La Main de Dieu

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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Policier

La Main de Dieu

Social - Sportif - Assassinat MAJ samedi 19 août 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Philip Kerr
Hand of God - 2015
Traduit de l'anglais (Écosse) par Johan-Frédérik Hel Guedj
Paris : Le Masque, novembre 2016
448 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-4158-9
Coll. "Grands formats"

Cynisme sportif

Avec ce deuxième volet de sa série consacrée à Scott Manson, l'entraineur du club de football de London City, Philip Kerr nous offre une bien réjouissante histoire. L'enquête est de facture classique : un footballeur meurt subitement sur le terrain mythique de l'Olympiakos d'Athènes, le Piraeus, et une prostituée est retrouvée noyée dans le port voisin. Tout cela n'arrange pas les affaires de Scott Manson car son équipe se retrouve coincée en Grèce, dans l'attente des résultats de l'enquête policière (la dernière fois que la prostituée a été vue, c'est en sortant justement de la chambre du footballeur mort). Pour libérer son équipe et repartir en Angleterre continuer le championnat, l'entraineur va devoir trouver la solution. En même temps, il y a tout un arrière-plan humoristique, très crédible, sur les footballeurs et leur monde : corruptions des dirigeants, des instances dirigeantes et des arbitres, folie des supporters. Le tout se déroule dans une Grèce dévastée par la crise économique où des gens survivent aux nouvelles règles financières de l'austérité voulue par l'Europe et le FMI, et voient des footballeurs dilapider des millions pour s'acheter de nouvelles voitures.
Le titre de ce roman repose sur un double langage. En effet, en terme footballistique, la "Main de Dieu" fait référence à un geste peu technique de l'Argentin Diego Maradona lors d'un match de coupe du monde contre l'Angleterre - avec but important et qualification de son équipe à la clé. Mais la main de Dieu pourrait être pris dans un sens plus littéral, car le buteur de City qui s'est écroulé sur le terrain était un joueur turbulent et haut en couleurs qui a succombé à une crise cardiaque au plein milieu d'un match important. Enfin, La "Main de Dieu" c'est aussi un talisman que portent justement certains footballeurs pour s'attirer les bonnes grâces de dieu. Toutes les personnes qui ont vu un match de football à la télévision ou dans un stade l'ont sans doute remarqué : certains joueurs en entrant sur le terrain se signent ou adressent leurs remerciements lors d'un but au ciel. Dieu ou du moins les signes religieux sont ainsi importants. Et on les retrouvera au cœur de cette énigme de Philip Kerr, lorsque des joueurs de confession musulmane auront du mal à jouer en apprenant que l'hymne sur lequel ils entrent sur le terrain a été composé par un juif - même si ce dernier est mort depuis des siècles !
Rehaussé par un final mélancolique et fort, La Main de Dieu joue avec habileté sur les contrastes saisissants : pauvreté et richesse, message entre humanisme et violence. À part le personnage central de Scott Manson, l'entraineur narrateur de l'histoire, qui règle les problèmes avec ses poings et son éthique, à la manière de Bernie Gunther, le héros de "La Trilogie berlinoise", les autres personnages sont soit des pantins ne comprenant pas grand-chose, soit des êtres cyniques qui provoquent les crises puis en profitent. Des scènes plus calmes, posées, montrent une humanité qui tente de s'en sortir à l'instar d'une artiste peintre se prostituant pour survivre, d'une médecin légiste qui aime son travail malgré tout, d'un policier grec qui doit composer avec un chef proche des milieux d'extrême-droite, et de joueurs plus souvent décrits comme des mercenaires que comme des sportifs concernés par leur sport.
Ce deuxième volet de la série confirme tout le bien que l'on penser à la fois de Philip Kerr et de son nouveau personnage.

Citation

Comme si ce n'était pas assez pénible comme ca, j'ai un propriétaire de club aux poches aussi profondes qu'une mine d'or de Johannesbourg qui est actuellement à Rio, où il cherche à 'renforcer notre équipe', à acheter un joueur dont nous n'avons pas réellement besoin, et loin d'être aussi bon que le prétendent tous les experts du Café du Commerce et autre commentateurs patentés.

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 19 août 2017
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