La Malédiction de Rocalbes

L'avenir du roman noir - cette littérature sans feu ni lieu - semble donc largement prometteur quant à sa persistance et à son renouvellement permanent au sein de l'école française toujours inspirée par les réalités sociales contemporaines.
Claude Mesplède - 30 ans d'écrits sur le polar : 1982-2012 Volume 1, Chroniques, fictions, entretiens, essais
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

samedi 20 avril

Contenu

Roman - Policier

La Malédiction de Rocalbes

Historique - Assassinat - Artistique MAJ lundi 18 avril 2022

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Philippe Grandcoing
Riom : De Borée, mars 2022
310 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8129-2760-7
Coll. "Vents d'histoire"

Hommes des cavernes modernes

Hippolyte Salvignac et sa compagne, la belle Léopoldine, ont décidé, après leur précédente enquête, d'aller se reposer quelques jours auprès du vieux Salvignac. Là, ils tombent sur un père excité : ce dernier a décidé que son fils devait acheter un château, ou une demeure de maître, afin de se retirer à la campagne, au moins l'été, et d'y fonder une dynastie. Le père y voit un aspect secondaire car, bientôt à la retraite, il devra sans doute quitter sa maison qui est en même temps l'office notarial où il a ses bureaux. Voilà donc la fine équipe qui part en Dordogne où un ancien employé du père a peut-être une occasion à saisir. C'est le château de Rocalbes qui domine la vallée des Eyzies. Là s'agitent différents "archéologues" dont un Allemand car, à cette période, n'importe qui peut faire des fouilles et vendre ce qu'il trouve. Dans le berceau de ce qui sera Lascaux se démènent donc des groupes qui n'hésitent pas à creuser partout pour découvrir des ossements et autres objets préhistoriques. Il y a même un Américain, venu faire fortune et qui se promène dans les rues du village, pistolet à la ceinture. Le château de Rocalbes est une belle demeure, même si elle nécessite des travaux importants. De plus, une malédiction court sur la propriété, depuis qu'un des ancêtres parti faire fortune aux Amériques, serait revenu et aurait été tué avant de pouvoir faire valoir ses droits (on n'a jamais retrouvé le corps). Hippolyte Salvignac est surtout ennuyé car le locataire actuel du château n'est autre qu'une ancienne connaissance de jeunesse de sa compagne. Même s'il ne s'est rien passé, il est jaloux. Découvrant la région, les fouilles archéologiques et la vie locale, Hippolyte Salvignac trouve beaucoup de charme au coin. Mais, quand une tempête éclate et que la pluie faits s'écrouler un mur qui entoure la propriété qu'il veut acheter, révélant un squelette (peu préhistorique, serait-ce l'ancêtre disparu ?), et que des crimes sont commis sur les employés des fouilles, il doit se résoudre à mener l'enquête, appelant à l'aide son ami, le policier Leroux.

Depuis quatre volumes (cinq en comptant celui-ci), Philippe Grandcoing poursuit une œuvre policière et historique qui raconte le début du XXe siècle, à travers les aventures d'un antiquaire et de ses amours, d'un policier qui en parallèle recherche ses origines. Chaque histoire est l'occasion de détailler un pan historique de l'époque. Ici, ce sont les débuts de l'aventure préhistorique autour de Lascaux. Une période troublée car l'État ne s'occupe pas encore d'encadrer ces pratiques et la Dordogne ressemble plus à un Far West qu'à une paisible contrée française. En plus, l'auteur s'inspire des romans feuilletons qui faisaient florès à l'époque pour construire et renforcer le plaisir de lecture : fantômes, malédictions anciennes, complots, cadavres qui s'accumulent, mises en scène pour accuser des innocents. La saga continue donc avec justesse, et en emportant le lecteur à la fois dans une plongée historique et un sens du rythme qui le rend très agréable à lire. Chaque volet complète le précédent et reste convaincant.

Citation

Il lui fallut un moment pour comprendre que ce qu'il avait d'abord pris pour un tas de chiffons était en réalité une vieille femme immobile, tassée sur une chaise dans l'âtre de la cheminée, fixant les flammes d'un regard vide. Et, soudain, il comprit : il venait de découvrir la maison de la sorcière.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 18 avril 2022
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page