Mat

Vous vous demandez certainement pourquoi nous exhumions le cercueil de mon père. La réponse est simple : je voulais être sûr qu'il était dedans.
Harlan Coben - À toute épreuve
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Policier

Mat

Historique MAJ vendredi 06 novembre 2009

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Ronan Bennett
Zugzwang - 2007
Traduit de l'anglais par Danièle Mazingarbe
Paris : Sonatine, avril 2009
300 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-017-3

Un psychanalyste dans la tourmente de la révolution russe

Otto Spethmann est neurologue et psychanalyste à Saint-Pétersbourg. Veuf depuis peu, il mène une vie rangée, consacrée à son métier et à sa fille qui va avoir dix-huit ans. En mars1914, il est particulièrement frappé par l'assassinat, a priori inexplicable, de Goulko, un éditeur de presse. Mais l'émotion s'estompe vite avec l'ouverture du prestigieux tournoi d'échecs de Saint-Pétersbourg où s'affrontent les meilleurs joueurs de la planète. Otto est un amateur qui dispute, à longueurs d'années, des parties avec son ami le violoniste Reuven Moïseievitch Kopelzon. Il se trouve impliqué dans le tournoi, depuis que le violoniste lui a demandé de suivre Rozental, un des champions, dont le génie est entamé par une instabilité psychologique aigüe.
La visite de l'inspecteur Lychev marque le début d'une série de bouleversements dans son existence. Celui-ci enquête sur la mort de Yastrebov qui avait sur lui une carte de visite du docteur. L'inspecteur le convoque, ainsi que sa fille, pour le lendemain dans les locaux de la police. Cette convocation l'entraîne dans une suite d'interventions et l'amènera à découvrir une réalité qu'il ne soupçonnait pas... ou qu'il ne voulait pas assimiler.
Par les relations de sa fille avec Yastrebov, par son ami qui se sert de lui à son insu, par ses patients qui ne mènent pas tous une vie tranquille, par Anna dont le père est lié aux services secrets, Spethmann va se retrouver au cœur d'un maelström. Il va être, lui-même, amené contre son gré, à jouer un rôle dans le vaste théâtre de la révolution qui se prépare.
Publié en 2007, Mat est le premier roman de Ronan Bennett traduit en français. Choisissant la Russie à la veille de la Grande Guerre, l'auteur restitue l'atmosphère délétère dans laquelle baigne toute la ville de Saint-Pétersbourg. Il recompose le climat sombre, angoissant qui pèse sur les populations à travers une intrigue remarquablement menée, maîtrisée. Jouant avec des retournements de situations spectaculaires, il entraîne le lecteur dans les méandres de la révolution en gestation. Il relate quelques uns des "coups tordus" qui peuvent se jouer dans de telles circonstances. Il expose la réalité des dissensions, des haines, des trahisons, tous ces actes et ces sentiments que l'Histoire officielle, écrite par les vainqueurs, atténuera, gommera ou transformera même en grossière manipulation. Il éclaire le côté obscur de son récit avec la relation amoureuse entre Otto et Anna, une de ses patientes. Il esquisse le travail du psychanalyste, les tâtonnements et les conséquences de ses introspections. Il donne une vision très ironique des motivations des individus, des raisons de leur implication et considère avec humour nombre de relations humaines.
Que les non-initiés aux subtilités du jeu d'échecs se rassurent, celles-ci pèsent peu dans l'intrigue. La description des coups échangés reste succincte. D'où l'interrogation que l'on peut avoir à la lecture du commentaire mis en couverture: Katherine Neville (Oh! L'affreuse hypothèse!) n'aurait-elle pas lu le livre? Pour compléter la beauté de ce récit, il faudrait faire concorder, pour le même événement, les dates entre les pages9 et 15, choisir entre mars et avril...
Avec Mat, Ronan Bennett propose une intrigue prenante, avec pour décor une véritable page de l'Histoire et des personnages de chair et de sang.

Citation

Nous sommes tous enchaînés, par des dettes, des besoins de responsabilités, des rêves. Tout le monde. Penser que l'on a le choix est une perpétuelle chimère.

Rédacteur: Serge Perraud vendredi 25 septembre 2009
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page