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Hervé Picart et les enquêtes singulières de l'Antiquaire

Dimanche 14 février 2010 - À plus de cinquante ans, Hervé Picart entame une carrière de romancier après une longue période d’enseignement et de journalisme. Dès le début, il annonce la couleur, en l’occurrence, un roman-feuilleton moderne comportant douze volumes, à raison d’une publication tous les six mois. La série porte le titre d’Arcamonde, du nom de la boutique tenue par son personnage central, à Bruges. Il adopte, pour héros, un antiquaire à la quarantaine bien sonnée, qui se passionne pour les objets singuliers, mystérieux, qu’il rencontre sur sa route ou que des clients, au su de sa réputation d’expert en la matière, lui apportent.
Hervé Picart cisèle des intrigues qui intègrent une large part de psychologie et des recherches menées avec des moyens très modernes. Il en découle des livres passionnants, aux thèmes novateurs, érudits, débordants de renseignements sur les objets les plus insolites. Les romans foisonnent de dialogues étincelants, de situations et de remarques désopilantes où l’humour noir le dispute au persiflage. Il engendre, ainsi, des histoires d’une grande richesse narrative servies par une écriture relevée et un vocabulaire étendu.
La parution de La Pendule endormie, la quatrième enquête de ce héros singulier, le 18 mars 2010, n’est-elle pas l’occasion d’une rencontre avec un auteur à suivre attentivement, pour son talentueux art du récit ?
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© D. R.



k-libre : Comment est né Frans Bogaert ? D’où vient-il ? Pourquoi le choix d’une activité d’antiquaire à Bruges ?
Hervé Picart : Un peu comme l’on dit que la fonction crée l’organe, dans le cas de L’Arcamonde, le personnage résulte du concept de départ. J’avais très envie de me lancer dans le récit d’enquête, mais je me sentais peu d’affinités avec les détectives losers ou dépressifs que le polar moderne a si bien mis en scène. Me lancer dans l’évocation du policier penché sur son cadavre me paraissait une routine avant même de commencer. Et d’autres avaient fait cela si brillamment, à quoi bon en rajouter ? J’ai trouvé le challenge amusant de créer une sorte de polar sans policier ni cadavre. J’ai donc eu l’idée de remplacer le traditionnel assassiné par un objet, un de ces bibelots un peu étranges qu’on déniche parfois sur les brocantes, dont on ignore la fonction, et à propos desquels le camelot vous raconte souvent une jolie fable qui a tellement l’air vrai. Qui d’autre qu’un antiquaire pouvait dans ce cas se substituer au policier que je voulais éviter ? Restait à lui trouver une terre et un nom. Étant un pur homme du Nord, de grand-père belge, je me suis laissé porter jusqu’à la Flandre de mes origines. Quelle ville mieux que Bruges aurait alors accueilli le magasin de mon antiquaire ? Elle est comme une boutique d’antiques à ciel ouvert. Restait à dénicher un nom, que j’ai relevé dans une liste d’artistes flamands et néerlandais que j’avais établie. Le nom du sculpteur hollandais Martin Van Den Bogaert, qui a fait l’essentiel de sa carrière en France sous celui de Desjardins, a retenu mon attention. Il connotait immédiatement tout un univers noir de mystères et d’enquêtes, par simple décalque avec Humphrey Bogart. J’ai aussitôt trouvé amusant de prolonger le jeu en le flanquant d’une assistante qui soit un clone parfait de Lauren Bacall. Sous cette apparence en trompe-l’œil se cacherait alors un autre mystère. Et quel paradoxe intéressant de confronter un détective à une collaboratrice dont il ne sait rien, comme s’il devait cohabiter à jamais avec un secret qui lui résiste.

Vous présentez Frans Bogaert comme une sorte de Sherlock Holmes du bibelot mystérieux, le Harry Dickson d’un conte de la bière blanche. Pourquoi faire de votre héros, un chasseur des mystères attachés aux objets singuliers ?
Un antiquaire ne pouvait s’apparenter qu’à des enquêteurs "classiques", tels Holmes, Harry Dickson, Maigret, Poirot, ces figures magistrales délaissées à présent au profit d’investigateurs plus troubles, et de moins belles manières. Quitte à revendiquer une filiation ou à l’assumer, les récits de L’Arcamonde se situent de toute évidence dans le sillage des œuvres de Jean Ray, des récits courts, entre policier et fantastique, et avec certaines exigences littéraires… Quant à cette chasse à l’énigme qu’initie l’un ou l’autre de ces bibelots insolites, elle est un moyen extraordinairement commode de naviguer à sa guise en toutes époques et en tous lieux. Les détectives des polars historiques sont tous forcément bloqués dans leur siècle. Bogaert présente l’avantage de faire voyager dans une sorte de manège spatio-temporel. Une fois entré dans L’Arcamonde, le lecteur peut se retrouver en Lituanie au Moyen Âge, parmi des alchimistes psychopathes du XIXe siècle, ou au milieu des vendettas toscanes de la Renaissance.

Qu’est-ce qui vous a fait choisir Arcamonde comme dénomination de la boutique de Bogaert, appellation qui est également le titre de la série ? Est-ce en référence aux multiples objets étonnants qui la peuplent ?
Arcamonde vient du latin arca mundi, le coffre du monde. La boutique joue évidemment le rôle de caverne aux trésors. Mais il y a en plus une pointe d’aimable provocation politique de la part de Bogaert. Étant mi-flamand, mi-wallon, il apporte ainsi sa contribution personnelle à la recherche d’un consensus dans le conflit linguistique qui oppose les Belges en poussant le culot jusqu’à arborer une enseigne francophone en plein pays néerlandophone. Cela dit, je me suis rendu compte après coup que le nom de la boutique faisait écho à une de mes grandes passions de lecteur : il répond à l’Arkham d’H. P. Lovecraft, qui fait partie pour moi du panthéon des Quatre Fantastiques aux côtés de Poe, Ray et King. Ce qui explique aussi que certaines pages du Dé d’Atanas aient un petit côté lovecraftien en diable…

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’écriture d’une telle série ? Vous confrontez-vous à un nouveau défi ?
Peut-être faites-vous référence à mon (lourd) passé de critique rock et de chantre du heavy metal. Il y a effectivement un abîme entre le monde du rock, hard ou pas, et la boutique cosy de l’antiquaire, et franchir cet espace peut en effet ressembler à un défi. Mais il y avait aussi un abîme entre ma profession diurne de professeur de latin et de grec et celle de rocker, enseignant le jour Ovide et Euripide, avant de me muer, la nuit venue, en compagnon des grands excités électriques de la scène rock. Tout le monde possède je crois une personnalité à facettes, mais peu ont la chance, ou l’opportunité, de mettre en lumière leurs faces trop opposées. Je suis suffisamment têtu pour chercher à toujours aller au bout de moi-même, quelle que soit la face de mon dé personnel que je cherche à exposer. J’avais l’envie qui me titillait d’écrire un jour un roman-feuilleton new look. J’en ai rêvé, et je me suis passé de Sony pour le faire…

Vous présentez la série l’Arcamonde, prévue en douze volumes, comme un grand roman-feuilleton. En quoi se rapproche-t-elle de ce genre littéraire ?
Après trois premiers tomes d’installation (lieu, personnages…), une intrigue transversale se met de plus en plus nettement en place, liant les volumes les uns aux autres. De ce fait, le FIN ? qui conclut chaque tome répond tout à fait au traditionnel À SUIVRE qui a bercé mon enfance, du temps où je lisais semaine après semaine les aventures de mes héros favoris dans le journal Tintin. J’ai toujours trouvé que la littérature moderne avait eu tort d’abandonner le genre du roman-feuilleton. Les œuvres de Féval, Ponson du Terrail, Sue possèdent un magnifique foisonnement de personnages, d’intrigues, et surtout une admirable tension, celle qui pousse à attendre et découvrir la suite. Stephen King a écrit dans la préface de La Ligne verte quelques phrases remarquables sur le pouvoir de séduction et la force d’entraînement du roman-feuilleton, notamment dans cette part créative laissée au lecteur, qui doit meubler de ses attentes et de ses interrogations le vide qui sépare deux épisodes. Je me suis laissé propulser par son enthousiasme pour tenter de redonner au roman à suivre une certaine modernité tout en lui conservant son charme d’antan.

Vos livres fourmillent de mystères et d’enquêtes. En plus de celles diligentées, dans chaque livre, par les étranges objets auxquels est confronté l’Antiquaire, vous faites planer, de roman en roman deux autres énigmes de taille : la disparition de Laura, l’épouse de Frans, et le passé de Lauren, "une somme conséquente d’émoustillants mystères". Est-ce un "fil rouge" qui relie vos histoires ?
Il s’agit bien d’un fil rouge, d’une énigme transversale qui se prolongera jusqu’au dénouement du douzième tome. Si chaque volume peut se lire séparément et propose en effet la résolution du mystère lié à chaque objet, Bogaert a d’autres secrets plus personnels à dénouer, surtout dès le quatrième épisode, La Pendule endormie, qui paraît ce 18 mars, au cours duquel il va apprendre que la présence de Lauren près de lui est directement liée à la disparition de sa femme Laura. Mais je ne peux évidemment pas en dire plus pour l’instant…

Vous en rajoutez une couche avec l’Arcane Maxime, une énigme fractionnée en douze, dont il faut trouver un élément dans chaque enquête. Pouvez-vous nous en dire plus, sans aller jusqu’à livrer la solution ?
L’interactivité m’a toujours passionné, d’autant que la théorie moderne de la lecture affirme que c’est le lecteur qui fait autant le livre que l’écrivain. Pourquoi dans ce cas ne pas s’amuser un peu plus et inviter le lecteur à jouer lui-même au petit Bogaert ? D’où l’énigme de l’Arcane Maxime. J’avoue que sa difficulté est très élevée, et s’adresse à ceux dont le cerveau tordu s’est délecté des casse-tête insondables de Myst, la fameuse série de jeux vidéo. À cette heure, personne n’a encore trouvé… Mais un beau secret ne peut être résolu en deux coups de louche, non ? Ceux qui ne trouveront pas en retireront au moins l’impression, aussi délicieuse qu’irritante, que ces livres contiennent un secret qui leur a échappé. Bogaert lui-même leur apportera la solution en révélant dans le tome 6 ce qu’est l’Arcane Maxime, avant qu’une autre énigme du même genre, le Cœur du Mal, ne se développe sur les six derniers tomes. On peut offrir un petit indice à vos lecteurs : dans Le Dé d’Atanas, on vous invite avant toute chose à trouver les six faces, mais il faut bien se dire que dans un livre tout est question de mots.

Quand on lit vos romans, on se demande si vous n’avez pas raté votre vocation. Auriez-vous désiré être antiquaire ?
Non, pas vraiment. Je dois même avouer que je suis un chineur indigne. Je ne fréquente les brocantes que pour collecter des sensations, déguster des couleurs, savourer des arômes d’antan. Je ne collectionne rien. Seuls me passionnent en fait les petits objets dont on ignore le sens et l’usage. Je me suis laissé tenter récemment par une boîte à secrets : on ne se refait pas…

Fréquentez-vous régulièrement des antiquaires, des brocanteurs pour connaître autant d’objets curieux ?
Forcément. Si j’achète peu, je m’intéresse beaucoup. Les articles d’antiquités sont une véritable leçon d’humanité : ils racontent un savoir-faire, une inventivité, un sens du confort et de la beauté. L’on apprend beaucoup à leur contact. Ils vous ouvrent l’espace d’époques révolues et le cœur de ceux qui les ont possédés. Leur richesse s’estime au-delà de leur cote sur le marché des antiques.

On retrouve une héroïne conditionnée dès l’enfance, une autre à l’orgueil surdimensionné… Parallèlement au mystère des objets, ne construisez-vous pas vos énigmes en fonction de traits psychologiques marquants dont vous dotez vos personnages ?
Les personnages rencontrés dans L’Arcamonde sont en fait les émanations des objets placés au centre des intrigues. Le dé lituanien, glacé à jamais, venu d’un pays de frimas, appelle nécessairement une sorte d’Ophélie diaphane comme Mme Van Ostade, tandis que le cœur de gloire, gavé de sang et marqué par l’esprit toscan, ne pouvait que susciter la rougeoyante et méditerranéenne Ornella De Volder. Leur psychologie découle de l’objet auquel elles sont liées, ce qui est en fait le principe même de ces histoires : plonger dans le secret d’un bibelot pour y remuer les tréfonds de l’âme humaine, et découvrir des perversités inattendues.

Votre héros est surnommé Humph (diminutif de Humphrey) par ses correspondants du réseau Intranet des antiquaires. Sa collaboratrice, qui se fait appeler Lauren, est le sosie, y compris dans son habillement, de Lauren Bacall. Pourquoi ces références à ce couple de légende ?
Par jeu, mais un jeu à multiples facettes. D’un côté cela renvoie en effet à un couple mythique du roman noir : il suffit à donner à l’intrigue une couleur policière. De l’autre, cela ressuscite un âge d’or révolu : nostalgie, passéisme, tout cela convient au mieux à des antiquaires. D’un troisième côté, j’aime les références cinématographiques qui permettent au lecteur de mieux visualiser un personnage. C’est aussi le cas pour Ornella De Volder qui fait penser à Nastassja Kinski.

Antiquaire, brocanteur, vous baptisez indifféremment Bogaert de l’une ou l’autre des dénominations. N’y a-t-il pas une différence ? Il me semble que les antiquaires n’aiment pas être confondus avec des brocanteurs !
Beaucoup sont pourtant les deux à la fois : il suffit de lire leurs enseignes ! L’antiquité est le côté noble de la brocante, là où le millésime fait enfler le prix, alors que la brocante conserve le parfum simplet du quotidien. L’antiquaire flatte la fierté de posséder, et le brocanteur vous offre de la nostalgie bon marché. Bogaert est à la fois marchand d’art et camelot, capable de vendre une toile de maître ou un ustensile de cuisine avec le même plaisir.

Vous faites référence à nombre de héros populaires au fil des enquêtes de Bogaert comme, Sherlock Holmes, Arsène Lupin, les Trois mousquetaires, Tintin, Alan Quatermain… Avez-vous une tendresse particulière pour ces personnages ?
Autant de références qui replacent L’Arcamonde dans le cadre de la littérature populaire, effectivement, que je souhaite être le sien. Tous ces héros que j’ai bien sûr adorés sont souvent attachés aux lectures adolescentes. Les évoquer permet d’éveiller chez le lecteur tout un réseau de réminiscences qui l’attache ensuite de façon invisible à l’histoire que je lui propose et lui redonne, j’espère, une façon de plaisir juvénile, une naïveté perdue face à la pure histoire.

La lecture de vos romans donne le sentiment d’une certaine jubilation de la part de l’auteur, que ce soit dans l’assemblage des mots, dans des expressions, dans la construction des dialogues ou l’analyse de faits de société. Est-ce le cas ?
Je n’ai en fait qu’une ambition en publiant ces livres : que le lecteur éprouve autant de plaisir à les lire que j’en ai moi-même à les écrire. Si l’on devait les ranger dans une catégorie, celle qui me conviendrait le mieux serait friandise littéraire. Quelque chose qui ressort davantage de la gourmandise que de la création ou de la réflexion. Rien ne me ravit plus que lorsqu’un lecteur m’avoue simplement s’être régalé.

Vous multipliez les images, des images de toute beauté : étonnantes, humoristiques, voire impertinentes, selon le cas. D’où vous vient ce goût marqué pour la formule choc, le trait mordant, la pointe acérée qui fait mouche ?
Tout simplement de trente années de journalisme rock, et du challenge mensuel qu’imposait l’exercice de la critique de disque. Faire passer en une colonne le bonheur que l’on a éprouvé à déguster un album de Peter Gabriel ou de Led Zeppelin, transformer les sensations musicales en mots : voilà un sacré apprentissage, qui force à dénicher la formule qui frappe et rechercher les analogies les plus suggestives. Impossible de se répandre, de disserter, de se complaire en explications : il faut tout ramasser en un minimum de mots. Une pratique qui revient à tout instant dans la rédaction de L’Arcamonde. D’autant que je trouve que la littérature a eu un peu le tort d’abandonner aux humoristes le privilège des bons mots. Il y avait chez Voltaire, Guitry ou Allais une jubilation de la formule que j’essaie de raviver.

Pourquoi chacun de vos livres est-il divisé en treize chapitres ?
Il ne faut y voir aucune superstition de ma part, ni de cachotterie ésotérique. C’est simplement parce que c’est le quart de 52. Ce qui ne vous avance pas vraiment, je suppose ! Il s’agit en fait d’une référence amicale aux séries américaines. Les programmateurs US divisent leur année en quatre trimestres de 13 semaines, et répartissent sur celle-ci la diffusion des séries, qui se trouvent ainsi souvent compter 13 épisodes, ou le double (26). Les exigences du calendrier ont modifié un peu ce nombre d’or, mais il fut encore récemment de rigueur pour The Shield ou Warehouse 13 – justement… Il était naturel qu’un roman-feuilleton adresse ainsi ce clin d’œil aux séries TV ses cousines.

Après Le Dé d’Atanas qui a la particularité de ne pas se réchauffer au toucher, L’Orgue de quinte une quête vers un cristal parfait, Le Cœur-de-gloire, un bijou porteur du sang de la vengeance, vous proposez, dans La Pendule endormie une horloge aberrante qui n’a ni chiffre douze, ni clé de remontage. Pouvez-vous nous donner un aperçu du nouveau mystère auquel se confronte Frans Bogaert ?
Cette horloge invraisemblable va servir de prétexte à une expérience qui ne l’est pas moins, tenant en une réclusion volontaire à laquelle vont s’astreindre Bogaert et Lauren, et qui va les conduire à connaître jusqu’à l’insupportable le malaise du déphasage temporel. Ce récit renoue aussi avec un genre très en vogue au XIXe siècle, celui de la fantasmagorie, c’est-à-dire l’art de projeter des fantômes. Une horloge coincée qui va d’ailleurs brusquement débloquer la progression de la double énigme Lauren/Laura.

Vous faites paraître une enquête tous les six mois. Pensez-vous finir cette série en mars 2014 ? Que pensez-vous de cette expérience de romancier ? Allez-vous continuer à écrire après la douzième enquête de l’Antiquaire ?
Il faut compter évidemment sur l’indulgence de Dieu : il pourrait lui venir le caprice de me retirer ma plume vite fait. Cela dit, la série est très avancée. Au moment où sortira le tome 4, j’aurai achevé la rédaction du huitième. Le scénario de la suite est arrêté, la fin définie, chaque objet déterminé, et les histoires prêtes à être saisies. Écrire deux romans par an est évidemment une expérience stimulante, mais guère plus difficile que d’enfiler les articles et de les rendre à l’heure comme le fait tout journaliste. Quant à ce qui suivra L’Arcamonde, je n’en ai aucune idée. Les lecteurs vont peut-être nous presser de poursuivre les enquêtes de l’antiquaire, et plusieurs portes ont ainsi été déjà entrouvertes dans les douze récits. Peut-être aurai-je envie d’explorer d’autres horizons. Mais il est certain qu’on ne peut aisément se défaire de personnages aussi vivaces que Bogaert et sa Lauren.


Liens : Hervé Picart | Le Cœur-de-gloire | La Pendule endormie Propos recueillis par Serge Perraud

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