Les 39 marches et autres aventures de Richard Hannay

Le chef admiré, De Gaulle, lui, n'aimait pas Marseille. Il n'avait que du mépris envers ces jeunes résistants dépenaillés, quelquefois en short et en espadrilles, qui pourtant étaient venus l'acclamer à son passage. Les embrouilles entre les communistes et les socialistes du jeune avocat Gaston Defferre, qui avait annexé l'ancien journal collaborationniste Le Petit Marseillais, étaient incessantes.
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mardi 23 avril

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Roman - Espionnage

Les 39 marches et autres aventures de Richard Hannay

Politique - Géopolitique - Guerre MAJ lundi 11 avril 2011

Note accordée au livre: 6 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 27 €

John Buchan
Postface de François Rivière
Hubert Prolongeau (présentation)
Traduit de l'anglais par Gilles Malar, Magdeleine Paz, Jean-Michel Alamagny, Théo Varlet, Marc Logé
Paris : Omnibus, février 2011
1162 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-258-08642-5

Du roman d'aventure comme une quête morale

Il y a des fois où l'on se demande quelle douce folie a pris le dessus sur certains éditeurs. Car réunir en un seul volume les cinq romans mettant en scène l'aventurier sud-africain Richard Hannay tient fortement de la gageure. John Buchan, son créateur, à l'instar de nombreux autres romanciers du début du XXe siècle, a vu son nom disparaitre du générique dès lors qu'Alfred Hitchcock s'est intéressé à ses 39 marches, premier volet de la série. Et l'on peut parier que l'intégralité de sa prose n'intéressera qu'un nombre limité de lecteurs.
Cela étant, et Hubert Prolongeau l'analyse excellemment dans son avant-propos, qui mieux que John Buchan pouvait à cette époque écrire des romans d'espionnage dignes d'intérêt et dans un style affûté, - qui a cependant pris un peu de poussière à travers le siècle -, et qui se lisent d'une seule traite, vous empêchant d'éteindre cette satanée lumière et de vous endormir ? John Buchan, en effet, a travaillé au Foreign Office, a gravi les échelons jusqu'à devenir gouverneur du Canada, et à signer l'entrée de ce pays dans la Seconde Guerre mondiale avant de mourir, en se rasant, d'une hémorragie... cérébrale.
Certes, dans une Grande-Bretagne traditionnelle, Richard Hannay, dandy fortuné qui s'ennuie en quête d'aventures, a la chance de ne croiser que d'honnêtes gens prompts à lui rendre service dans ses nombreuses quêtes ; les hommes qui l'environnent sont foncièrement honnêtes et/ou patriotiques, et il fait paraître les agents secrets comme les égaux de James Bond tendance cinématographique, mais à l'instar de Joseph Conrad et d'Eric Ambler, il place avant tout le roman d'espionnage au plus haut niveau, s'évertuant à avoir un regard prophétique sur une Europe en pleine mutation tout en ayant une parfaite maîtrise stylistique. Et François Rivière de souligner que "la fiction de John Buchan n'a cessé de se nourrir de la substance humaine", et de rappeler que c'est un soldat (de fortune) sud-africain, agent secret, que Buchan a rencontré dans les années 1910 alors qu'il était dans une Afrique du Sud encore blessée par la guerre des Boers, qui a servi de modèle pour Hannay. L'homme se faisait appeler Ironside. Tout un symbole.
Alors, oui, on se demande comment un tel livre a pu voir le jour malgré des qualités incontournables, et un plaisir de lecture assuré à une période où l'espionnage nous propose des plans machiavéliques aux ramifications multiples. On se prend maintenant à rêver que les éditions Omnibus dans un avenir proche assureront les autres (ré)éditions d'un auteur protéiforme et bougrement subjuguant.

L'anthologie comprend les romans suivants : Les Trente-Neuf marches, Le Prophète au manteau vert, La Troisième aventure de monsieur Constance, Les Trois otages & L'Île aux moutons.

Citation

Les individus, sachant qu'il savait ce qu'il savait, l'avaient découvert, et avaient pris le meilleur moyen pour s'assurer de son silence.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 25 février 2011
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