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Les Chemins de moindre résistance
Grand format
Inédit
Tout public
316 p. ; 20 x 12 cm
ISBN 978-2-923603-31-5
Actualités
- 20/01 Librairie: Un peu de Québec à Paris
- 11/10 Blog: Sélection automnale de Claude le Nocher
C'est en écoutant "Death or glory", des Clash, que vous découvrirez les trente-deux polars "de qualité" qui, dans la masse de titres sortis pour la rentrée (en "septembroctobre"), ont retenu l'attention de Claude Le Nocher.
Le panachage est éclectique - les auteurs sont scandinaves, anglo-saxons, français... les éditeurs de toute ampleur et les romans de tous registres. Primo-romanciers et auteurs confirmés, peu importe : la rentrée polar est, paraît-il, très intéressante et riche. La vidéo se visionne en cliquant ici. Comme toujours depuis que Claude Le Nocher a imaginé de présenter ses choix en vidéo, on apprécie la recherche quant à la façon de faire glisser l'un derrière l'autre les visuels de couverture et la juste vitesse de défilement, qui permet de bien voir chaque image. Et l'on repère en passant quelques romans dont il a été question ici même...
Liens : Léviatemps |Nirvana transfert |Habillé pour tuer |Presque mort |Du sang sur la soie |Marie Vindy |Maxime Chattam |Guillaume Lebeau |Jonathan Kellerman |Richard Price |Carlos Salem |Lisa Gardner |Åke Edwardson |Sophie Di Ricci |Ian Rankin |Alain Wagneur |Anne Perry |I. J. Parker - 06/10 Librairie: Guillaume Lebeau signe à Paris
De si précieux petits riens
Vin Snoopes est un adolescent atteint d'une forme rare de leucémie. Il décide de fuguer et de retrouver avant de mourir Thomas Ray, un écrivain de génie qui s'est retiré et vit de manière quasi clandestine. La seule question que se pose Irina, la médecin qui suivait Vines c'est pourquoi les forces de police cherchent à retrouver Vin, rapidement.
Ce n'est absolument pas un hasard mais le roman s'ouvre sur une scène en ex-Yougoslavie. Devant l'avancée des armées ennemies, un grand-père préfère se suicider après avoir tué sa petite fille que de supporter ce qu'il sait devoir arriver. C'est face à cette invasion du monde contemporain, face à la mort et la douleur, que les personnages principaux de cette histoire vont chercher des chemins de moindre résistance, des lignes de fuite, pour se sauver et vivre réellement, même si la réalité est là pour les rattraper de manière inexorable. Toutes les vies se construisent sur des fêlures et lorsqu'elles réussissent, c'est souvent parce qu'elles se construisent sur des mensonges telle la gloire de la maison d'édition de Thomas Ray. La seule solution, le seul moment de paix que rencontrent certains des personnages, c'est un instant de grâce, la seule description d'éléments naturels du livre : un bain d'eau chaude dans les glaciers islandais.
Nul doute que Guillaume Lebeau est un écrivain protéiforme. Connu pour sa trilogie plus thriller "La Dernière guerre : 2008-2011" ou pour ses instants gothiques dans la collection Club Van Helsing, il signe là un ouvrage plein de retenue, où les sentiments affleurent, où les personnages cherchent une vérité insaisissable. Entre la quête de l'écrivain et la course poursuite entre les services de police et le garçon, sans compter les raisons de cette poursuite, l'auteur aurait pu écrire un thriller monstrueux de pagination. Les Chemins de moindre résistance, qui emprunte aux romans noirs ou aux thrillers, épure à l'extrême les pistes pour ne conserver que l'ossature, l'écume tournant autour de ses trois personnages. Sans déflorer l'intrigue (même si le lecteur attentif repère très vite des signes le conduisant à appréhender la fin), les événements qui devraient amener des moments heureux sont esquissés et seront finalement contaminés par la folie du monde. L'adolescent parvient presqu'à réconcilier l'écrivain avec ce monde mais le retour sera sans lendemain. Seule, Irina, qui ouvre et clôture le roman en conservant sa foi dans l'humanité, dans le besoin de sauver des petites parcelles de joie et de vie, continue un chemin que l'on sent fragile. Un chemin de moindre résistance...
Citation
Sous la fureur, la totalité des ressources humaines semblaient perdre la face au profit des mouettes qui - elles - se jouaient des bourrasques en de graciles, sobres et élégantes envolées.