Empereurs des ténèbres

Stanislas compte plus de guerriers que de fonctionnaires de police dans son service. Des flics plus déterminés qu'athlétiques. Et au moment de l'interpellation, c'est bien la détermination qui fait la différence. Peu importe le physique. Tout se passe dans la tête. L'hésitation conduit à la peur, la peur à l'erreur, et dans ce métier, l'erreur est vite fatale.
Christophe Gavat - Corruption ordinaire
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Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
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samedi 20 avril

Contenu

Roman - Noir

Empereurs des ténèbres

Historique - Assassinat MAJ vendredi 18 juin 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 24 €

Ignacio Del Valle
El Tiempo de los emperadores extranos - 2006
Traduit de l'espagnol par Elena Zayas
Paris : Phébus, mai 2010
368 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7529-0399-0

Actualités

  • 03/05 Prix littéraire: Sélection 2013 des Ancres noires
    La participation massive des lecteurs du Havre et de son agglomération est de rigueur pour cette année 2013 où la sélection est riche et propose de nombreux ouvrages qui explorent les principaux sous-genres des littératures policières. Ce Prix, qui sera dévoilé à l'occasion de la seizième édition de Polar à la plage, festival renommé lancé par l'association Les Ancres noires, et qui se déroule cette année les 15 et 16 juin sur la digue-promenade - croisons les doigts pour le beau temps -, récompensera un auteur qui a commis un roman ces dernières années, sans que l'année en cours ne soit une obligation. Cinq des auteurs étrangers - trois Anglais et deux Espagnols, la double parité est presque là - sont présents dans une sélection où l'on remarque La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol, Les Visages écrasés, de Marin Ledun, et Les Violents de l'automne, de Philippe Georget tous trois récompensés déjà à de nombreuses reprises. Nous avons choisi de mettre l'éditeur français original au détriment de l'éditeur poche - s'il existe. Participer est gratuit, et comme dans de nombreuses loteries, plus vous participez, plus vous avez de chances de gagner le gros lot. Pour chaque livre de la sélection des Ancres noires que vous lirez, remplissez un bulletin d'appréciation que vous remettrez à votre bibliothécaire avant le 1er juin. Un bulletin sera tiré au sort dans chaque bibliothèque participante et l'heureux gagnant recevra un cadeau à l'automne lors de la soirée festive organisée pour la remise des prix. Alors, pourquoi ne pas tenter votre chance ?

    Sélection 2013 :
    - Démolitions en tous genres, de Jérémy Behm (Rivages, "Noir") ;
    - Éboueur sur l'échafaud, de Abdel-Hafed Benotman (Rivages, "Noir") ;
    - Aimer et laisser mourir, de Jacques-Olivier Bosco (Jigal, "Polar") ;
    - Villes de nuit, de Thierry Crifo (Rue du Départ, "Voyage noir") ;
    - La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
    - Empereurs des ténèbres, de Ignacio del Valle (Phébus, "Littérature étrangère") ;
    - Le Tueur intime, de Claire Favan (Les Nouveaux auteurs, "Thriller") ;
    - Les Violents de l'automne, de Philippe Georget (Jigal, "Polar") ;
    - Nuit d'encre, de Philippe Huet (Albin Michel, "Romans français") ;
    - Les Visages écrasés, de Marin Ledun (Le Seuil, "Roman noir") ;
    - L'Enfant aux cailloux, de Sophie Loubière (Fleuve noir, "Thriller") ;
    - Les Âges sombres, de Karin Maitland (Sonatine) ;
    - Les Vacances d'un serial killer, de Nadine Monfils (Belfond, "Littérature française") ;
    - Rouge dans la brume, de Gérard Mordillat (Calmann-Lévy) ;
    - Sous le vent, de Jean-Bernard Pouy & Joe G. Pinelli (Jean-Claude Lattès) ;
    - L'Affaire Clémentine Lange, de Laura Sadowski (Odile Jacob, "Thriller") ;
    - Le Crépuscule des Gueux, de Hervé Sard (Krakoen, "Forcément noir") ;
    - Tonton Clarinette, de Nick Stone (Gallimard, "Série noire") ;
    - Au risque de se perdre, de Cathi Unsworth (Rivages, "Noir").
    Liens : Aimer et laisser mourir |La Tristesse du Samouraï |Le Tueur intime |Les Violents de l'automne |Les Visages écrasés |L'Enfant aux cailloux |Les Âges sombres |Le Crépuscule des Gueux |Tonton Clarinette |Au risque de se perdre |Abdel-Hafed Benotman |Jacques Olivier Bosco |Thierry Crifo |Ignacio Del Valle |Claire Favan |Philippe Georget |Marin Ledun |Sophie Loubière |Karen Maitland |Nadine Monfils |Jean-Bernard Pouy |Joe G. Pinelli |Hervé Sard |Nick Stone |Cathi Unsworth |Les Ancres noires |Polar à la Plage

Dans la Russie glaciale, au cœur de la Division Azul...

Quand le sergent Espinosa découvre l'homme gelé parmi les chevaux pétrifiés par le froid, dans la rivière, il désigne un soldat et lui donne l'ordre de ne laisser personne approcher. Il s'éloigne prévenir sa hiérarchie. Le soldat examine le cadavre et découvre qu'il a été égorgé, qu'il porte, scarifiée récemment sur une clavicule, l'inscription : "Prends garde, Dieu te regarde." Le soldat est convoqué au QG de la Division Azul, sur le front de Leningrad. Le lieutenant-colonel Navajas del Rio, trois officiers dont un Allemand qui assure la liaison avec l'état-major de la Wehrmacht le reçoivent. Del Rio dévoile qu'ils n'ignorent rien de lui, en donnant à Arturo Andrade son ancien grade de lieutenant et rappelant sa condamnation à mort commuée. Si le colonel veut lui confier la charge de retrouver le meurtrier, les autres officiers sont réservés sur ses capacités. Ce dernier convainc le groupe en faisant la démonstration de son habilité à repérer les détails. Pour mener à bien sa mission, il sollicite l'assistance du sergent Espinosa dans son enquête. Commence alors, pour les deux hommes, des recherches dans des conditions extrêmes où seules l'intuition et la réflexion permettent de progresser. Arturo découvre que cet homme était propre corporellement, dans cet environnement glacial qui réduit l'hygiène corporelle au strict minimum. De plus, aucune trace de sang ne tachait ses vêtements. Peu à peu, par bribes, Arturo se fait une idée sur le déroulement du meurtre, de la personnalité du mort, subodorant des démons intimes qui le poussaient à l'alcoolisme et à pratiquer la violeta. Mais le danger est présent sur tous les fronts, y compris à l'intérieur de la division où s'affrontent des clans qui protègent leurs secrets. Et puis, un second meurtre se produit dans un asile psychiatrique proche de leur cantonnement, un autre homme égorgé qui porte sur le pectoral gauche : "Prends garde, il te regarde."

Ignacio Del Valle place son intrigue dans la grande Histoire. Il prend pour cadre la division Azul, un corps de volontaires envoyé par Franco pour renforcer les armées de son ami Hitler, à qui il est redevable. Cette division, composée de phalangistes qui voulaient continuer leur croisade contre le communisme et de militaires de carrière, a compté jusqu'à quarante-six mille hommes. Elle fut placée, par l'état-major allemand, aux endroits exposés du front russe. C'est dans ce contexte de danger et de mort permanentes que le héros doit retrouver un assassin retors.
L'auteur dépeint avec minutie, à travers quelques personnages significatifs, les courants qui composent cette armée, assemblage d'individus au passé et aux motivations fort disparates. Il compose, ainsi, des personnages aux profils torturés, des êtres tourmentés par leur situation, par les réminiscences d'un passé houleux et douloureux et par le voisinage quotidien de la mort. Dans cette antichambre de l'enfer, dans un univers de folie, au cœur de l'hiver russe, il s'attache à dépeindre les souffrances des hommes, leurs façons de survivre, leur attachement à des détails souvent insignifiants qui prennent une dimension particulière.
Ignacio Del Valle ironise sur le fondement même de son livre en faisant penser au médecin légiste qui examine le cadavre : "Pourquoi se soucier d'un mort quand des millions d'hommes sont en train de se massacrer ?"
Il donne à son récit un rythme narratif lent, avec de longs passages descriptifs, explicatifs, (mais jamais ennuyeux) le rythme que l'on a quand on est engoncé dans une masse de vêtements pour lutter contre un froid intense. Il mène un travail remarquable sur l'écriture, use d'un vocabulaire soutenu et d'un choix d'images, des images fortes et pertinentes où il distille ironie et humour acide sur les réalités et la nature de l'existence. Il faut saluer la performance d'Elena Zayas, pour sa traduction qui relaie toute la richesse du livre.
Dans le présent roman, l'auteur relate la seconde enquête d'Arturo Anglade. Celui-ci est déjà le héros de El Arte de matar dragones, paru en 2003. Il mène, dans El Demonios de Berlin, (paru en 2009 en Espagne) une nouvelle traque dans le Berlin de l'année 1945 - à traduire absolument !
Empereurs des ténèbres, est un livre superbe (au titre qui s'inspire d'un écrit de Manuel Azanã) par la richesse de sa galerie de personnages, par la profondeur des caractères, par le cheminement de l'enquête et par les différents aspects de l'âme humaine, de sa noirceur à sa rédemption.


On en parle : La Tête en noir n°148

Nominations :
Prix des lecteurs Ancres noires 2013

Citation

... étant soupçonné d'appartenir à une mystérieuse loge, connue sous le nom de Cibelès et accusée par le régime de tous les crimes commis en Espagne depuis le fratricide de Caïn.

Rédacteur: Serge Perraud lundi 19 janvier 2009
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