Polaroids Rock 2010

L'amour perdu est sans doute ce qui nous rapproche le plus de l'expérience de la mort.
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vendredi 19 avril

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CD - Noir

Polaroids Rock 2010

Musique MAJ samedi 06 novembre 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Collectif
Christian Roux (musique)
Jean-Bernard Pouy (parolier)
Pierre Hanot (parolier)
Caryl Férey (parolier)
Joseph Incardona (parolier)
Dominique Delahaye (parolier)
Michel Leydier (parolier)
Jean-Hugues Oppel (parolier)
Marc Villard (parolier)
Pascal Garnier (parolier)
Romain Slocombe (parolier)
Colin Thibert (parolier)
Christian Roux (parolier)
Thierry Crifo (parolier)
Le Havre : Les Ancres noires, juin 2010
1 CD 14 x 12 cm

Actualités

  • 23/11 Jeux: Ce n'est pas du polar mais......
    ça pourrait l'être. Tout comme le jazz, le rock entretient avec le polar des liens manifestes - et ce ne sont pas les Ancres Noires qui nous contrediront... Peut-être est-ce à cause des Polaroïds rock, ou d'intuitions plus vagues... mais en songeant "rock" on ne peut s'empêcher de penser "univers noir". Aussi n'hésiterons-nous pas à signaler un concours qui ne touche à aucune thématique policière proprement dite et ne concerne que le rock, organisé par l'association Café Castor dont un des membres fondateurs est Jean-Noël Levavasseur.
    Ce sera la troisième édition de ce concours qui, cette année, ajoute à la catégorie "nouvelles" la section "Photo". Il est ouvert depuis le 1er novembre 2010 et prend fin le 1er mai 2011. Pour consulter les règlements, et faire connaissance avec l'association Café Castor, suivez ce lien.
    Liens : Jean-Noël Levavasseur |Les Ancres noires

Rockers et polardeux : l’accord majeur.

Depuis 2005, la compile annuelle Polaroïd Rock joue admirablement le crossover en faisant plancher sur la même galette auteurs de polars et musiciens. L'opus 2010 est sorti, et il décoiffe.
Vous avez saisi le principe : les premiers écrivent les textes, les seconds les mettent en musique et les interprètent. On doit l'initiative à l'association havraise Les Ancres noires, qui organise chaque année dans sa ville – par ailleurs celle de Little Bob et de Marc Minelli... - le festival Polar à la plage. En juin dernier se tenait la huitième édition, conclue par la parution de ce sixième Polaroïd Rock. De fait, le rock et le polar étaient faits pour pactiser : ils se torchent à la même source, celle des existences brûlées, des bas-fonds et des mondes interlopes, des atmosphères hard-boiled. Mêmes engagements virulents, même esprit de subversion, même obsession de se faire l'écho de la violence sociale. On note aussi qu'avec le rock, le polar sort un peu de son imagerie djazzotte "privé-solitaire/vamp-fatale/Charlie-Parker". Là, on les imagine heureux, les écrivains-rockers, de Caryl Ferey, fan des Clash, à Pouy, amateur des Ramones, nous semble-t-il, en passant par Christian Roux, Noir Désirien acharné. Et la rengaine vient alors souvent de cette veine naturaliste très contemporaine, où nos polardeux jouent sur le contraste des images, dans un désordre saisissant : les abattoirs et les filles à jarretelles, le juke box et le JT, le dancing et le "pôlemploi", le guitar-hero et le chômeur, les amphètes et les SICAV... Bref, le monde est forcément bordélique, puisqu'il est fait à la fois de pogo & destroy et de business plans. Une évidence s'impose : le polar est un genre à guitare, bien souvent. Chez Christian Roux, notamment, au rock sobre et radical, et qui est le seul auteur qui fait le doublé, passant ici de l'écriture de textes ("J'ai regardé") à la compo musicale et à l'interprétation pour Dom Delahaye ("Je peux vivre sans toi"). On aime aussi l'intensité de l'electro-rock de Bamboo For Chopsticks, le punk-rock alternatif de Skott de Porc Et Côtelettes - oui, on n'est pas loin des Garçons Bouchers... - qui sied joliment à l'humour de Pouy : "Travailler tue, c'est écrit sur le paquet". Le texte de Colin Thibert, lui, est mouliné à la sauce ragga-pop, avec Micromegga, tandis que le rap tendu d'Homogène donne toute sa saveur à la poésie de Pascal Garnier –à qui la compile est dédiée - sur le titre "J'lance des mots" : "J'lance des mots, sans savoir où y r'tombent/Des mots d'la fin, à graver sur des tombes". Et parmi les quelques sentences implacables qu'on va peut-être adopter pour l'hiver, celle de Ferey : "Le temps, c'est l'argent des cons".
Bref, non seulement l'album-concept n'est pas mort – à considérer que c'en est un -, mais on fait de sacrées découvertes musicales – on a craqué sur Nightingate et sur The Kasuals. Enfin, ce réjouissant foutoir nous rappelle que le polar, c'est aussi du No Future.

Playlist : 1/ "Banlieue Ouest" (Marc Villard/Bamboo For Chopsticks) ; 2/ "C'est écrit sur le paquet" (Jean-Bernard Pouy/Jeanbon) ; 3/ "Colombine" (Colin Thibert/Micromegga) ; 4/ Enrichis-toi (Caryl Férey/Retro Satanas) ; 5/ Faire semblant (Michel Leydier/The Sounk) ; 6/ "J'ai regardé" (Christian Roux/Nightingate) ; 7/ "Je peux vivre sans toi" (Dominique Delahaye/Christian Roux) ; 8/ "J'lance des mots" (Pascal Garnier/Homogène) ; 9/ "Kérosène" (Romain Slocombe/Sheraf) ; 10/ "Les Images du passé" (Thierry Crifo/Va l'dire à ta mère) ; 11/ "Lover Doll" (Joseph Incardona/Ana) ; 12/ "Rock Odile" (Jean-Hugues Oppel/Kasuals) ; 13/ "T'aurais pas dû" (Pierre Hanot/Polaroïds rock).

NdR. - L'achat du CD ne peut se faire qu'en envoyant un chèque de 10 € à l'ordre des Ancres noires (116, rue d'Ecqueville - 76930 Octeville-sur-Mer).

Citation

J'lance des mots, sans savoir où y r'tombent/Des mots d'la fin, à graver sur des tombes.

Rédacteur: Cédric Fabre jeudi 28 octobre 2010
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