La Pute enchantée

Sharko se rendit compte à quel point l'équilibre de la société était fragile. Elle reposait sur un lit de sable que la nature, celle qu'on avait trop tendance à oublier, pouvait ébranler à tout moment. Le jour où elle aurait décidé de reprendre ses droits, où elle en aurait assez de la négligence des hommes, elle lâcherait un grand fléau qui balaierait l'humanité aussi facilement qu'un claquement de doigts. La Terre continuerait à exister, mais sans nous. Et ça ne l'empêcherait pas de tourner.
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dimanche 10 novembre

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Roman - Policier

La Pute enchantée

Terrorisme MAJ vendredi 17 décembre 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 5,9 €

San-Antonio
François Boucq (illustrateur de couverture)
Paris : Fleuve noir, novembre 2010
256 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-265-08927-3
Coll. "San-Antonio", 108

Allegro ma non troppo

"M. Félicien grimpait Fortuna avec application, en bon cyclotouriste de la bite, sans à-coups fâcheux, ni sottes accélérations capables de lui faucher les pattes avant la ligne d'arrivée. Il baisouillait à sa botte, la tête de côté, le souffle aussi régulier que le bassin, œil mi-clos, bouche un tantisoit ouverte. [...] M. Félicien poursuivait son petit bonhomme de chemin, sans fanfaronnade, tout content de pouvoir arriver à une conclusion de bon aloi."
Donc M. Félicien est en train de se payer sa ration de bonheur quand Fortuna, prostituée consciencieuse, est prise de délire et voit, en direct, un carnage en train de s'opérer à plusieurs centaines de kilomètres de son hôtel de passe. On pourrait la prendre pour une folle, sauf que ledit attentat a bel et bien eu lieu, au moment même où Fortuna subissait les assauts de M. Félicien. Et quand, quelques heures plus tard, elle est enlevée en pleine rue et que l'on tente d'assassiner son client, San-A, Béru et Pinaud décident de mener l'enquête.
Les premières lignes décrivant M. Félicien en pleine action pourraient aussi bien s'appliquer à Frédéric Dard en train d'écrire ce 108e San-Antonio. C'est un bon petit opus, sérieux, appliqué, consciencieux. Pas celui du siècle, mais très agréable quand même. Tous les ingrédients sont réunis, qui résument San-Antonio : une enquête à la Nick Carter, pleine de cadavres, de courses poursuites, de coups de théâtre et de pièces secrètes, avec la résolution en peau de lapin, obligatoire mais tellement bien assumée. L'écriture y est frivole, alerte, les calembours foisonnent, la syntaxe amoureusement torturée, le vocabulaire délicieusement violé. Quelques passages-culte participant à l'épopée san-antonienne, de ces extraits que l'on lit et relit et passent dans l'inconscient collectif des aficionados de la série (ah ! le Vieux fraîchement converti au socialisme ! Culte). Et puis il y a ces apartés, au débotté, qui tant nous séduisent. Ces considérations de Frédéric Dard sur son écriture, sa position quant à la littérature ; son amertume, ses espérances, ses revendications. Et toujours cet équilibre ténu entre le rire et les larmes, ces fulgurances désespérées, entre deux jeux de mots vermottiens (fume, c'est du Belge), ce nez de clown sur la pâleur de l'Auguste. Bref, du San-Antonio, quoi !

Citation

S'étant vidé de ses prodiges, le messager Dulard s'esbigne pour continuer, à coups de braquemard, de façonner sa légende.

Rédacteur: Maxime Gillio vendredi 17 décembre 2010
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