Le Sourire d'Angelica

Pénétrer dans cette pièce, c'était comme voyager à rebours à travers le temps. Retourner à la misère sordide des logements pouilleux où les Rastas faisaient tourner un shilom comme un offrande sous les étoiles, emplissant leurs cerveaux d'assez de drogue pour embarquer vers une nuit de violence, voler, violer, assassiner.
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Roman - Policier

Le Sourire d'Angelica

Social - Braquage/Cambriolage - Complot MAJ vendredi 05 février 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Andrea Camilleri
Il Sorriso di Angelica - 2010
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve, septembre 2015
280 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09727-8
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

Braquage à l'italienne

On commence à le connaître, le Montalbano, entre ses recettes de cuisine, son manque d'entrain devant la paperasse administrative, ses relations amoureuses parfois complexes, ses adjoints bras cassés et sa hiérarchie suffisante. On partage sa vie depuis quelques temps et l'on savoure ses poissons. On rigole avec sa domestique et l'on savoure le soleil grâce à lui. Cette intrigue débute comme un vaudeville. Alors qu'elle dort, Livia, la belle fiancée du commissaire, parle... et ce que le commissaire entend lui fait craindre qu'elle ne se livre à des actions sensuelles avec d'autres que lui. Déboussolé, jaloux, il est désespéré à tel point qu'il tombe instantanément sous le charme d'une belle plante qui passe et qui est témoin dans une série de vols, la fameuse Angelica du titre assortie de son sourire. Ce n'est pas un cadavre rejeté par la mer ou des corps retrouvés dans une quelconque grotte de l'arrière-pays qui sont au début de l'enquête, mais quelque chose de bien plus inquiétant pour la tranquillité du chef de la police : des voleurs profitent que des riches bourgeois partent à la campagne pour les endormir, voler leurs clefs et dévaliser résidence secondaire et maison principale dans la ville de Vigàta. Le pire c'est que parfois, les victimes ont du mal à se plaindre car ce serait reconnaître qu'elles ne se trouvaient pas forcément avec leurs conjoints légitimes... Mais Montalbano a des doutes sur ces voleurs. Lorsque leur chef commence à lui envoyer des messages et à jouer au chat et à la souris, il est encore plus inquiet. Dans les romans du siècle dernier d'accord, mais les Arsène Lupin avec des plans diaboliques cachés à l'intérieur de complots machiavéliques, cela présage de l'orage. et il a raison.
Dans ce nouveau volet, on retrouvera tout le charme de la série : nonchalance, description fine des personnages, mélange entre la débrouillardise goguenarde des Italiens, la langue inventive d'Andrea Camilleri (le traducteur emblématique Serge Quadruppani semble même se permettre de plus en plus de familiarités avec la langue française pour la rendre au plus juste de son jus), personnages qui sont devenus des amis - Livia, l'adjoint qui mélange les noms dans une confusion généralisée, les supérieurs qui comprennent peu de choses, la masse des notables qui pourchassent leurs petits intérêts individuels sans souci de la morale mais en cherchant à respecter le qu'en-dira-t-on. On verra des voleurs inventifs, presque de petits diablotins (mais la fin sera plus rude), et le commissaire a un côté caricatural en homme jaloux qui ne peut s'empêcher de batifoler ailleurs. Le Sourire d'Angelica s'inscrit donc dans une longue série qui, sans révolutionner le genre, se lit agréablement, comme un ami de la famille qui donne de ses nouvelles chaque hiver, que l'on suit avec plaisir dans cette comédie humaine ensoleillée et épicurienne.

Citation

Montalbano pensa que Catarella, à force de lui donner des noms sortis de sa tête, un jour ou l'autre lui ferait tirer dessus par quelqu'un d'un peu nerveux.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 05 février 2016
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