Chambre obscure - I

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vendredi 19 avril

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Bande dessinée - Policier

Chambre obscure - I

Historique - Braquage/Cambriolage MAJ dimanche 16 mai 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13,5 €

Cyril Bonin (scénario & dessin)
Paris : Dargaud, mars 2010
48 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 24 cm
ISBN 978-2-505-00814-9

Hommage non déguisé à Arsène Lupin

1912. Un hôtel particulier dans la banlieue parisienne. Trois générations sous un même toit. Un grand-père presque sénile, un père négociant en tissu, une mère qui s'imagine des maladie et Séraphine, la fille, qui dévore des livres et joue merveilleusement du piano. Arrive la tante Alma. Une aventurière pour qui la vie ne se trouve pas dans les romans, la vie est un roman. Une nuit, deux cambrioleurs s'introduisent dans la demeure, et dérobent trois toiles, trois portraits sans valeur d'ancêtres de la famille. L'inspecteur Alcide Leblanc, chargé de l'enquête en retrouve très vite deux, et remonte lentement mais sûrement la piste du deuxième. Des mystères demeurent. Pourquoi le troisième tableau n'a pas suivi le même trajet que ses deux alter ego ? Pourquoi une trace de bougie sur un meuble qui se trouvait sous l'endroit où ils étaient accrochés ? Pourquoi Maurice, le majordome, a-t-il un tatouage avec deux M qui se chevauchent sur un avant-bras ? Pourquoi la tante Alma a-t-elle des livres dans ses bagages alors qu'elle ne lit pas ?
Toutes ces questions trouveront leurs réponses dans un second tome qui n'est pas encore paru. Cyril Bonin réalise ici une comédie policière qui est – elle le revendique – un hommage aux romans d'aventures d'Arsène Lupin. Son détective, d'ailleurs, s'il se prénomme Alcide et non Arsène, se nomme Leblanc, comme le père du gentleman cambrioleur. Fin, élancé, racé, il pratique une excellente boxe, et fait dignement travailler ses neurones. Cyril Bonin, en ouvrant sur une diseuse de bonne aventure, en nous racontant Santos-Dumont, un des premiers aviateurs, en réalisant des gros plans sur des mains faisant une réussite... nous plonge dans une atmosphère début de siècle mise en relief par son trait à la fois réaliste et passéiste tout en couleurs mates façon pastel. Séraphine avec sa recherche en librairie du Chant de Maldoror, de Lautréamont, ou en lisant Le Joueur, de Dostoïevski dont un passage est narré, y ajoute une touche fantastique, alors que la tante Alma, la femme indépendante par excellence, porte en elle un mystère que l'on serait bien à même de percer. Il ne reste plus qu'à attendre le second tome avec impatience !

Citation

Il semblait appliqué, besogneux et tenace comme tout policier fort capable d'envoyer des innocents en prison.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 16 mai 2010
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