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Gérard Alle
Biographie Gérard Alle
Naissance à Bègles le 27 décembre 1953.
Gérard Alle est né entre Noël et le premier de l'an 1953, à Bègles, dans la banlieue de Bordeaux. L'accouchement a lieu à la maison, chez les grands-parents paternels, Auvergnats d'origine, qui communiquent le plus souvent en langue d'Oc, "pour que le petit ne comprenne pas". Sa mère est native de Spézet, en Bretagne intérieure. Sa langue maternelle est le breton, mais elle parlera français à son fils.
L'influence de Perrine
Dès son plus jeune âge, Gérard passe ses grandes vacances à Spézet, chez la grand-mère maternelle, Marie-Perrine Diraison, qui ne parle que le breton. Fille de conteur, paysanne pauvre, contrainte à servir dans les fermes, cette petite femme énergique porte la coiffe du Poher, chante et raconte de formidables histoires qui frappent l'imaginaire de l'enfant. Fils unique, Gérard Alle s'invente quantités de camarades de jeu virtuels, héros d'aventures extravagantes. À l'âge de quatre ans, il passe son temps debout sur une chaise, à regarder les arbres au bout de la ville, par la fenêtre du huitième étage de la caserne des pompiers de Bordeaux, où travaille son père. À sa mère, qui lui demande ce qu'il observe ainsi, il répond sans hésiter : "la Bretagne..." Sa religion est faite. Dès sa majorité, en 1973, il rejoindra Spézet. Il habite d'abord Menez-Kamm, manoir mythique où la Bretagne invente sa première révolution culturelle. C'est l'époque d'Alan Stivell, de l'essor des festoù-noz, des rencontres innombrables, des revendications politiques et écologistes, l'effervescence des années 1970, le retour à la terre.
Tous les métiers
Reçu à un concours de contrôleur des Postes (après avoir été facteur à Bordeaux), il s'apprête à partir pour Paris, passage obligé. Mais la voiture refuse de démarrer. Et le décide à rester. La passion pour l'écriture est déjà forte. Gérard Alle lit beaucoup jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans. Il ne s'exprime par écrit que dans l'intimité de quelques poèmes ou relations épistolaires, des ébauches de romans. Car le désir premier est de vivre dans ce rude pays du Centre-Bretagne, où l'on ne fait pas toujours ce que l'on veut, mais qui attire les utopistes, dégage une identité très puissante, et distille des moments d'intensité totalement surréalistes. Pour cela, Gérard Alle est prêt à tout. Il sera tour à tour représentant en cheminées, dessinateur de fusains qu'il vend sur les marchés, docker sur le port de Concarneau, travailleur clandestin dans le bâtiment, ouvrier saisonnier pour le ramassage des betteraves dans le Nord, céramiste, pizzaiolo, restaurateur, et enfin boulanger. Il construit un four à pain et devient le premier en Basse-Bretagne à fabriquer du pain biologique cuit au feu de bois. L'écriture reste en filigrane, par l'accumulation d'impressions, à travers tous les mondes, les métiers explorés. Il a également remarqué que ses lettres bien torchées lui permettent souvent de rattraper les filles, quand elles veulent le quitter. Quelque chose à creuser. Les moments forts entrent en mémoire, se racontent et se patinent, dans l'attente d'une ouverture. Un jour, il écrira des livres ; il n'en doute pas...
Le théâtre
La boulangerie laisse pas mal de temps libre. Gérard Alle en profite pour faire du théâtre. En amateur, d'abord, puis en professionnel. En 1991, il abandonne définitivement le pain, pour monter des spectacles, animer des ateliers, mettre en scène. Une douzaine de spectacles verront le jour, dont l'opéra-vélodrame L'Émir de Langoëlan. Trois ans plus tôt, Gérard Alle avait signé la mise en scène du Retour du Kaolmoc'h, un canular gigantesque, réalisé avec la complicité de la fine fleur des musiciens bretons. Mais il se lassera du monde du spectacle, de la recherche de subventions, de l'aspect administratif, et de la difficulté à construire quelque chose de durable dans ce domaine, en milieu rural. Cependant, l'apprentissage de la construction du personnage, et de la dramaturgie, lui imposeront plus tard la présence de l'image et de l'action au cœur même de l'idée d'écriture. Les livres qu'il lit alors sont plutôt des essais et des livres d'histoire.
L'engagement
Suivent des années d'engagement dans la vie associative, et pour le développement du Centre-Bretagne. De Spézet, Gérard Alle est passé à Saint-Hernin, puis à Glomel, à Rostrenen, et enfin à Mellionnec, où il a acheté une maison avec Marie, sa compagne pendant vingt-deux ans, et est devenu conseiller municipal. Ras le bol du "yaka" ! Pour ne pas passer son temps à râler contre les élus, pour voir comment le pouvoir s'articule de l'intérieur, Gérard Alle s'investit. Au sein du Galcob (Groupe d'action local du Centre-Ouest-Bretagne), il crée une commission culturelle dont il devient le président, siégeant au Conseil d'administration, en compagnie des conseillers généraux et des maires, imposant l'idée qu'une zone rurale comportant plus de cent mille habitants devrait pouvoir bénéficier des mêmes moyens de développement culturel qu'une ville de même importance. Décentralisation. Subsidiarité. Autonomie. L'Europe apporte des fonds. Et l'État français déçoit. La réflexion sur le développement local amène naturellement Gérard Alle à se poser la question de l'information, dans ce Centre-Bretagne divisé artificiellement entre trois départements. Avec un groupe de copains, il crée en 1996 l'hebdomadaire Nekepell, dont il est le rédacteur en chef. L'écriture devient son quotidien. Entre les articles et les éditoriaux qu'il rédige, plus la correction des copies des correspondants locaux, pas le temps de mollir. Il apprend à écrire vite. Désormais, il sait aussi pourquoi il écrit.
Du journal au roman
L'expérience du journal se termine en 1997, pour des raisons financières, mais aussi parce que certains le trouvent trop mordant. Il est vrai qu'un hebdo populiste, dirigé par le président du festival des Vieilles Charrues, futur maire de Carhaix, a raflé la clientèle. En Centre-Bretagne, les ambitions personnelles et le fatalisme ambiant ont gagné. Pour un temps. Jean-Bernard Pouy, l'écrivain de polars, le père du "Poulpe", qui était lecteur de Nekepell, propose à Gérard Alle d'écrire un roman dans la collection "Velours", qui se met en place aux éditions Baleine. Un roman d'amour social, pas à l'eau de rose, dans la veine du roman noir. Mais à peine le bouquin est-il achevé que la maison d'édition fait faillite.
Le manuscrit restera dans les tiroirs trois ans durant, avant le rachat de la maison par Le Seuil, et sa sortie en janvier 2000, sous le titre Un air à faire pleurer la mariée (Prix coup de cœur des bibliothèques du Finistère), également salué par un coup de cœur du journal Télérama.
Dans la foulée, Gérard Alle publie Il faut buter les patates, un roman qui attaque la mafia productiviste (février 2001), Prix du Goéland Masqué, Paysans, gestes et paroles (novembre 2001, avec le photographe Gilles Pouliquen), Crachins, nouvelles fraîches de Bretagne (mai 2001, recueil de nouvelles sous sa direction), Bartali zig-zag, un court roman sur la vieillesse (juin 2001). Cela peut paraître beaucoup en peu de temps, mais c'est à la mesure d'une frustration de l'écriture qu'il a cultivée, et d'un apprentissage qui dure depuis trente ans, mine de rien, et même si ça ne passe pas par le cursus scolaire habituel, car Gérard Alle est un autodidacte incorrigible.
Il partage désormais sa vie entre l'écriture de romans, de livres documentaires, et d'articles de presse pour divers magazines et journaux, comme ArMen, Villages, ou Bretagne Magazine, ainsi que l'animation d'ateliers d'écriture. Il a quitté la Bretagne centrale pour vivre à Douarnenez, où il a rejoint sa nouvelle compagne, Caroline, directrice du Festival de cinéma de la ville. Lui, que les médecins avaient dit pratiquement stérile, est aujourd'hui père de deux petites filles, Loeiza et Azilis.
En 2002 sortent : un roman dans la collection "Le Poulpe”, intitulé Babel Ouest, inspiré par le Festival de cinéma, ainsi qu'un nouveau collectif de nouvelles, intitulé Grains, deux livres documentaires intitulés Le Cheval breton au travail et Commerces de campagne en compagnie du complice Gilles Pouliquen, et en 2003 un guide touristique hors des sentiers battus, Vivre en Bretagne, aux éditions Ouest-France, un livre documentaire sur l'histoire et le renouveau du pain, Pains de campagne, (Le Télégramme), un recueil collectif de nouvelles noires sur Brest, Brest, l'ancre noire (Autrement).
En rêve, toujours, la naissance d'une littérature bretonne d'aujourd'hui, enracinée et moderne, à l'image de ce que réussissent en musique des créateurs comme Jacques Pellen, Jacky Molard, ou Erik Marchand.
En tête aussi des romans qui se passent ailleurs qu'en Bretagne, voire dans des pays et des temps imaginaires. Et l'écriture d'une saga en trois tomes, dans l'esprit du roman noir, traversant diverses périodes de l'Histoire (Lancelot fils de salaud, dont les trois tomes, La Fugue de l'escargot, L'Arbre aux chimères et Le Vin des rebelles sont sortis en poche aux éditions Coop Breizh). Sont également parus Le Vin des Bretons (Le Télégramme), sur l'histoire de la vigne, du négoce et de l'alcoolisme, et Bretagne des lumières, propos poétiques sur des photographies de Michel Thersiquel (Ouest-France). Plus récemment, Gérard Alle a lancé dans la veine du polar la série "Les Enquêtes de Léo Tanguy", un héros récurrent mis en scène par la suite par d'autres auteurs. Il a signé le premier opus, intitulé Les Jeunes tiennent pas la marée. Histoire de faire la nique au "polar régional", produit à succès dont la qualité laisse souvent à désirer.
Parallèlement, Gérard Alle anime des ateliers d'écriture, notamment en milieu carcéral, en milieu rural, dans les écoles, et à l'étranger, en particulier au Maroc. Il écrit pour le théâtre (le texte de À tombeau ouvert, polar de garage, a été publié aux éditions Mandarines) , il anime également des conférences et des débats sur les sujets les plus variés.
Présence à un festival :
2015 : Salon du roman policier de Penmarc'h
2014 : Noir sur la ville | Salon du roman policier de Penmarc'h
2013 : Noir sur la ville
2012 : Festival du polar | Noir sur la ville | Salon du roman policier de Penmarc'h
2011 : Festival du polar de Villeneuve lez Avignon | Noir sur la ville | Salon du roman policier de Penmarc'h
2010 : Noir sur la ville | Salon du roman policier de Penmarc'h
2009 : Noir sur la ville