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Roman - Policier

Dans le silence enterré

Politique - Historique - Géopolitique - Mafia MAJ mercredi 30 mars 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Tove Alsterdal
I tystnaden begravd - 2012
Traduit du suédois par Johanna Brock, Erwan Le Bihan
Rodez : Le Rouergue, novembre 2015
412 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8126-0961-9
Coll. "Noir"

À l'est, beaucoup (trop) de nouveau

Katrine Hedstrand, journaliste suédoise vivant à Londres, est rappelée au chevet de sa mère, qui n'a plus toute sa tête, dans la banlieue de Stockholm. Elle découvre des lettres proposant une somme surprenante pour une maison située à Kivikangas, à la frontière finlandaise. Curieuse de ce bien qu'elle ne connaît pas, elle se rend sur place et arrive en pleine effervescence : le vieux Lars-Erik Svanberg, illuminé religieux jadis champion de ski de fond respecté et redouté, vient d'être abattu d'un coup de hache à la tête. Le seul indice est une Volvo immatriculée en Russie vue dans le secteur. Au contact des voisins et de la famille Palo (avec qui elle est apparentée, Lars-Erik étant son cousin), elle se familiarise avec le passé de sa mère, que celle-ci lui a tu, et avec le sort de certains habitants de la région, tels Gunnar Pelttari (qui est en fait son grand-père) ou les frères Oskar et Emil Björnfot, partis vivre en Union Soviétique par idéologie en 1931 (seul Emil en est revenu, très désillusionné, en 1938). Il s'ensuit une enquête généalogique et policière menée par Thore Palo, retraité de la police. Parallèlement, à Saint-Pétersbourg, le mafieux et proxénète Alexis Victorovitch Saporin abat son patron, Dimitri Olegovitch Rykov, et prend la fuite vers l'Ukraine sous une nouvelle identité (Ivan Pogrebniak) pour poursuivre ses activités criminelles, non sans avoir procédé à divers transferts de fonds, en particulier vers la Suède. Dans la deuxième partie, Katrine part sur les traces de son grand-père en Carélie russe, où elle apprend qu'il a été fusillé, ainsi qu'Oskar Björnfot, pour "activités contre-révolutionnaires" et que sa mère avait dans ce pays une demi-sœur qu'elle ignorait. Sa quête la mène à Saint-Pétersbourg et à Pouchkine (jadis Tsarskoïe Selo) où elle rencontre sa tante, réduite à l'état végétatif, dans un asile de vieux. Au début de la troisième partie, Thore Palo est retrouvé mort (suicidé ?), laissant une lettre par laquelle il s'accuse du meurtre de Lars-Erik. Puis Saporin fait sa réapparition, cette fois sous le nom de Michail Lebedev, à Kivikangas, et les deux volets de l'intrigue s'y rejoignent alors qu'un nouveau crime, particulièrement odieux, en ouvre un troisième à Stockholm. Le dénouement rassemble pourtant tous ces fils de façon plausible.
Ce livre a le mérite de bien nous faire sentir l'interdépendance d'événements fort éloignés dans le temps et dans l'espace et tâter du doigt les remous qu'a causés dans le nord de l'Europe l'histoire mouvementée de l'Union Soviétique puis de la Russie. Il nous offre, au passage, un utile rappel d'une période (peu connue chez nous) où la Finlande s'est piquée d'impérialisme, à l'instar du grand-frère et allié allemand de l'époque. Il est regrettable qu'il ait été traduit de façon maladroite et que la correction ait laissé subsister des phrases boiteuses et prépositions employées de façon hasardeuse, car l'intérêt ne se dément pas, malgré la longueur, et le suspense est réel. Au total, cela donne un de ces bons polars qui savent faire oublier qu'ils en sont un pour brosser de façon convaincante le tableau d'un univers qui nous était étranger. Tel est bien le but de l'écriture et de la lecture des œuvres de fiction, non ?

Citation

Le choix qu'a fait le Russe de revenir, les maisons qui prenaient soudain de la valeur, c'était des événements liés les uns aux autres, jusqu'au soir où Lars-Erik Svanberg était mort. Et ce n'était pas encore fini, ça se poursuivait avec l'histoire de Thore Palo et avec la sienne.

Rédacteur: Philippe Bouquet vendredi 25 mars 2016
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