Loups solitaires

Un coup de feu a claqué, dans l'ombre de la nuit, et ce n'est pas un avertissement. Un corps est tombé, le coup sec de l'arme, l'écho bref, menace fulgurante, puis ce choc lourd.
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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Noir

Loups solitaires

Social - Terrorisme MAJ lundi 16 octobre 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Serge Quadruppani
Paris : Métailié, octobre 2017
234 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 979-10-226-0718-6
Coll. "Noir"

La Chasse

Si un chien n'est jamais qu'un loup à qui on a passé un collier, est-ce qu'un chien en apparence bien dressé qui enlève son collier redevient instantanément un loup ? Les responsables de la sécurité nationale aimeraient bien le savoir. Et particulièrement Nathalie Dubien. Car l'un de ses agents, Pierre Dhiboun, infiltré au Mali dans une cellule terroriste, est de retour en France. Le problème c'est qu'il n'a pas annoncé son retour. Plus grave, il avait cessé de rendre compte depuis quelques temps. Est-ce à dire qu'il sert désormais les intérêts de l'autre camp et qu'il est revenu afin de commettre un attentat sur le sol hexagonal ? Si c'est le cas, avec les "aptitudes" et les connaissances qu'il possède, le pire est à craindre. Christian Meynandier est chirurgien et éleveur de poules. Le jour où Sylvie le quitte, un enfant victime d'un accident de voiture meure sans qu'il ne puisse rien faire, et Amandine, l'une de ses poules, s'est transformée... en tas de plumes. Gédéon, qui s'occupe de la volaille de Christian quand il est absent, lui apprend que la veille un mouton a déjà été découvert égorgé. Puis tout s'accélère, Christian voit bientôt Jane entrer dans sa vie comme Claire avait vu entrer Pierre dans la sienne. Et tout ce joli monde se retrouve dans le Limousin pour une partie de chasse qui pourrait faire date. Alors… loup y es-tu ?
J'ai commencé la lecture de Loups solitaires de Serge Quadruppani à reculons (mais en tenant le livre à l'endroit quand même). Non pas à cause de l'auteur, qui n'en n'est pas à son coup d'essai, loin de là, on peut même dire qu'il est une sorte de valeur sûre et que surtout il touche sa bille. Serge Quadruppani est un très bon auteur, ça ne se discute pas (enfin si, mais sans moi). Non, ce qui me gênait c'était le sujet. Franchement, même si je comprends que l'on écrive sur l'actualité, d'autant que, malheureusement, elle est particulièrement riche, j'avoue que je ne suis absolument pas (ça n'engage que moi) en recherche de ça en ce moment. Des terroristes et des menaces terroristes j'en ai plein mon BFM TV et mes séries télévisuelles. Alors si en plus, maintenant, ça vient polluer mes lectures, où vais-je, je vous le demande, trouver le dépaysement (et l'évasion de cette époque de merde) dont j'ai besoin ? Bien sûr, Serge Quadruppani n'est pas coupable. Même mon Juju Védrenne adoré, rédac' (j'ai pas dit réac') en chef de k-libre, n'a rien à se reprocher (une fois n'est pas coutume). Non, l'erreur c'est moi qui l'ai faite en acceptant sa proposition de chroniquer ce roman alors que je venais d'en lire la quatrième de couv' et que je me disais : "Oh là là là ! Il n'y aurait pas aut'chose que ça, genre un truc nostalgique qui me ramènerait dans les années 1950 avec un cadavre dans une malle à la consigne de Saint-Lazare et un flic enrhumé, obligé de s'arrêter dans les bistrots pour boire des grogs, qui enquêterait ?" Mais je l'ai pas ramené, j'ai pris le bouquin et je me suis traité de con. Eh bien, cette adresse à moi-même semble se répéter car je me suis dit la même chose après avoir fini le roman. Je me suis laissé embarqué complètement. Bon, en devant supporter mes angoisses et cette insupportable nouvelle vision du monde que j'ai depuis le 13 novembre 2015, et qui me donne parfois envie d'être Robinson Crusoé (non, je n'ai pas oublié le passage avec les cannibales, mais ça me semble quand même mieux que ce qu'on vit en direct live) sur certains passages, mais dans l'ensemble j'ai pu apprécier. J'ai pu apprécier parce que les rebondissements, les coups de théâtre, et le rythme (pas spécialement enlevé mais formidablement bien dosé) font que l'on a envie de lire la suite et pas de se mettre à trembler comme une feuille en essayant de se convaincre que, finalement, avec des anti-dépresseurs la vie ne serait pas plus belle mais plus acceptable. Et puis le récit ne se fait pas autour d'un ou deux personnages mais d'une multitude, pas autour d'une intrigue mais de plusieurs (au moins deux parce qu'il y en a qui s'imbriquent), ce qui fait qu'on ne reste jamais figé, ça avance, ça progresse sans arrêt et ce sur plusieurs fronts. On passe constamment de l'un à l'autre à l'autre à l'autre pour revenir à l'un qui entretemps s'est éloigné d'un point pour se rapprocher d'un autre. Et au milieu de tout ça une proie qui n'a pas d'autre choix que d'aller au bout du voyage : le lecteur.

Citation

Tout en parlant, il a tiré de sa ceinture dans son dos le pistolet qu'il avait pris sous la voiture en même temps que le téléphone. Mais il n'a pas le temps de le pointer sur Pierre qui lui a agrippé la main. Zoubeir tente de se dégager. De l'autre main, Pierre a saisi le volant, il tire de toutes ses forces en maintenant l'arme pointée vers le haut. La Toyota vire brutalement à droite, sa roue avant gauche heurte quelque chose, elle semble vouloir décoller, penche vers la droite, se renverse complètement.

Rédacteur: François Legay lundi 16 octobre 2017
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