Edson

On apercevait des gens, parfois, à l'arrière des maisons, dans la lumière crue à peine née et les ombres sans fin dépliées au ras du sol ou plaquées sur les bardages au levant des choses. Des gens déjà debout, parmi les cabanes de jardin en planches grises et tôles marquées de rouille, rodeurs matinaux bossus inspectant des espoirs de culture rabougries. Le soleil livide n'avait pas encore choisi sa couleur.
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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Edson

Social - Musique MAJ mercredi 10 février 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Bill Morrissey
Edson - 1996
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Luc Baranger
Muret : Zanzibar, janvier 2010
266 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35931-032-0
Coll. "Vineland"

Épiphonie

Quand Henry rentre de sa saison de pêche, son premier réflexe est de s'acheter des cigarettes, son second de se servir un verre, son troisième de se mettre au lit. Il n'a plus l'âge pour partir en bateau, soulever des filets et se prendre les méduses en plein visage. D'ailleurs, il n'a pas vraiment d'âge, il se sent juste usé. Et quand il se sent usé, Henry revient toujours à Edson, cette petite ville du New Hampshire qui vit grâce à son usine de chaussures et aux quelques bars dont il est l'un des habitués. Habitué au comptoir après l'avoir été à la scène. Même si les plus jeunes ne s'en souviennent pas, il était un songwriter reconnu. Il a même enregistré deux albums et un troisième qui n'a pas convaincu sa maison de disque et a marqué la fin de sa carrière. Sa guitare, une Épiphone tachée de sueur et de bière, est rangée dans son étui sous son lit, destinée à y finir ses jours. À moins que... À moins que Caroline, sa jeune voisine ne parvienne à le persuader de remplacer les cordes. À moins que Tyler Beckett, chanteuse en pleine gloire et vieille connaissance, arrive à le convaincre de lui écrire des chansons. À moins qu'il parvienne à oublier son divorce et à ouvrir de nouveau son étui.

Bill Morrissey, figure de la folk américaine, nous offre une chanson de deux cent soixante huit pages, une ritournelle qui vous reste en tête, mais pas de celles que l'on a envie de chasser. Une de ces chansons qui vous imprègnent, vous collent à la peau et vous donnent un bain de cette Amérique dont on ne parle jamais, celle qui est loin du showbiz et de ses concessions. Un trou perdu en Amérique, des rafales de neige, quelques parties de chasse, un chanteur qui a rangé sa guitare, quelques débits de boissons et des gens qui se demandent s'il est permis d'y croire encore.

Citation

Dos à la ville, paumes offertes de chaque côté du corps, les épaules éternellement haussées, la Madone accueillait chaque nouvel arrivant dans une pose qui semblait dire : Bienvenue à Edson. Mais désolée, je n'y suis pour rien.

Rédacteur: Gilles Marchand vendredi 22 janvier 2010
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