Handschar

Maxime Alberti songe à ceux, poings liés et regards rivés au sol, qui attendent leur jugement. L'un après l'autre, face au tribunal du peuple, ils manieront le mensonge et l'excuse. L'un après l'autre, ils se revêtiront de l'habit du sous-fifre, du subalterne, du pauvre type qui n'a fait qu'obéir aux ordres. L'un après l'autre, ils écouteront les sentences, verront leurs pauvres existences basculer une bonne fois pour toutes. Avant midi, on entendra claquer les salves des pelotons de volontaires tandis qu'à l'ombre des caves, ceux qui ont su sauver leur peau goûteront leurs premières heures d'indignité nationale.
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vendredi 19 avril

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Roman - Noir

Handschar

Historique - Social - Vengeance - Guerre MAJ mercredi 08 juin 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16 €

Jean Mazarin
Saint-Romain-de-Colbosc : Atelier Mosésu, février 2016
170 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 979-10-92100-52-5
Coll. "39-45"

Bosniaques de l'Aveyron

Dans les années 1990, les guerres civiles en Yougoslavie ont remis sur le devant de l'actualité les différentes composantes ethniques et religieuses, les mouvements de population qui ont marqué l'histoire de cette région balkanique détonante - à la fois terreau des Serbes, des Bosniaques et des Croates. Dans Handschar, tout commence avec la mort du grand-père de Farid Karaïlo. Il n'a pas été tué par un ennemi, mais par quelqu'un de son propre camp. Le petit-fils se venge alors en abattant le responsable qui avant de mourir lui explique qu'il s'agit d'une réponse à un autre crime, d'une vendetta qui trouve racine pendant la Deuxième Guerre mondiale. À son tour, Farid Karaïlo doit fuir pour éviter les représailles, et il se réfugie en France, dans l'Aveyron, là où les allers-retours sanglants entre les différentes familles ont commencé.
En parallèle, nous allons suivre l'origine justement de cette haine. C'est l'occasion pour Jean Mazarin de montrer un pan d'histoire peu connu. Durant la Deuxième Guerre mondiale, les tensions étaient fortes entre les communautés religieuses de ce qui deviendra la Yougoslavie. Tandis que les Croates catholiques sont devenus le bras armé local de l'hitlérisme, les musulmans ont été convaincus par le grand Mufti de participer aux combats de l'armée allemande. Il a donc été créé une unité musulmane de SS, avec son imam et ses interdits alimentaires : la 13e division de montagne de la Waffen-SS Handschar. Pour éviter les tensions avec les Croates, les officiers SS les ont envoyé faire leur entraînement en France. Jean Mazarin mélange des fils disparates : entre aujourd'hui où l'exilé veut en savoir plus, mais se trouve dans une ville à la recherche d'un tueur en série, et la façon dont les soldats musulmans vont essayer de survivre entre une population qui ne les aime pas trop et des officiers qui ne savent pas trop comment manier ces soldats d'un genre spécial, le récit oscille entre une description fine du passé et les relations de personnages dans la province actuelle. Des vengeances, des taches du passé (y compris pour le tueur en série), des résurgences des choses finalement pas aussi bien enfouies que l'on aimerait qu'elles soient. Handschar est un texte court qui entrelace avec bonheur ces fils pour former ainsi un écrin narratif intelligent à la description d'une page d'histoire peu connue mais bien reconstituée.

Citation

Une minute plus tard, la salve éclate et ils basculent dans la fosse. c'est pour eux la délivrance.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 08 juin 2016
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