La Femme au serpent

Le sang ne giclait plus par la gorge d'Abdel et son corps s'était affaissé sur le pont. Sa tête, en partie détachée, ballotait de gauche à droite au rythme des ondulations du bateau.
Philippe Georget - Amère Méditerranée
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 13 décembre

Contenu

Roman - Policier

La Femme au serpent

Musique - Assassinat - Complot MAJ mardi 12 septembre 2017

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,9 €

Claude Izner
Paris : 10-18, juin 2017
320 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-264-06378-6
Coll. "Grand format"

Music-hall et belle époque

Après la célébrissime saga des "Enquêtes de Victor Legris", à partir de la librairie Elzévir, les deux romancières, qui signent Claude Izner, ont débuté une nouvelle série avec pour héros Jérémy Nelson, un jeune pianiste de jazz. Si la première se déroulait des années 1890 à 1900, la deuxième se situe après la Grande Guerre dans un Paris qui veut oublier les horreurs des quatre années de conflit. Elle débute au printemps 1921 quand Jérémy est à Paris à la recherche de ses origines. Il se trouve entraîné dans une machination où les artistes d'un club disparaissent les uns après les autres (Le Pas du renard, "Grands Détectives" n° 5213).
Sa quête se poursuit à Londres où celui qui peut le renseigner, Victor Legris, réside depuis quelques années. Jérémy pense que ce dernier a des informations sur ce père qu'il n'a pas connu et dont sa mère n'a jamais voulu parler. C'est Kenji Mori qui le reçoit dans sa librairie de Charing Cross Road. Celui-ci est statufié à la vue de la montre musicale de Jérémy qui se déclenche inopinément. Il consent à lui donner un numéro de téléphone pour joindre Victor.
C 'est un Victor très intrigué qui donne rendez-vous au jeune homme. En effet, comment peut-il être en possession d'une montre en tous points identiques à celle qu'il avait offerte à Kenji il y a trente ans ? De plus, il possède une photographie de Tasha faite par lui. Il veut garder un œil sur Jérémy pendant que celui-ci retourne en France et lui indique un lieu où il pourra travailler comme pianiste et l'adresse d'un logement. À Paris, c'est au Chapelier fou que Jérémy croise Denver qu'il avait vu lors d'une tournée en Belgique. Parce qu'il a un rendez-vous galant, ce dernier lui propose de prendre sa place au piano. De dos, personne ne s'apercevra de la différence. Pendant qu'il joue, un adolescent lui remet une enveloppe. Dedans, une carte postale représentant une certaine Simonetta Vespucci peinte par Piero Di Cosimo. Le lendemain, il est abordé par Jim Stapleton, un pique-assiette qui s'est incrusté chez Denver. Il est bouleversé car, en sortant d'une cuite phénoménale, il a trouvé son logeur mort. Il convainc Jérémy de l'accompagner. Près du corps, se trouve un serpent qui offre une ressemblance avec celui qui est enroulé autour du collier de Simonetta.Trois jours plus tard, lisant un journal il tombe sur un court article relatant le décès du décorateur de La Tour de Babel. Sur ses genoux il avait une carte représentant Simonetta, la femme au serpent. Jérémy se lance sur la piste... Parallèlement, il échange force courriers avec Victor Legris, faisant ressurgir tout un passé...

Cette deuxième enquête de Jérémy Nelson le met sur les traces d'un tueur qui s'acharne sur ceux qui ont travaillé, d'une façon ou d'une autre, à La Tour de Babel, un célèbre music-hall des Grands Boulevards. Il est le premier à faire le lien entre les différents meurtres et le portrait de l'épouse de Marco Vespucci, la maîtresse platonique de Julien de Médicis, le jeune frère de Laurent le Magnifique. Décédée à vingt-trois ans de la tuberculose son tableau est chargé de symboles liés à la beauté, à la mort...

Avec la recherche de l'identité de son père en guise de fil rouge de la série, les romancières impliquent leur héros dans des machinations ayant pour cadre le monde musical du Paris d'après-guerre. Les enquêtes sont finement étayées et les intrigues retorses captivent l'attention. Parallèlement, leur héros vit une indécise mais belle histoire sentimentale. Elles émaillent leur récit de nombre d'anecdotes sur l'époque que celles-ci concernent les personnalités, les chansons et la musique, les publicités et tous les éléments qui composaient la vie quotidienne des gens du peuple. Car elles ont choisi de "donner la parole" à ceux qui forment le peuple de Paris, les concierges, les petits commerçants, les artistes qui courent le cachet... Elles laissent, cependant, une petite place à des gens dit de qualité, personnes de la noblesse ou de la haute bourgeoisie dont elles brocardent, d'ailleurs, joyeusement les attitudes et les travers. Bien sûr, avec Jérémy, elles font vivre l'ambiance musicale, toute l'atmosphère de ces music-hall, ces temples où les gens pouvaient danser, se détendre...
Avec La Femme au serpent, Claude Izner, une fois encore passionne ses lecteurs, donne un livre documenté, d'une grande qualité tant par son intrigue que par cette écriture et ce style si agréables à suivre.

Citation

Juché sur une caisse, un camelot haut comme trois pommes agitait un châle blanc en crêpe de Chine, tel un soldat sollicitant sa reddition.

Rédacteur: Serge Perraud mercredi 23 août 2017
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page