Heat 2 : 1988-2000

Je suis encore en pleine croissance. ("La Poitrine" alias June Wilkinson, cent neuf, bonnets D.)
Robert Graysmith - La Fille derrière le rideau de douche
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

samedi 20 avril

Contenu

Roman - Thriller

Heat 2 : 1988-2000

Vengeance - Mafia - Gang MAJ vendredi 21 avril 2023

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,9 €

Meg Gardiner & Michael Mann
Heat 2 - 2022
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nicolas Ancion, Axelle Demoulin
Paris : HarperCollins France, mars 2023
696 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-339-1381-8
Coll. "HarperCollins Noir"

Encore chaud

1988. Chris Chiherlis a le coup de foudre pour Charlene, une call-girl de Las Vegas qui deviendra sa femme. L'inspecteur Vincent Hanna, lui, habite encore Chicago. Il est sur la trace d'Otis Wardell (et son gang), un répugnant violeur brutal qui envahit les maisons de ceux qu'ils dévalisent. Hanna réussit à piéger le gang, mais après une fusillade, Wardell disparaît dans la nature. 1995. Après l'affrontement entre Hanna et Nate McAuley qui a coûté la vie au braqueur, Chris Shiherlis, le seul survivant du gang, s'enfuit au Paraguay. Il entre au service d'une famille criminelle chinoise de Cuidad del Este, les Liu. Il se retrouve impliqué dans les affaires d'Ana Liu, la fille de son patron qui l'initie à la nouvelle criminalité via Internet. Le duo mijote un nouveau coup tout en entamant une liaison sans avenir, puisque Chris entend rejoindre un jour Charlene et son fils. 2000. Chris revient à Los Angeles, mais a renoncé à l'idée de venger Nate. De son côté, lorsqu'on retrouve le cadavre mutilé d'une call-girl, Hanna est persuadé d'avoir affaire à l'ignoble Wardell. Celui-ci est identifié par la fille d'une de ses victimes, mais cette fois, Hanna ne peut courir le risque qu'il lui échappe à nouveau...

Décidément, tout peut avoir une suite de nos jours, vu que le grand public des multiplex préférerait crever plutôt que donner sa chance à ce qui n'est pas suite, franchise, remake, reboot de remake, etc. On imagine les tractations dignes des préparations minutieuses des criminels du roman pour obtenir les droits d'adaptation et copyrights divers... Heat est certainement le meilleur film de Michael Mann, dont le cinéma a un peu vieilli depuis que Scott, Bay et consorts s'en sont inspiré pour le trivialiser, mais sur un scénario de film de casse classique (préparation du casse, casse proprement dit, puis ses conséquences), le résultat tenait surtout par le duo Robert De Niro/Al Pacino, peut-être encore plus fort du fait que les personnages n'étaient réunis qu'en deux occasions uniquement. Un Heat 2 cinématographique n'est sûrement pas une machine à cash assurée s'il faut prendre deux acteurs différents, comme en témoigne le relatif échec commercial du Miami Vice du même Michael Mann. Un roman est donc la voie la plus sûre et se vend sur son titre seulement. Pourtant, dès le départ, on voit qu'on ne s'est pas contenté de gérer bourgeoisement le capital : il y a une écriture, une vraie (on imagine qu'on ne créditera pas suffisamment Meg Gardiner pour cela), sèche, précise, témoignant d'une osmose parfaite avec l'univers de Michael Mann, un brin clinquant avec son mélange de bling-bling grand spectacle (renvoyant à 2 flics à Miami et ses policiers gravures de mode) et de sordide qui, littérairement parlant, se place dans la lignée d'un Elmore Leonard. Il ne s'agit sommes toutes que d'une histoire de flics et de voyous comme en usinait dans la grande époque un Ed McBain ou un Donald Westlake (Neil McCauley le braqueur semblant avoir à peine une vie propre entre deux casses évoque très largement le Parker de Westlake/Richard Stark) ou plus près de nous un Don Winslow. On fournit ici un nouvel antagoniste en la personne de Wardell, aussi détestable que McCauley pouvait engendrer un minimum de sympathie, et oui, le roman se termine sur une course-poursuite violente avant l'inévitable appel à une suite. Si vous êtes sensible à ce genre d'univers, mélange de calcul et d'attention louable en cette époque de produits cyniques (et vu la chute abyssale en qualité du genre en Anglo-Saxonie...), vous pouvez y plonger. Pour la fraîcheur et l'originalité, il faudra cependant aller voir ailleurs...

Citation

Certaines nuits, la ville lui transmet son énergie ; elle déferle en lui, comme s'il ne faisait qu'un avec le vaste réseau électrique qui descend jusqu'au lac Michigan.

Rédacteur: Thomas Bauduret vendredi 21 avril 2023
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page