La Nef des damnés

Les Apaches aussi ont un code. Le voici : le plus fort, c'est celui qui tue le plus de monde. Après lui vient le plus grand voleur. Et en troisième position - mais c'est aussi une force -, le plus grand menteur. Vous me suivez ? Comment voulez-vous qu'un homme comme Busby puisse traiter avec des gens pareils ? Son indulgence, ils en rient. Ils la voient comme une faiblesse. Ils ne comprennent qu'une seule chose : la force.
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jeudi 25 avril

Contenu

Roman - Policier

La Nef des damnés

Fantastique - Médical - Secte MAJ mercredi 22 avril 2020

Note accordée au livre: 2 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Jean-Paul Le Denmat
Quimper : Le Palémon, février 2020
642 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-37260-575-5
Coll. "Palémon noir"

Bretagne noire

Du côté de Rennes, à quelques heures de Noël, un promeneur découvre un cadavre nu en dépit du froid. L'homme s'est extirpé d'une ancienne ardoisière toute proche, noyée en 1929 lors de la mise en eau du barrage. D'après la piste qu'a laissé le malheureux, on l'y avait enfermé dans le noir complet. Descendant dans ces profondeurs, le capitaine Le Mat découvre les squelettes de deux enfants abandonnés-là depuis vingt-neuf ans... Mais le capitaine est également persuadé que, lors de sa descente dans ces ténèbres stygiennes, quelqu'un était là et le regardait. Il est passé à côté d'une cathédrale souterraine édifiée dans ce qui reste de l'ardoisière, un monde de ténèbres où l'Ancien applique aux pêcheurs un châtiment médiéval. Et ce n'est pas tout : peu après, une folle mystique se suicide sous les yeux des policiers à l'aide d'un pistolet à clous après, comme ils le découvrent, avoir empoisonné toute sa famille... Une folie qui n'est rien à côté de ce qui se prépare : l'infestation de masse d'un virus meurtrier qui ravalera la peste noire au rang de petite grippette. Le compte à rebours a commencé...
Aux éditions du Palémon, on goûte surtout l'excellente série de Pierre Pouchairet consacrée à ses trois Bretonnes (si vous ne les avez pas encore découverts, dépêchez-vous !). Et Jean-Paul Le Denmat, ce nouveau venu, a bien l'ambition d'un Pierre Pouchairet, mêlant une secte d'un genre nouveau avec une écriture sèche et particulièrement maîtrisée qui rendent glaçantes ces pages consacrées à une épidémie mortelle (on imagine un hasard de calendrier plus qu'un quelconque opportunisme en ces temps de confinement, d'autant que le virus est plus virulent que celui qui paralyse le monde et les réactions plus violentes). L'auteur devrait régaler également l'amateur d'action avec des scènes à grand spectacle dignes d'une superproduction. Donc que du bon ? Malheureusement non. En dépit de sa belle plume, l'auteur a plus de mal à maîtriser son scénario. On peut considérer qu'il se tire une balle dans le pied en dévoilant son coupable trop tôt après une scène de suspense claustrophobique à couper au couteau, mais par la suite, le scénario lui-même se déroule de façon assez floue, et on a parfois du mal à se retrouver dans ce flot de personnages ou à déterminer exactement comment on passe du point A au point B. Le tout jusqu'à une conclusion plus ou moins ouverte là où on espérait un bouquet final. À boire et à manger donc, mais on ne peut qu'être un brin frustré tant on sent que l'auteur a largement de quoi devenir un très honorable romancier. À suivre...

Citation

Le Sig Sauer pointé à deux mains, Le Maoût appréhenda la scène d'un coup d'œil, poussa du pied la porte de la salle d'eau, s'approcha du lit. Renati n'aurait plus rien à dire. Du sang coulait de l'orbite droite, s'étalait sur la joue, poissait l'oreiller.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 22 avril 2020
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