Les Jarres chinoises

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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

Les Jarres chinoises

Corruption - Gang MAJ samedi 19 juin 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

William C. Gordon
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Julie Sibony
Paris : Buchet Chastel, mai 2010
310 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-283-02286-3

Trafic sous les Kennedy

Samuel Hamilton est un petit journaliste qui vivote en faisant surtout de la vente d'espaces publicitaires. Il passe une grande partie de son temps dans le bar de Melba. Un jour il découvre l'avis de décès d'un des piliers du rade, devenu presque son ami. Il se serait jeté sous un tramway. Mais tout cela paraît louche à Samuel qui décide d'enquêter pour se prouver qu'il est bon journaliste. Il le fera avec l'aide de Charles, un ami devenu adjoint du procureur au sein d'une longue enquête.
Les Jarres chinoises est un roman déroutant. Si le titre fait référence à une coutume chinoise qui est que les banquiers conservent l'argent de leurs clients dans des jarres, et que chacun vient chercher ce qu'il veut dans celle qui lui est dédiée, c'est parce qu'une grande partie de l'intrigue tourne autour de sombres trafics de biens culturels entre la Chine et la côte Ouest des États-Unis où se passe l'action. Mais ce fait dépaysant n'est pas mis en valeur et l'on verra peu les mœurs chinoises sauf dans la description de souterrains ou dans une méthode naturelle pour arrêter de fumer. De même l'histoire se situe au début des années 1960 mais ce fait ne rajoute pas grand-chose aux décors ou à l'arrière-plan des conversations tant les personnages se préoccupent de leurs petites affaires sans se soucier du monde qui les entoure.
William C. Gordon n'a pas voulu privilégier un personnage, même si le journaliste se retrouve au cœur de son intrigue. Le personnage principal est plutôt ce bar de Melba où les différents protagonistes - coupables, victimes, assassins - passent. L'on suit ainsi un jeune Mexicain pris entre sa famille et la fidélité aux truands qui arrondissent ses fins de mois ; l'associé de Melba qui cache de bien sombres secrets ; Blanche la fille de Melba ; et le procureur-adjoint qui oscille entre arrivisme et goût du travail bien fait, sans oublier un policier corrompu et une femme fatale. Du coup, même si l'intrigue est plaisante, avec quelques pointes d'humour bienvenues (notamment les confrontations entre la volonté de justice du procureur et les coutumes ancestrales du banquier chinois), il manque une ligne de force qui permettrait au roman d'avoir une colonne vertébrale satisfaisante.
De fait, William C. Gordon a écrit un roman intemporel, qui peut s'avérer extrémement rafraichissant, car autour de personnages bien ciblés et clairement définis. Il a réussi à raconter une histoire qui s'étale sur plusieurs mois, où l'ensemble des personnages se croisent et s'annihilent sans le savoir. Un roman qui semble avoir été une version littéraire d'Hibernatus : un manuscrit des années 1960 ressurgi aujourd'hui. En ce sens, il est une curiosité littéraire et s'il est regardé avec ce recul quasi-historique que les lecteurs peuvent avoir lorsqu'ils lisent ou relisent Hammett ou même Manchette, il est possible de lui trouver le charme discret des anciens temps.

Citation

Ce n'était pas le grand luxe, mais il n'y avait aucune raison de se plaindre : une famille entière de chinois aurait pu vivre dans un appartement de cette taille.

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 19 juin 2010
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