreprise se développe, les quatre personnages centraux de ce roman achètent, pour installer leurs nouveaux bureaux, une grande maison en plein Wansee. Or qu'est-ce que ce quartier de Berlin sinon l'endroit huppé où les nazis se sont réunis pour décider de la Solution Finale ? Depuis le "peuple allemand" doit s'excuser de ce génocide. Les entreprises aussi aujourd'hui mais pour un employé licencié par erreur, des remords d'avoir chassé une secrétaire qui ne répondait pas aux avances... C'est là le concept des quatre entrepreneurs qui prennent en charge la mauvaise conscience des patrons allemands. Aussi, quand ils se rendent chez une secrétaire pour s'excuser, qu'ils découvrent un cadavre cloué à la porte, et qu'ils répondent au téléphone qui sonne en plein silence, ils ne savent pas qu'ils vont se retrouver dans la situation éculée de l'arroseur arrosé. Car ils ont au bout du fil le tueur qui les charge de présenter des excuses au corps torturé et de s'en débarrasser... À partir de ce moment, ils se trouvent menacés par le tueur tout en essayant de comprendre pourquoi ils ont été choisis et pourquoi le tueur demande pardon à ses victimes. La réponse est vertigineuse car pour l'assassin le pardon est aussi l'objet d'une longue réflexion...
Zoran Drvenkar, à aucun moment, ne donne son avis, mais reste dans une écriture neutre autant pour justifier l'innommable que pour décrire l'intolérable, ce qui ajoute encore à la tension qui soude le livre.


On en parle : Alibi n°2

Citation

Je laisse le coffre ouvert pendant quelques minutes pour en chasser la puanteur, puis, à l'aide d'une grande quantité de ruban adhésif, je replace la tête là où elle doit être. C'est le troisième jour. Je ne lui donne pas d'eau. Il ne l'a pas mérité.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 16 mars 2011
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