La Chute du Cafard

Aujourd'hui, dans notre pays, si vous commettez un crime, il vaut mieux choisir le pire car plus le crime sera atroce, plus vous aurez de chances de vous en sortir.
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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

La Chute du Cafard

Social - Corruption - Procédure - Chantage MAJ mercredi 15 février 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 16,9 €

Denis Zott
La Crèche : Geste, avril 2016
600 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-367-46519-7
Coll. "Le Geste noir"

Le centre de la cible

Quiconque a lu Astérix et Cléopâtre sait qu'une pyramide abrite, en plus d'une sépulture, un chef d'œuvre de labyrinthe. Dédale tellement complexe que même en filant de la potion magique à Obélix (et pourtant, il est tombé dans la marmite étant petit), on ne parvient pas à en sortir. Denis Zott ne signe pas, avec La Chute du Cafard, que son premier roman (très loin de l'univers de Goscinny et Uderzo), mais une pyramide quasi parfaite (la perfection pur sucre n'existant pas). En effet... À la base, il y a le commandant Lespoir qui arrive dans le Berry, à Châteauroux. À la base, il y a l'étrange mise en garde d'un clochard à ce même commandant Lespoir de ne pas trop rester dans le coin, voire même d'en foutre le camp le plus vite possible. À la base, il y a deux frères, Stéphane et Didier Lanson, natifs du pays, le premier est commandant dans la gendarmerie, le second est chef de la BAC. À la base, enfin, il y a une intervention ratée de ces deux mêmes frères sur une organisation spécialisée dans le cambriolage. Franck Winterstein, le chef du clan se carapate. Pour les Lanson, il n'y a aucun doute, l'opé a été balancée. Et comme ils ne s'entendent pas, mais alors absolument pas, avec Lespoir, ils le suspectent d'être "la donneuse". Mais bon, tout ça, c'est à la base. Parce que quand on commence à s'aventurer un peu dans le labyrinthe, on se retrouve vite égaré avec une gamine de treize ans, Anita Demaison, fille de député en pleine campagne électorale, qui se jette du balcon de la garçonnière de Stéphane Lanson alors que celui-ci vient de quitter le lieu après s'y être envoyé en l'air avec une femme mariée. Pourquoi, cette jeune fille, obèse, mal dans sa peau, est-elle venue se suicider chez ce flic ? Le Commissaire Jézabel Declercq du SRPJ d'Orléans commence à enquêter, accompagnée de Lespoir, dont la vie privée n'est pas au beau fixe. Il soupçonne sa femme, Isabelle, d'être la maîtresse dont Lanson se refuse à donner le nom (alors que ça pourrait l'innocenter), tandis que les rapports avec son fils, François, paraplégique, sont au point mort. Un Taggueur sévit en ville. Il nargue les autorités et signe ses œuvres "GREG". Lespoir comprend vite que Declercq n'est pas là pour innocenter Stéphane Lanson. Des photos pornos font surface : dessus on peut y voir la jeune Anita faire une exhibition gynécologique à l'aide de bouteille de Coca. Serait-ce le rendu public de ces clichés qui l'aurait poussé à se suicider ? Dans ce cas, quel lien unit les photos d'Anita avec le commandant Stéphane Lanson ? Et nous n'en sommes même pas au milieu du labyrinthe...
Vous connaissez le coup du "Je prends un bouquin et je ne parviens plus à le poser" ? C'est ce qui m'est arrivé avec La Chute du Cafard, polar énergique, sans temps mort, à la mécanique implacable (cet expression lui sied à merveille). Les rebondissements sont légions, les fausses pistes se multiplient, les retournements pullulent, et tout ça sur fond de vengeance, de rancœur, de rancune, de guerre des polices, de clans, de patriotisme (le pire, celui des imbéciles heureux qui sont nés quelque part). Ici, pas de super-héros, même pas de super-flic, juste des paumés, certains avec insignes, d'autres sans, aveuglés par leur haine, leur souffrance, leur désillusion, leur bêtise. C'est brillant, haletant, machiavélique, et surtout, je le répète, PRENANT.

Citation

Une poigne invisible continue de serrer son estomac. Il a maculé le tapis préféré d'Isa. Un souvenir de famille, fabriqué à la main avec de la laine de mouton dans la casbah d'Alger. Il éructe, crache et finit par rugir, à genoux au-dessus du vomi qui parsème d'îlots nauséabonds la pièce artisanale.

Rédacteur: François Legay mercredi 01 février 2017
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