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Nous vivons dans un univers de fiction, au point que la fiction prend souvent le pas sur la réalité ou que les deux se confondent. Les personnalités politiques se comportent comme des acteurs et inversement. Les télévisions convertissent les faits réels en anecdotes. L'analyse laisse la place à la narration.
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Olivier Balez, un bichromate au service de Léo Malet

Jeudi 08 avril 2010 - En décembre 2009, les éditions Pocket ont entamé la réédition avec une nouvelle couverture de certains des romans de Léo Malet. Si, d'habitude, les rééditions méritent d'être saluées, dans ce cas doit être également souligné le fait qu'elles ont fait spécialement appel à un illustrateur pour ces couvertures. Et quelles couvertures ! Signées Olivier Balez, elles nous plongent dès avant notre lecture à l'époque où Léo Malet écrivait sa "Trilogie noire", malheureusement trop méconnue, mais aussi déclinait les aventures de son détective de chic et de choc, Nestor Burma. Petit échange par mails interposés avec un Chilien d'adoption, Olivier Balez...
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© D. R.



k-libre : Vos illustrations rappellent celles des livres des années 1950. Elles semblent contemporaines des romans de Léo Malet. D'où avez-vous tiré cette inspiration ?
Olivier Balez : Mes sources d'inspiration se situent dans les affiches des années 1940-1950. J'aime leur simplicité. Et selon moi (enfin le graphiste Massin le disait bien avant moi), réaliser une couverture de livre n'est pas autre chose que de réaliser une affiche. Pour une lisibilité optimum, pour un impact assuré, moins on en met plus c'est efficace. En plus, je n'hésite pas a me servir des contraintes ou des erreurs d'impression d'autrefois (bichromie, sérigraphie avec des décalages dans l'impression) pour en tirer un principe graphique contemporain qui correspond bien à ces romans. Une sorte de clin d'œil aux graphistes de l'époque.

k-libre : Aviez-vous lu avant les romans de Léo Malet ? Les avez-vous lus pour réaliser les illustrations de couverture ?
Olivier Balez : En général, je lis toujours les romans que j'illustre. Mais là, en habitant au Chili et pour faire vite, je n'ai pu lire que les romans qui ont été adaptés en BD par Tardi. Ou sur le Web, j'ai pu trouver des informations sur la "Trilogie noire", adaptée également en BD. C'était pas évident, je l'avoue... Mais le roman noir est une de mes passions. J'avais très envie de proposer des images pour l'univers de Léo Malet.

k-libre : Léo Malet c'est avant tout Nestor Burma. Et Burma c'est avant tout Guy Marchand et Tardi, comment êtes-vous arrivé à vous approprier les quatre aventures de Burma* que vous avez illustrées ? D'autres sont-elles prévues ?
Olivier Balez : Oui, c'était un pari pas évident. Je me suis même permis de m'inspirer d'une case de Tardi (le pont de Tolbiac) et lui envoyant un petit mail pour l'informer. Difficile de passer après des hommes de talent... Pour l'image du personnage, j'ai essayé d'en proposer une version un peu "archétypale". Un exercice auquel je m'étais déjà frotté pour le Pèlerin magazine l'été dernier avec une série de portraits de détectives : De Sherlock Holmes à Adamsberg en passant par Maigret. Pour le moment, il n'y a pas d'autres couvertures prévues de Léo Malet (sept en tout déjà réalisées dont les trois de la "Trilogie noire" sans Burma).

k-libre : Quand on met les livres les uns à côté des autres, franchement, ça en jette. Quels sont selon vous les avantages et inconvénients des trois couvertures habituelles (sans illustration, avec photo et dessin) ?
Olivier Balez : Je ne suis pas sur de savoir quelles sont les couvertures habituelles dont vous parlez... Ce qui est important pour moi, avec cette collection, c'est de réussir à réaliser des couvertures qui fonctionnent à la fois indépendamment les unes des autres et en collection. Donc votre compliment me touche. Enfin, le pari était de faire du neuf avec du vieux en quelque sorte. C'est-à-dire, de m'inspirer des codes graphiques de l'époque à laquelle se déroule l'histoire (années 1940-1950 ou années 1930 pour la "Trilogie noire") mais en destinant ces couvertures à un public d'aujourd'hui.

* Il s'agit de Brouillard au pont de Tolbiac, 120, rue de la Gare, Les Rats de Montsouris et Micmac moche au Boul'Mich.


Liens : Olivier Balez | Léo Malet | La Vie est dégueulasse | Le Soleil n'est pas pour nous | Sueur aux tripes | Les Rats de Montsouris | Micmac moche au Boul'Mich Propos recueillis par Julien Védrenne

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