Délius, une chanson d'été

L'arme était stable dans la main de l'homme, et le resta même quand même quand John Harper s'encadra dans l'embrasure de la porte de la cuisine. Elle semblait trop petite pour faire vraiment beaucoup de dégâts, mais c'était quand même un .38, un calibre suffisant pour tenir Walt Freiberg en respect.
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Roman - Policier

Délius, une chanson d'été

Fantastique - Tueur en série - Victorien MAJ mercredi 04 décembre 2019

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 19 €

Sabrina Calvo
Saint-Laurent-d'Oingt : Mnémos, août 2019
292 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-35408-740-1
Coll. "Icares"

Meurtres à fleur de peau

Euh... Qui est donc cette Sabrina Calvo que je ne connais pas ? Ah, bin voilà, c'est anciennement David Calvo qui n'hésite pas à arborer courageusement son trans-genrisme dans ses écrits et en interview, faisant avancer la cause avec plus d'efficacité qu'un intégrisme tapageur qui effraie le bon populo. Auteure donc du déjanté et merveilleux Toxoplasma. Mais si ! Vous savez, Montréal en révolution, cerné par l'armée fédérale, et l'héroïne copine avec une poupée qui n'est autre qu'un clebs mort... Bon, bin il faudra vous y plonger un de ces jours. Délius, une chanson d'été entame manifestement les aventures appelées à être récurrentes de Lacejambe et Fenby. Le premier est un botaniste français émérite qui communique littéralement avec les plantes puisqu'il leur prête une âme, le second est un vieux Londonien qui vit chez le premier dans une allégorie d'un Watson auquel Sabrina rendra hommage dans son roman tout comme à Sherlock Holmes. Le monde victorien dans lequel le récit se déroule est le nôtre, à une pluie météorique près, qui a subtilement altéré notre réalité. Un tueur en série déroule ses meurtres avec une étonnante poésie : les cadavres qu'il laisse sont éventrés, remplis de fleurs, dégagent une odeur bien agréable, et semblent avoir vécu leurs derniers instants dans une extase bien incompréhensible. Une coalition bien étonnante va tenter de résoudre ce mystère, et faute de ne pouvoir recruter Sherlock Holmes va, sous les conseils d'un Arthur Conan Doyle hilare, prendre contact avec notre botaniste.
Les deux héros détectives de cette aventure sont superbement léchés, et surtout ils deviennent des connaissances de longue date en quelques chapitres. Une langueur poétique baigne le déroulé scénaristique de l'auteure donnant au récit une douceur émotionnelle quasi hypnotique qui renforce la subtilité de l'intrigue. Ne vous trompez pas, l'aventure reste dense et extrêmement maîtrisée. Une belle érudition accompagnée d'un humour au second degré bien présent. Je ne résiste pas à la plante exotique qui, une fois fumée, change la coloration capillaire en fonction des humeurs. Une bien belle enquête dans un très beau monde où on se laisserait à rêver.
À noter, la SU-BER-BE illustration de couverture de la talentueuse Cindy Canévet, qui sera l'illustratrice d'honneur d'imaJn'ère 2020 les 2 et 3 mai 2020 à Angers.

Citation

Elle se retourna vers moi et coula entre les draps, glissant sur le sommier avec la grâce d'un scalpel sur la peau nue.

Rédacteur: Jean-Hugues Villacampa mercredi 04 décembre 2019
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