Ad vernam aeternam

Malgré sa tête cabossée, sa voix qui porte, ses bras de brute et son blouson râpé, malgré les coups fourrés, les bagarres et les nuits en cellule, Fred est un gars qui aime.
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

Ad vernam aeternam

Assassinat - Urbain - Artistique MAJ jeudi 06 mai 2021

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Éric Cervos
Fontaine : Thot, février 2021
384 p. ; 21 x 16 cm
ISBN 978-2-84921-553-1
Coll. "Polar & thriller"

Fleur de zinc

Dans les années 1990, le Bar Am' rythme les journées et les nuits de Valence pour sa clientèle d'habitués plus ou moins imbibés sous la férule bienveillante du bougnat, Bébert Lepic dit le Bèbe. L'inspecteur Paul Renaudy, de la criminelle, fait partie des habitués, et lorsqu'un habitué, Paul Travoly, est retrouvé mort d'une surdose de médicaments, on conclut hâtivement au suicide. Or le défunt n'avait aucune raison de se supprimer... Le défunt hantait les thés dansants où il était réputé pour ses talents qui le faisaient surnommer tantôt Travolthé, tantôt le Danseur Fou. Pour son amie Marie-Martine Dinguois surnommée la Dinguette, ex-femme battue bipolaire et nymphomane habituée des cliniques psychiatriques, il est évident qu'on l'a un peu aidé. Il s'avère que le danseur fricotait avec les patrons passablement louches d'une pizzeria, Mickey et Donald Luciano, surnommés les Disney pour des raisons évidentes. Ceux-ci mettent l'inspecteur sur la piste d'un certain Sergio, un professeur de danses de salon au Calypso, le thé dansant où Travoli avait ses habitudes. La réalité est-elle à trouver dans les annotations maniaques et cryptées du défunt ? Cependant, certains ont peur de ce qu'on pourrait y trouver. En effet, dans les thés dansants, on s'y entend aussi pour extirper les secrets des grandes bourgeoises âgées et riches...
Le polar de comptoir manquait un peu de représentants depuis les excellents Brindezingue et autres romans de Patrick Delahais (qui semble avoir disparu des librairies). C'est chose faite avec ce bon roman d'Éric Cervos qui, comme il se doit, brasse de nombreux personnages plus ou moins hénaurmes, mais tous crédibles et bien campés. Il s'en passe des choses dans ces trois cent quatre-vingts pages bien tassées en forme d'enquête classique aux nombreux dialogues vivants, tous liés justement à ces personnages. En ces temps de séries télévisées prémâchées où on se contente de donner aux protagonistes une ou deux caractéristiques tenant lieu de personnalité, ça change ! Le tout avec une langue vivante, beaucoup plus travaillée qu'elle en a l'air, notamment au niveau du rythme, ponctuée d'interludes apportant un éclairage nouveau à l'intrigue. Pas de doutes, pour son deuxième roman, Éric Cervos fait preuve d'une belle maîtrise pour mener de main de maître cette comédie humaine avec bien sûr la touche d'humanisme obligatoire, dans un tel récit, et la description pittoresque, voire picaresque de ce bar où on aurait envie de devenir un habitué. Autant dire qu'on réclame déjà la suite !

Citation

Les deux conseillers en clientèle se réfugient dans un mutisme prudent. Les fossoyeurs se figent en appui sur leurs pelles. Fred a l'air perdu. Comme si la mort de son paternel venait à l'instant de le percuter de plein fouet dans sa douloureuse réalité. Rien n'est plus bruyant que le froissement d'ailes d'un ange qui passe au-dessus d'un cimetière.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 06 mai 2021
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