Lazarus

Moi j'ai toujours connu des personnes qui craignaient le complot de quelque ennemi occulte, les Juifs pour mon grand-père, les maçons pour les jésuites, les jésuites pour mon père garibaldien, les carbonari pour les rois de la moitié de l'Europe, le roi, manipulé par les prêtres, pour mes camarades mazziniens, les Illuminés de Bavière pour les polices d'une moitié du monde, et ainsi de suite...
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vendredi 19 avril

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Roman - Insolite

Lazarus

Tueur en série - Énigme - Gothique - Ésotérique MAJ samedi 15 mai 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,5 €

Emanuel Dadoun
Paris : Sarbacane, mai 2010
246 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-84865-355-6
Coll. "Exprim'Noir"

Actualités

Lève-toi et tue...

La Bretagne. Deux jours, deux morts. Au commissariat de Rennes, on charge Kowalski de l'enquête. Kowalski, flic à la crim' après beaucoup d'errance personnelle et de détours professionnels. Troisième meurtre. Même mode opératoire, le doigt de la victime sectionné chaque fois. Limace de sang avec laquelle l'assassin signe son forfait – Lazarus -, en abandonnant beaucoup d'indices derrière lui. Si bien que Kowalski l'identifie rapidement : il s'agit d'un certain Piquier. Problème, ce Piquier est mort depuis des années. Mort et enterré. Le tueur emprunterait son identité ? Mais il y a trop de mystère dans son comportement. Le tueur connaît trop bien Piquier, un homme pourtant quelconque, qui s'est suicidé au terme d'une vie familiale et professionnelle ratée. Un homme sans importance en fait, qu'il connaît trop bien pour... ne pas être lui.
Kowalski récupère l'ADN du tueur, fait exhumer le corps de Piquier. Le cercueil est vide. Le mystère se change en rébus. Piquier, le doigt sectionné, Lazarus. Lazare, le ressuscité ! Un lecteur furieux des évangiles ? Mais les doigts ? Ceux de la Création du Monde, de Michel-Ange ? La Vie offerte par Dieu du bout des doigts. Un psychopathe conclut Kowalski. Un psychopathe amoureux de sa morale, comme tous les psychopathes. Mais sur ses traces au Mexique, Kowalski franchit l'abîme : Piquier est un zombie, un mort-vivant ressuscité par le père de sa première compagne. La fille trempe dans un bocal d'où elle se nourrit du sang des victimes offertes pour la maintenir en vie. Où va l'amour qu'on ne peut plus donner ? La phrase traverse le roman, récurrente. Il va à la mort, quand on l'a refusée...
Emanuel Dadoun maintient d'une manière très convaincante le dur fil du réalisme cartésien d'un bout à l'autre de son écriture, bâtissant son récit sur le modèle le plus conventionnel de l'enquête policière, avant de l'ouvrir in fine au trop plein chimérique avec ce cadavre déterré, jouet d'une force infernale. Piquier dessine en creux un personnage émouvant, bien que meurtrier malgré lui, somnambule de sa vie luttant pour l'arracher à l'atroce de sa réalité post-mortem, et composant avec Kowalski un duo intrigant, sinon un double singulier, l'inexorable de l'un répondant à la parfaite errance de l'autre.

Citation

Les morts font toujours chier.

Rédacteur: Joël Jégouzo mercredi 05 mai 2010
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