Le Suspect

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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Thriller

Le Suspect

Disparition - Corruption - Faits divers MAJ samedi 30 mai 2020

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Fiona Barton
The Suspect - 2019
Traduit de l'anglais par Séverine Quelet
Paris : Fleuve, janvier 2020
488 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-11458-6
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

Poulet thaï sauce aigrelette

Quoi de plus naturel pour deux jeunes femmes que de partir en Thaïlande à la fin de leurs études ? Mais Alex doit d'abord faire face à la défection de celle qui devait faire le voyage avec elle. C'est donc Rosie, qu'elle connaît à peine, qui l'accompagnera. Mais Alex voudrait bien voir le pays et sa culture tandis que Rosie ne pense qu'à faire la fête et se souler avec les occupants de leur hôtel miteux... Lorsque les deux jeunes femmes sont portées disparues, la journaliste Kate Waters s'empare de l'affaire : c'est l'occasion de se rapprocher de Jake, son fils, parti en Thaïlande deux ans plus tôt et dont elle est sans nouvelles. Mais les deux jeunes femmes sont en fait mortes dans l'incendie de leur hôtel. De plus, les circonstances du drame sont assez douteuses. S'agissait-il vraiment d'un accident ou d'un double meurtre ? C'est alors qu'intervient le coup de théâtre : Jake Waters était présent à l'hôtel lors de l'incendie, après quoi il est porté disparu. Basculement pour Kate Waters qui d'enquêteuse devient soudain le sujet, comme on dit en termes journalistiques. Le mystère s'épaissit lorsqu'il apparaît au détour d'une simple contravention que ce même Jake est de retour en Angleterre...
Cette série de Fiona Barton fait partie de ce qu'on peut appeler le tout venant du polar, le genre de roman qu'on prend par hasard à l'aéroport (pour peu qu'il soit chez un éditeur avec la force de frappe nécessaire et que l'on puisse prendre l'avion), qu'on abandonne ensuite dans le filet devant nous à la fin du voyage et que l'on oublie aussitôt. Le tout prend une forme de roman choral (la dernière tarte à la crème du genre depuis le carton inattendu de La Fille du train) qui permet de répéter plusieurs fois chaque élément et de noircir de la page sans en évitant de tomber dans le délayage intégral à la Dean Koontz. Le style est purement factuel sans pour autant sombrer dans la simplification à l'extrême qui commence à pointer dans le genre (on ne va tout de même pas présumer de l'intelligence du lecteur...), et si on passe sur la coïncidence que Ponson du Terrail n'eût point reniée qui ouvre la seconde partie, le tout se déroule de façon appliquée pour se terminer de la façon dont on se doute plus ou moins. Bien sûr, comme il se doit dans un roman anglo-saxon, les policiers thaïlandais forcément corrompus/incompétents/malveillants/rayez les mentions inutiles ne peuvent rivaliser avec une journaliste so British. Résultat, c'est un texte appliqué sans véritable défaut notable, mais qui a bien du mal à se démarquer des centaines de romans similaires qui encombrent les étals.

Citation

Tout le monde veut connaître la vérité. Sauf ceux qu'elle dérange. Ceux qu'elle blesse. Je le sais maintenant.

Rédacteur: Thomas Bauduret samedi 30 mai 2020
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