Le CÅ“ur-de-gloire

Sa seule réponse était la vitesse : fuir vers l'avant pour ne pas reculer. Passer, juste un peu plus vite que les autres.
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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

Le Cœur-de-gloire

Énigme MAJ samedi 30 janvier 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 13 €

Hervé Picart
Bègles : Le Castor astral, octobre 2009
224 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-85920-802-8
L'Arcamonde, 3

Ce qu'il faut savoir sur la série

Frans Bogaert est antiquaire à Bruges. Il est propriétaire de L’Arcamonde, une boutique située sur le Spiegelrei, le Quai du Miroir. Lauren l’assiste dans son commerce et dans ses enquêtes. Il a acquis une réputation d’expert en objets anciens et insolites qui l’a fait surnommer le Sherlock Holmes des bibelots.
Sa première enquête, Le Dé d’Atanas, est relative à une sorte de cube en os humain, ayant appartenu à un disciple de Pizarro. L’Orgue de Quinte, le second mystère se dévoile avec le légendaire orgue à liqueurs du héros d'un roman du XIXe siècle.
La série, prévue en douze volumes, est conçue comme un roman-feuilleton, chaque épisode, publié selon un rythme semestriel, étant reliés par des "fils rouges", des références, aux enquêtes précédentes.

L'Antiquaire et le pendentif

Est-ce la réputation d'expert en objets anciens qui amène Ornella De Volder à entrer, un matin de mai, à L'Arcamonde ? L'allure conquérante, toute de rouge vêtue, cette très belle femme souhaite que Frans Bogaert examine le pendentif que lui a offert son mari. Cette pierre appelée Cœur-de-gloire est-elle aussi ancienne et aussi précieuse que le prétend son époux ? Le courant ne passe guère entre l'antiquaire et sa cliente. Aussi, l'expert rend un verdict rapide : l'or est jeune et la pierre n'est qu'un banal bouchon de carafe. Désappointée, elle s'en va et Bogaert la voit jeter le bijou dans une poubelle.
Alors que l'Antiquaire est d'une humeur très sombre, après la réception d'un courrier de son assureur qui exige un inventaire complet du magasin, Ornella rapplique. Elle ne peut pas se débarrasser de son bijou. Le lendemain de sa première visite, elle a retrouvé le pendentif sur sa coiffeuse. Elle le jette à nouveau dans la poubelle vidée par la femme de ménage, pour le revoir, en bonne place dès le lendemain. Ces faits intriguent Bogaert qui propose de l'analyser. Il le place dans un tiroir, dans un meuble de son bureau. Ornella revient avec le bijou. Frans se précipite pour constater l'absence du Cœur de gloire. Lauren se souvient que la seule personne étrangère venue dans le bureau est l'employé de maintenance de la société de vidéo-surveillance. L'examen des images montre un homme qui se moque d'eux ouvertement, faisant des signes de la main en direction de la caméra.
Pour être mieux informé sur ces Cœurs-de-gloire, Bogaert utilise le réseau Internet qui relie les antiquaires les plus fameux. Un collègue parisien évoque une chronique, absolument inédite, de Stendhal qui fait état d'un rituel de vengeance, au XIIIe siècle, dans la ville de Gimignano. Le sang de l'offenseur tué est mis au cœur d'un pendentif porté ostensiblement par l'offensé, pour montrer que l'affront est lavé. Or, Bogaert a découvert du sang dans le bijou. À qui appartient ce sang ? De quelle vengeance s'agit-il ? Quel crime a été commis ?...

Hervé Picart signe une intrigue toute en subtilité, toute en finesse, distinction à l'image de son personnage. Dans ce roman, l'auteur réinvente le triangle classique composé d'une femme, de deux hommes et de la frustration, de l'esprit de vengeance qui peut animer l'un des membres. Il s'appuie beaucoup sur la psychologie de ses personnages et sur des références historiques anciennes.
Il possède, sur le thème qui base son intrigue, une grande culture et fait preuve d'une érudition certaine pour les objets de collections, les antiquités. Il donne à son récit un ton badin, alerte, guilleret voire persifleur. L'auteur privilégie la métaphore, la périphrase, la tournure élégante, le trait d'esprit percutant. Le récit baigne dans un humour léger, construit de réflexions cocasses, d'images parfois incongrues. Mais, à travers son héros, on peut percevoir une certaine aversion de l'auteur pour les contraintes administratives.
Il n'hésite pas à intégrer dans le fil de son histoire les grands héros populaires comme Dracula, les Trois Mousquetaires ou Arsène Lupin. Mais, il ne rechigne pas à faire appel à des héros plus modernes. Ainsi, il fait se rejoindre, le temps d'un verre en terrasse, le commissaire Van In, (de Pieter Aspe) et Frans Bogaert.
Le tout est servi par une écriture raffinée, un vocabulaire relevé aux termes particulièrement choisis. Mais peut-on attendre moins, compte tenu du passé de l'auteur ? Le patronyme du héros, celui de son assistante et la ressemblance qu'elle cultive donnent quelques indications sur les références de l'auteur. Outre l'énigme principale, Hervé Picart évoque, par petites touches, deux mystères : celui de la disparition de Laure, l'épouse de Bogaert, disparue sans laisser de traces, et celui qui entache le passé de son assistante.
Le Cœur-de-gloire est un roman d'énigme mené de main de maître, un roman passionnant aux personnages attachants.

Citation

Que voulez-vous, la vie manque de saveur sans personne à détester...

Rédacteur: Serge Perraud vendredi 01 janvier 2010
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