À Knokke-le-Zoute !

J'allais avoir cinq ans, en ce printemps 1944. Accroupi sur les tomettes de la cuisine, la tête dans mes mains, les coudes posés sur mes cuisses maigrelettes, je suivais la scène 'd'en bas', sans en perdre un détail.
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jeudi 18 avril

Contenu

Roman - Policier

À Knokke-le-Zoute !

Historique - Disparition - Artistique MAJ jeudi 05 août 2021

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14,9 €

Nadine Monfils
Paris : Robert Laffont, juin 2021
272 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-221-25021-1
Coll. "La Bête noire"

Knokke-le-Zoute tango

Pour René Magritte, le peintre surréaliste, et sa fidèle épouse Georgette, les vacances, c'est sacré. Les voilà qui sautent dans le train, destination la station balnéaire de Knokke-le-Zoute en compagnie de leur chienne Loulou, bien sûr. Or le premier soir, au dîner, un individu nommé Robert Dormann s'impose, troublant la quiétude du couple et du peu sociable peintre. L'inconnu est descendu à Knokke-le-zoute à la recherche de son épouse Daisy, journaliste et photographe venue faire un reportage sur le casino local. Mais plus de nouvelles depuis sa dernière lettre une semaine plus tôt... D'après le personnel, Daisy a bien libéré sa chambre à la date prévue, mais n'est pas rentrée pour autant. Pourtant, d'après son mari, elle n'est pas du genre à faire des escapades. Le lendemain sur la plage, Loulou déterre une main qui s'avère appartenir au même Dormann dont le cadavre est enfoui dans le sable. Se serait-il noyé accidentellement durant la nuit ? Une lettre dépasse de la poche de sa veste, la dernière de Daisy, dont s'empare Georgette. Un détail attire son attention : sur cette brève missive d'adieu, Daisy écrit "Prend soin de notre chien." Premier détail incongru, elle est tapée à la machine (à laquelle il manque les x) et non à la main. De plus, d'après une serveuse, Daisy était allergique aux poils de chien et ne supportait pas leur proximité. Alors pourquoi avoir parlé d'un chien inexistant, sinon pour mettre la puce à l'oreille de son mari : la lettre aurait été écrite sous la dictée. Dormann s'est-il vraiment suicidé ? Et où est Daisy ?
Voici donc le deuxième volet des "Folles enquêtes de Magritte et Georgette", la nouvelle série de Nadine Monfils consacrée au couple excentrique mais soudé formé par René et Georgette Magritte. La série avait commencé sur les chapeaux de roue avec Nom d'une pipe !. Il faut reconnaître qu'on est ici un cran en-dessous avec une intrigue policière un peu facile, même si on est loin de l'ennui pesant de la série des cosy mysteries (la dernière tocade des éditeurs censée faire ouvrir par magie le portefeuille du lecteur lambda) pâtissiers de Joanne Fluke. Rien de déshonorant, mais on attendait tout de même un peu mieux. On dirait que Nadine Monfils s'est faite vamper par sa passion pour le personnage de René Magritte : celui-ci est au centre du roman, personnage complexe et attachant formant avec son épouse un couple quasi-parfait (dans un tel contexte, on peut dire que certaines notes de bas de page brisant le "quatrième mur" cher au cinéma, pertinentes dans le contexte hénaurme des histoires de Mémé Cornemuse, ne s'imposent pas ici). L'autre personnage est bien sûr cette Belgique que l'auteure sait si bien décrire, ici celle des stations balnéaires de mer du Nord. Au point qu'on aimerait qu'avec le très bon travail des éditions du Basson, des (bons) polars aux intrigues situées au pays de Georges Simenon et de Jean Ray, soit entérinée une bonne fois pour toutes l'excellence et l'existence de l'école belge du polar, comme on nous a bassiné avec les "polars du Sud" ou les "polars du Nord". Ici, tout est dans l'art de la digression, avec une fois de plus un style nettement plus travaillé que précédemment. On attend le troisième !

Citation

Comme tous les passionnés, René et Georgette s'endormaient en pensant à leur enquête et se réveillaient en cherchant des indices sous les plumes de leur nuit de sommeil.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 04 août 2021
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