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Vera Caspary

MAJ lundi 30 juin 2014
© D. R.

Biographie Vera Caspary


Naissance à Chicago le 13 novembre 1899.
Mort à New York le 13 juin 1987.
Issue d'une famille aux origines juives allemandes et russes, Vera Caspary est le quatrième enfant du couple, né tardivement (sa mère a plus de quarante ans). Après la fin de sa scolarité et six mois d'études dans une école de commerce, elle travaille comme sténographe. Elle multiplie les postes sans intérêt cherchant vainement un bureau où elle pourrait écrire plutôt que d'être sous la dictée de personnes qui maîtrisent affreusement la grammaire. C'est alors qu'elle travaille pour une agence de publicité, s'occupant de copies, qu'elle écrit des cours de danse par correspondance puis des articles thématiques dans des revues et journaux.

En 1922, elle se met à son compte, travaille depuis chez elle et entame son premier roman. Sur l'insistance du nouveau rédacteur en chef de Dance Lovers Magazine, qui veut suivre un mode de vie bohémien, elle s'installe à Greenwich Village où elle rencontre le scénariste et romancier Samuel Ornitz, qui restera un ami de longue date. Depuis la mort de son père, elle est soutien de famille au grand soulagement de sa mère qui est surprise de voir que l'on peut gagner sa vie avec une machine à écrire. En 1929 parait Ladies and Gents, son premier roman. Sa mère tombe alors malade et Vera Caspary est obligée de multiplier les travaux de freelance. Dans le même temps, elle continue d'écrire des romans. Elle collabore à des guides touristiques et culturels pour des hôtels, et obtient nombre de places gratuites pour le théâtre, pour des concerts et pour des boîtes de nuit, et côtoie attachés de presse, agents littéraires et célébrités.

Courant 1929, elle décide d'écrire à plein temps aussi bien pour le théâtre que des romans. Elle s'installe avec sa mère à Chicago, puis pour des retouches à une pièce de théâtre elles partent pour le Connecticut. Cette première pièce de Vera Caspary est un désastre principalement dû à son inexpérience accompagné du fait qu'elle se laisse influencer pour tout un chacun. La pièce ne se joue que deux semaines. De retour à New York en 1932, Vera Caspary écrit des articles de magazines et des interviews pour Gotham Life. Si elle ne cesse pas d'écrire des romans, elle se lance dans les scénarios pour le cinéma avec la Paramount, qui en échange d'un travail d'un week-end la rémunère deux mille dollars. C'est un Samuel Ornitz convainquant qui lui impose de continuer d'écrire des scénarios malgré la période économique désastreuse. Elle obtient un contrat régulier avec la Fox. Elle cède alors aux charmes de la plage au détriment de son travail, puis le même Samuel Ornitz tente de l'intéresser à la politique et aux convictions communistes. Il l'interpelle pour qu'elle écrive un grand roman prolétarien, ce à quoi elle se refuse, n'ayant jamais eu le sentiment d'être prolétarienne. Sans pour autant y croire, elle accepte cependant de lever des fonds et de signer des pétitions. Elle finit par adhérer au parti communiste sous l'identité de Lucy Sheridan mais trouve que le code du secret instauré par le parti est contraire à sa recherche de la vérité et l'interroge sur ses valeurs.

En 1939, les revenus qu'elle a tiré de ses scénarios vendus à Hollywood lui permettent de faire un voyage en Russie afin de se rendre compte de la vie des gens dans ce "Paradis". Elle se rend à Moscou et à Leningrad, visite des usines et repart en longeant la côte finnoise dans un train esseulée (hormis la présence d'un ambassadeur). Elle perd ses dernières illusions communistes lorsque éclate au grand jour le pacte germano-soviétique signé par Hitler et Staline. Elle veut alors quitter le parti communiste mais est informée qu'elle ne le peut pas. Elle est alors mise "en vacance", quitte New York et retourne à Hollywood. Elle n'en continue pas moins à lever des fonds et à signer des pétitions. Elle a dans l'idée un scénario de film noir, mais on l'incite à en faire un roman. Alors que les États-Unis entrent en guerre contre l'Allemagne et le Japon, elle écrit le mot "Fin" à Laura. Elle travaille à sa dramatisation, tente d'incorporer l'armée et croise Isidor "Igee" Goldsmith, qui ne tarde pas à devenir son mari. Bien que d'origine autrichienne, il a émigré en Angleterre en 1932 et est devenu sujet de Sa Majesté. Rappelé sous les drapeaux à Noël 1942, il quitte Vera Caspary pour une durée de treize mois. Le projet d'adaptation théâtrale de Laura à peine abandonné, Otto Preminger convainc la 20th Century Fox d'acheter les droits. Dans le même temps, elle conspire pour rejoindre son mari en Angleterre sur fond d'achats de droits cinématographiques. Elle accepte d'écrire des articles de guerre, attend neuf semaines à New York un passeport qui n'arrive pas puis en janvier 1945 elle débarque sur un dock anglais, juste à temps pour voir une adaptation théâtrale de Laura.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le couple retourne à Hollywood. Vera Caspary est désormais un écrivain renommé dont les histoires se vendent à prix d'or. Elle choisit de travailler à l'adaptation cinématographique de romans d'autres écrivains. Avec son mari, ils créent leur compagnie, "Gloria Films", mais font l'erreur d'y mettre leurs propres fonds. Contractuellement liée à United Artists, la compagnie s'écroule lors de la mise en faillite de UA. Rattrapée par son passé communiste en 1951 dans une Amérique en plein maccarthysme, Vera Caspary est longuement interrogée et sommée de donner des noms, mais le couple qui prévoyait alors de partir en Europe pour suivre des projets professionnels réussit à s'en sortir à moindres frais. Vera Caspary se décide à dire la vérité sur ses orientations politiques avant son arrivée à Hollywood. Entre 1951 et 1956, le couple revient et repart par intermittence trouvant le climat délétère. Elle est cependant forcée par la MGM d'écrire une lettre affirmant qu'elle n'a jamais été membre du parti communiste pour retrouver du travail, ce qu'elle fait. Elle n'arrive pas alors à travailler avec la même intensité, et continue d'écrire nombre de romans et d'adapter pour le cinéma.

Le couple voyage beaucoup mais un cancer ronge son mari. Il meurt en 1964 dans le Vermont. Vera Caspary retourne à New York, elle écrit huit nouveaux romans avant de s'éteindre d'un accident vasculaire cérébral en 1987. Sa bibliographie est riche de dix-huit romans, dix scénarios de film et quatre pièces de théâtre au centre desquels se trouve la femme avec sa place dans le monde du travail et son droit à diriger sa propre vie, à être indépendante.


Actualité

  • 11/04 Édition: Parutions de la semaine - 11 avril
    Exceptés les romans d'Élisa Vix et de Martin Cruz Smith en grand format, et cet étrange ouvrage de Didier Daeninxks illustré par Joe G. Pinelli, il y a ce coup éditorial pour valoriser le fond Omnibus. Des romans épuisés, seulement disponibles dans des anthologies, et qui redonnent goût (s'il était nécessaire) à Dashiell Hammett ou à Ellery Queen ou encore à Mickey Spillane. Mais c'est aussi l'occasion de découvrir Laura, de Vera Caspary, qui a donné lieu à une adaptation cinématographique brillante avec la ravissante Gene Tierney. Sinon, tant en bandes dessinées qu'en jeunesse la semaine est chargée. En BD, la Seconde Guerre mondiale est omniprésente, mais le crime de masse laisse souvent sa place au crime singulier. En jeunesse, les éditions Rageot avec leurs deux collections "Thriller" (David S. Khara) et "Heure noire" (Jean-Luc Luciani) multiplient les parutions. À noter un petit essai comme on les aime bien : Le Polar dans la transition démocratique espagnole : le cas de Tatuaje (1974) de Manuel Vásquez Montalbán et de Protesis (1980) de Andreu Martin, de Mélanie Fesne (ÉPURE, "Studia Remensia"). Mais, comme d'habitude, faites votre choix !

    Fictions adulte grand format :
    La Souris de l'abbé Jouvence, de Gilles Calamand (La Clé du chemin)
    Laura, de Vera Caspary (Omnibus, "Bibliomnibus. Polar")
    Croque-messieurs : roman policier gay, de Philippe Cassand (EGL)
    La Sagesse du père Brown, de Gilbert Keith Chesterton (Omnibus, "Bibliomnibus. Polar")
    Le Tableau papou de Port-Vila : roman noir mis en couleurs par Heinz von Furlau, de Didier Daeninckx & Joe Giusto Pinelli (Le Cherche midi, "Romans")
    Psychanalyse d'un crime, de Nicolas Freeling (Omnibus, "Bibliomnibus. Polar")
    Ghosting, de Kirby Gann (Le Seuil, "Policiers")
    La Dernière carte, de Carin Gerhardsen (Fleuve, "Fleuve noir")
    Dernier bridge au Croisic, de Serge Guérout (Le 28 août, "28-8 police !")
    Jungle urbaine, de Dashiell Hammett (Omnibus, "Bibliomnibus. Polar")
    Le Dernier témoin, de Kim Sôngjong (Actes Sud, "Actes noirs")
    Le Signe de la croix, de Chris Kuzneski (Le Cherche midi, "Thrillers")
    L'Épreuve de l'acide, de Élmer Mendoza (Métailié, "Bibliothèque hispano-américaine")
    Le Cas de l'inspecteur Queen, de Ellery Queen (Omnibus, "Bibliomnibus. Polar")
    L'Obsession, de James Renner (Super 8)
    Les Neuf clés de l'antiquaire, de Martin Rua (City, "Thriller")
    Meurtre à Rixensart : petits scrupules et grandes vertus, de Anouchka Sikorsky (M. Dricot)
    Séduction, de Karin Slaughter (Grasset, "Roman")
    La Suicidée, de Martin Cruz Smith (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    J'aurai ta peau, de Mickey Spillane (Omnibus, "Bibliomnibus. Polar")
    Où est passé Landolfi ? : histoires courtes, de Pierre Tobler (Tatamis, "Essai")
    Les Disparus de la Garonne, de Patrice Vergès (Vents salés)
    L'Hexamètre du Quintilien, d'Élisa Vix (Le Rouergue, "Noir")
    Le Sang lié des Ardennes, de David Waucquez (M. Dricot, "Roman policier")
    Mise en Cène, de Wayne Williams & Darren Allan (Fleuve, "Fleuve noir")

    Fictions adulte poche :
    Fin de course, de C. J. Box (Points, "Policiers")
    La Colère des anges, de John Connolly (Pocket, "Thriller")
    La Clé du tigre, de Philippe Dessertine (J'ai lu, "Policier")
    L'Ombre des Templiers, de William Dietrich (Pocket, "Thriller")
    Mortels regards, de Michael Koryta (Le Livre de poche, "Thriller")
    Le Collectionneur de chair, de C. E. Lawrence (Ma, "Poche")
    Une belle saloperie, de Robert Littell (Points, "Policier")
    Les Hommes de paille, de Michael Marshall (J'ai lu, "Thriller")
    La Colonie du diable, de James Rollins (Pocket, "Thriller")
    Les Péchés de nos pères, de Lewis Shiner (Pocket, "Thriller")
    Corbeau, de Vidar Sundstøl (Points, "Roman noir")
    Ring ; Double hélice ; La Bouche, de Koji Suzuki (Pocket, "Thriller")
    Celui que tu cherches, de Amanda Kyle Williams (Le Livre de poche, "Thriller")

    Bande dessinée :
    Antartica. 1, Jeux de dupes, de Jean-Claude Bartoll & Bernard Köllé (Glénat, "Grafica")
    Batman : no man's land, collectif (Urban comics, "DC classiques")
    Racines, de Patrice Buendia, Philippe Chanoinat & Roberto Zaghi (Bamboo, "Grand angle")
    Karma salsa. 3, de Joël Callède, Philippe Charlot & Frédéric Campoy (Dargaud)
    La Rafale : cycle 1. 3, Terminus Saïgon, de Patrick Cothias, Patrice Ordas & Winoc (Bamboo, "Grand angle")
    Il s'appelait Geronimo, de Étienne Davodeau & Joub (Vents d'ouest)
    Épreuve de sang, de Vincent Delmas & Riccardo Crosa (Le Lombard)
    Bandiagara, de Fred Duval & Emem (Delcourt, "Série B")
    Astonishing X-Men : boîte à fantômes, de Warren Ellis & Simone Bianchi (Panini comics, "Marvel. Marvel Dark")
    La Poursuite : contre sens, de William Henne (La Cinquième couche)
    La Nuit des morts-vivants : après l'Apocalypse. 2, de David Hine (Panini comics, "100 % Fusion comics")
    Clair-obscur, de Kathryn Immonen & Stuart Immonen (Vents d'ouest, "Intergra")
    Demain sera sans nous, de Philippe Jarbinet (Casterman, "Ligne d'horizon")
    Destins croisés, de Philippe Jarbinet (Casterman, "Ligne d'horizon")
    Là où tombent les hommes, de Philippe Jarbinet (Casterman, "Ligne d'horizon")
    Omaha Beach, de Philippe Jarbinet (Casterman, "Ligne d'horizon")
    Les Sept vierges, de Nicolas Jarry, Benoït Rivière & Guillaume Tavernier (Delcourt, "Machination")
    Crossed : terres maudites. 2, de David Lapham & David Hine (Panini comics, "100 % Fusion comics")
    Wotan : cycle complet, de Éric Liberge (Dupuis)
    Ceux qui restent, de Lupano & Paul Cauliet (Dargaud)
    La Nueve : les républicains espagnols qui ont libéré Paris, de Paco Roca (Delcourt, "Mirages")
    Le Plus dur est la chute, de Duane Swierczynski (Panini comics, "100 % Fusion comics")
    Toujours plus à l'ouest, de Erwann Terrier & Vincent Bernière (Dupuis)
    Caf la bou, de Denis Vierge (Des bulles dans l'océan)
    Fantomiald, de Walt Disney (Glénat, "Grandes sagas Disney")

    Comics :
    Evil eater. 1, de Issei Eifuku & Kojino (Ki-oon)
    DMAT : disaster medical assistance team. 3, de Hiroshi Takano & Akio Kikuchi (Kaze Manga, "Seinen")

    Fictions jeunesse :
    Contes et légendes d'Amérique du Nord, par Ulysse Wendat & Pamela Peter (À vol d'oiseau, "Contes du monde entier")
    Cent visages, de Thomas Géha (Rageot, "Thriller")
    Deux enquêtes de l'inspecteur Cito : CP et CE1. 1 (Hachette Éducation, "Petites enquêtes")
    Deux enquêtes de l'inspecteur Cito : CP et CE1. 2 (Hachette Éducation, "Petites enquêtes")
    La Nuit de l'étrangleur, de Évelyne Jouve (Rageot, "Heure noire")
    Après la peine, de Ahmed Kalouaz (Le Rouergue, "DoAdo")
    Thunder, de David S. Khara (Rageot, "Thriller")
    Mange conneexion, de Jean-Luc Luciani (Rageot, "Heure noire")
    Surgi du passé, de Christophe Miraucourt (Rageot, "Heure noire")
    Foulée d'enfer, de Jean-Christophe Tixier (Rageot, "Heure noire")
    À la poursuite de l'homme de l'ombre : CE2 et CM1 (Hachette Éducation, "Petites enquêtes")
    Le Code de César : CE2 et CM1 (Hachette Éducation, "Petites enquêtes")

    Cinéma, télévision & radio :
    Les Écrans de l'ombre : la Seconde Guerre mondiale dans le cinéma français, 1944-1969, de Sylvie Lindeberg (Points)

    Enseignement & français :
    Cinq nouvelles sur la cruauté ordinaire, collectif (Flammarion, "Étonnants classiques")
    L'Esclave du lagon, de Didier Daeninckx (Larousse, "Petits classiques Larousse")

    Littérature (théorie & études) :
    Le Polar dans la transition démocratique espagnole : le cas de Tatuaje (1974) de Manuel Vásquez Montalbán et de Protesis (1980) de Andreu Martin, de Mélanie Fesne (ÉPURE, "Studia Remensia")

    Théâtre (pièces) :
    McBeth, de William Shakespeare (J.-P. Vasseur, "Progressez en anglais grâce à...")

    Criminologie & prisons :
    Une histoire de la pédophilie : XIXe-XXe siècle, de Anne-Claude Ambroise-Rendu (Fayard, "Histoire")
    Traité sociologique de criminalité financière, de Frédéric Compin (L'Harmattan, "Logiques sociales")
    9 m 2, de Vanessa Cosnefroy (Stock)
    24 jours : la vérité sur la mort d'Ilan Halimi, de Ruth Halimi & Émilie Frèche (Points, "Documents")
    Un visa pour l'enfer : une femme combat les marchands du sexe, de Célhia de Lavarène (J'ai lu, "Essai")
    Justice criminelle : dossiers brûlants : Outreau, Francis Heaulme, Émile Louis, Ranucci, Hardy, Seznec, Dominici, Touvier, etc., de Frédéric Valandré (Tatamis, "Essai")

    Problèmes sociaux & sécurité publique :
    Les Armes du terrorisme : la vérité dévoilée, de Gérard Desmaretz (Chiron)
    Liens : Fin de course |La Colère des anges |L'Ombre des Templiers |Mortels regards |Les Péchés de nos pères |Laura |Mise en Cène |Gilbert Keith Chesterton |Didier Daeninckx |Joe G. Pinelli |Dashiell Hammett |Élmer Mendoza |Karin Slaughter |Martin Cruz Smith |Mickey Spillane |Élisa Vix |C.J. Box |John Connolly |William Dietrich |Michael Koryta |Robert Littell |Lewis Shiner |Vidar Sundstøl |Jean-Claude Bartoll |Philippe Chanoinat |Joël Callède |Warren Ellis |David Hine |David Lapham |Duane Swierczynski |David S. Khara |Jean-Luc Luciani |William Shakespeare |Wayne Williams |Darren Allan

  • 13/01 Édition: Parutions de la semaine - 13 janvier
* Bibliographie actuellement recensée sur le site



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