L'Éventreur du Palais-Royal

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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

L'Éventreur du Palais-Royal

Historique - Tueur en série - Procédure MAJ mercredi 21 décembre 2022

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,9 €

Sylvain Larue
Riom : De Borée, octobre 2021
502 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-8129-2896-3
Coll. "Vents d'histoire poche"

Un éventreur peut en cacher un autre

Après un quatrième volet qui lorgnait plus facilement du côté du roman-feuilleton et du roman historique pur, Léandre Lafforgue, policier spécial revient avec une "vraie" enquête, qui va se dérouler en deux parties. Dans un premier temps, nous assistons à l'exécution en place publique du docteur Magon, condamné pour avoir torturé et assassiné des prostituées, dans une sorte de répétition générale de ce qui sera l'épopée criminelle de Jack l'Éventreur dans un Londres victorien. Le récit détaillé de cette exécution factionne en alternance avec le récit de l'enquête et de l'arrestation du docteur. Pour cette enquête, deux équipes de police et deux juges vont parfois collaborer ou s'opposer car un autre policier et "son" procureur ont une idée préconçue du le coupable idéal : un homme accusé à tort d'un crime des années plus tôt et qui a purgé sa peine, mais de manière insuffisante selon les accusateurs publics. Puis nous passons à la deuxième partie : à peine, le docteur a-t-il été guillotiné qu'une autre prostituée est retrouvée morte dans des circonstances qui ressemblent beaucoup aux premiers meurtres. Un journaliste, vindicatif, entend faire exploser la police et la justice en profitant de cette affaire. Lafforgue doit alors enquêter pour prouver qu'il avait raison et que le nouvel assassin n'est qu'un imitateur. Mais comment est-il si au fait du mode opératoire du docteur ? En parallèle, l'autre policier et le procureur poussent à la rue, glissent des informations au journaliste pour dénigrer Léandre et remettre sur le devant de la scène leur propre suspect.

Le récit proposé par Sylvain Larue est ample et prenant. La police enquête avec les moyens légers de la police de l'époque, surtout face à un tueur en série. Sans police scientifique, sans données psychiatriques, avec des informateurs classiques qui ne peuvent pas grand-chose car le tueur ne fait pas partie du crime organisé. Avec un final violent et sanglant, avec une perte des innocences (et la mort dans des circonstances éprouvantes d'un personnage secondaire vu depuis le début de la série et pour lequel on espérait un happy end), le roman poursuit une évocation sensible et bien menée de la période du Second Empire, de ses classes sociales qui se côtoient sans se voir et s'interpénètrent sans vraiment se mélanger. Basé sur une sorte de pré-affaire Jack l'Éventreur, assez classique, et un final qui ressemble en partie (par une sorte de gigantesque clin d'œil) aux dernières scènes de M. le Maudit, L'Éventreur du Palais-Royal est à la fois une reconstruction historique et sociologique bien menée, et une intrigue policière, classique mais écrite avec soin. Le tout emporte la conviction et continue à faire de ce cinquième volet un des bons moments de cette série de qualité.

Citation

Ce fut surtout la main droite qui la tétanisa. Cette main armée d'un scalpel à manche d'ivoire. Toutes les professionnelles comme elle en avaient entendu parler, dans la presse, entre elles, L'éventreur du Palais-Royal.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 21 décembre 2022
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