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Didier Daeninckx et la Nouvelle-Calédonie du guerrier kanak Ataï
29/08/2014
"Le jour où mes taros, mes ignames iront manger votre bétail, je dresserai des clôtures autour de mes cultures." Cette citation du chef kanak Ataï lors de l'insurrection de 1878 en Nouvelle-Calédonie qui fait suite à la politique française de spoliation et d'expropriation de territoires vitaux, est recontextualisée par l'écrivain Didier Daeninckx dans un très long article de souvenirs dans le quotidien Libération à l'occasion de la restitution aux siens du crâne du guerrier Ataï, cent trente-six ans après sa mort. Le guerrier ainsi que son guérisseur avait été tués lors de l'insurrection. Par la suite, le sort de leurs dépouilles avait été l'objet de multiples énigmes avec disparition à la clé. De quoi intriguer le k-libriste qui sommeille en chacun d'entre nous et de nous intéresser à l'histoire d'îles et de peuples qui le méritent. Et ce d'autant plus que l'exotisme de rigueur du XIXe siècle et du début du XXe ont fait de ce peuple l'objet de déracinements, de brimades et d'expositions (sans compter le nombre d'enrôlés "volontaires" durant la Première Guerre mondiale au titre d'indigènes). Quant à l'article de Didier Daeninckx qui explicite la genèse de son intérêt pour les Kanaks, il a aussi le mérite de donner envie de (re)lire Cannibale.
Le Monde : "Après 136 ans, le crâne de l'insurgé kanak Ataï rendu aux siens"
Libération : "Le Crâne d'Ataï bientôt en pays kanak", de Didier Daeninckx
Liens : Didier Daeninckx
Par Julien Védrenne