Crucifix

Je n'avais jamais vu ma mère soûle mais, au train où elle calait son verre, on aurait bientôt droit à une première, comme quoi les mères sont humaines. Une journée plate.
Andrée A. Michaud - Bondrée
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Thriller

Crucifix

Anticipation - Historique - Énigme - Ésotérique MAJ jeudi 17 mars 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,8 €

Adrian Dawson
Sequoia - 2013
Traduit de l'anglais par Charles Bonnot
Paris : Le Cherche midi, janvier 2016
496 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-2606-7
Coll. "Thriller"

Thriller ésotérique mené avec virtuosité

La chasse aux sorcières bat son plein dans l'Essex en 1645. À Manningtree, Rachel Garland est prise à partie par une foule menée par Matthew, puis jetée dans un puits après sa pendaison. En août 2043, dans l'immeuble de la société KRT, à Los Angeles, Peter Strauss, qui déteste les enterrements, assiste à celui de Rachel, la femme de sa vie, morte dans l'explosion du laboratoire où elle travaillait en France. En septembre 1643, William Clopton, seigneur de Lawford Manor, envoyé de Charles Ier d'Angleterre, arrive au couvent de Notre-Dame de la Merci, en France, pour voir la jeune fille qu'il a laissé aux bons soins des religieuses lors de son précédent passage. Mutique, elle lui avait cependant donné un renseignement qui s'est avéré exact quelques temps après. En octobre 1644, Hercule de Montmorency prie dans l'église d'un petit village près de Perpignan, pour le succès de son entreprise : retrouver le rang auquel il estime avoir droit depuis que son père a été destitué par Richelieu. Il remarque un bloc de marbre étrangement placé sous l'autel. Alors que Peter assiste à la cérémonie funéraire, dans le même immeuble, la sénatrice Barbara Scalise enguirlande l'un de ses cadres. Elle craint une catastrophe. Il faut tout éradiquer et éliminer les derniers témoins, dont Peter, qu'elle considère comme un chercheur moyen. Ce dernier, en route pour son domicile voit un message s'afficher sur ses lunettes connectées : "Regarde à droite." Il déclenche alors un carambolage monstre et remarque deux motards. Si le premier ne peut éviter l'accident, le second réussit un écart. Celui-ci, se remettant debout, va voir son compagnon apparemment grièvement blessé, sort une arme et le tue. Il se tourne vers Peter, arrêté au volant de sa voiture, et tire. Dans ses lunettes : "Vite ! Démarre." Au terme d'une course-poursuite effrénée, il échappe au tueur et en suivant les indications qu'on lui donne, rejoint une cabane perdue dans les bois où une femme, armée d'un fusil, l'accueille. À Manningtree, Rachel toujours mutique, livre au compte-goutte des informations à William jusqu'au moment où elle est accusée du meurtre d'un bébé. Hercule trouve des tables sous l'autel et part vers un destin qu'il pense brillant.
Crucifix est le troisième roman d'Adrian Dawson à paraître en France après L'Évangile hérétique et Les Tables des Templiers (tous parus au Cherche midi). Dans le premier, un grand maître des échecs, confronté à une confrérie doit retrouver trois indices, dans trois tableaux, pour une incursion dans les mystères de la Bible et arrêter une catastrophe. Dans le deuxième, un inspecteur, aidé par une jeune autiste internée, doit résoudre les cryptages ésotériques qui le mèneront à l'un des trésors des Templiers, une pièce unique rapportée en Europe en 1132.
Le présent roman, que l'auteur qualifie de "pas de côté" par rapport aux deux précédents tomes de sa trilogie, avant de livrer la conclusion, lui permet de s'occuper "d'une question qui [le] fait souvent sortir de [ses] gonds". Il s'agit des conséquences d'actions que les auteurs négligent ou décident d'ignorer. Ces derniers font sauter des laboratoires, des immeubles, effondrer des ponts, mais ne se préoccupent pas des gens qui étaient là et qui sont blessés ou morts. Il veut, ainsi, donner les répercussions de la séquence finale décrite dans Les Tables des Templiers, puis reprendre le cours de son histoire. Il est souhaitable, pour une bonne compréhension du récit, d'avoir lu ce roman. Cependant, Adrian Dawson a pitié de ses nouveaux lecteurs et donne suffisamment d'indications pour suivre facilement les intrigues de Crucifix, pour saisir les liens entre les événements et leurs conséquences. Toutefois, l'auteur n'économise pas les conséquences et offre un récit labyrinthique entre un passé anglais, français et un futur fluctuant. C'est l'occasion d'un voyage initiatique dans le temps, dans l'espace entre des périodes terribles, mêlant science et obscurantisme, religion et technologie, énigmes ésotériques et données de physique. C'est grand plaisir que suivre cette construction machiavélique où l'on se perd parfois tant les époques s'interpénètrent, tant les concepts et les théories foisonnent.
L'écriture est précise, le style enlevé. L'action, omniprésente, est entrecoupée de réflexions, de descriptions approfondies de situations, de sentiments, d'émotions. Si le ton concernant les récits se déroulant dans le passé est posé, celui utilisé pour décrire les avatars de Peter Strauss est très humoristique.
Crucifix réunit nombre d'ingrédients de science-fiction, d'ésotérisme, dans un amalgame unique qui fait de ce roman un grand moment de lecture plaisir par un auteur à découvrir.

Citation

D'après ce que je vois, il y a encore des gens qui respirent et qui savent des choses qu'ils devraient ignorer. S'ils peuvent respirer, ils peuvent parler. Or, à l'heure qu'il est, ils peuvent toujours respirer, et il faut que je sache pourquoi.

Rédacteur: Serge Perraud mardi 02 février 2016
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