Le Crépuscule des hyènes

Une cliente examinait un lot de robes suspendues à un portant. La cinquantaine, archétype de la grande bourgeoise persuadée de faire partie d'une élite, et qui n'avait que deux buts dans la vie, dépenser son fric et repousser l'inéluctable travail du temps sur son corps jusqu'aux frontières du possible. Malgré sa robe à mille boules, ses crèmes, son régime vegan, son aqua-gym et ses injections régulières de botox, la sénescence poursuivait son œuvre. Des ridules persistaient au coin des lèvres et aux plis de ses yeux, ses cheveux perdaient de leur éclat, sa peau tirait vers le bas, et ses yeux, jadis en amande, n'étaient plus que deux fentes rougies par la fatigue. Mais pas question de lâcher prise, de s'avouer vaincue, elle s'accrochait.
Philippe Hauret - Je suis un guépard
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Un moment de doute
L'écrivain américain Jim Nisbet a su créer une œuvre étrange mais finalement assez cohérente dans sa ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

dimanche 19 mai

Contenu

Roman - Espionnage

Le Crépuscule des hyènes

MAJ vendredi 29 juillet 2011

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Voir plus d'infos sur le site livresque-du-noir.fr (nouvelle fenêtre)

John C. Patrick
Paris : Kyklos, avril 2011
218 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-918406-17-4

Contre-espionnage, nazis & histoire

La chute de Laurent Gbagbo, les soucis que l'on n'espère pas passagers de Kadhafi et l'arrestation de Mladic pourraient laisser penser que le monde va un peu mieux. Aussi, est-il parfois utile d'effectuer quelques piqûres de rappel ! À travers une intrigue de facture classique, servie par un personnage emblématique, nous suivons les malheurs de la fin du XXe siècle.
Agent du contre-espionnage français, Raul da Silva a louvoyé autour d'Allende dans la Moneda attaquée, et a sinué sous les balles des snipers en Yougoslavie. Il est venu se reposer dans la France profonde, et sa maison se trouve à l'ombre d'un château peuplé de crânes rasés. Dans les souterrains, le trésor de guerre d'Adolf Hitler. C'est dire si son histoire côtoie celles des filières de l'extrême droite.
Cela aurait pu être un "Poulpe" - ce qui aurait ajouté une touche d'humour à ce livre -, mais ce n'en est absolument pas un. Cela aurait pu être écrit par Arnaud ou Daeninckx, mais l'auteur ne démérite pas non plus. Avec de multiples rebondissements, des sous-intrigues et de plus nombreux personnages, ça aurait même pu être un roman de Robert Ludlum.
Servi par une érudition envahissante et à présent bien connue des amateurs, Le Crépuscule des hyènes développe une intrigue rapide, où le personnage central a laissé une compagne morte dans les ruines du Chili de 1973. Il a eu la malchance de tomber amoureux d'une ex-Yougoslave qui, retournée au pays pour les vacances, est l'objet de menaces s'il continue ses investigations. Lorsqu'il décide de prendre du repos, il croise de dangereux nazis. Cela fait beaucoup pour un seul homme, et distrait quelque peu de l'arrière-plan historique.
Bien mené, le roman aurait gagné, et c'est assez rare pour être noté, à être d'un volume plus conséquent, car on sent la documentation qui sous-tend : l'épisode chilien, la découverte du trésor des nazis, les missions en Yougoslavie, la collaboration et le rôle du clergé, sont autant de sujets de roman en soi.

Citation

Un corps criblé de balles et couvert de plaies et de brûlures provoquées par les électrodes et les cigarettes écrasées. Vive la mort, Charlie !

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 09 juin 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page