Le Crime de Julian Wells

Alors même qu'il préparait son voyage, il reçut un courrier fort méchant - et totalement inattendu - de madame de Châtillon l'avisant qu'elle avait été mise au courant de ses manigances par un ami de son père à Rome, lequel s'étonnait que Rive fasse toujours état de sa fonction auprès du duc de La Vallière mort depuis cinq ans.
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Roman - Noir

Le Crime de Julian Wells

Tueur en série - Enquête littéraire MAJ vendredi 20 novembre 2015

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Thomas H. Cook
The Crime of Julian Wells - 2012
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Loubat-Delranc
Paris : Le Seuil, septembre 2015
290 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-108706-2
Coll. "Policiers"

Multifacettes criminelles

Le titre de ce nouveau roman de Thomas H. Cook, il faut bien le dire, est un leurre. De toute façon, l'œuvre de l'écrivain américain est souvent piégeante, jouant avec les apparences et les faux semblants. Si l'on se trouve de fait effectivement avec des morts et des situations qui pourraient s'avérer dangereuses, l'essentiel de l'histoire se cache derrière les pages, dans les coulisses entre les chapitres. Au centre de l'intrigue, la figure de Julian Wells, écrivain connu et reconnu qui, en quelques livres, a acquis une forte dimension. Il a travaillé sur des tueurs en série, des monstres de l'histoire : la comtesse Bathory, Gilles de Rais ou un pédophile assassin russe. Il en a gardé une mélancolie grave, une forme de cynisme tranquille, revenu de toutes les illusions. Pourquoi, dans ces conditions, a-t-il décidé un beau matin de se suicider ? Pourquoi laisse-t-il un message assez étrange à son meilleur ami ? Julian Wells laisse entendre qu'il a lui-même commis un crime très grave, un crime dont le confident-narrateur aurait été témoin. Ce narrateur, Philip Anders, est aussi un critique littéraire qui a parfois accompagné Julian Wells dans ses périples, et qui connait bien sa sœur. Aussi, se lance-t-il sur les traces des enquêtes précédentes de l'écrivain afin de comprendre et de chercher à savoir quelles sont les raisons profondes de ce suicide.
Le titre est trompeur car ce crime complexe, qui va se trouver au centre de l'énigme du roman, est plus un meurtre intellectuel qu'un véritable crime sanglants - et ce même s'il aboutit à la mort de sa victime. Tout le roman est une mise en abyme de ce crime, caché sans cesse par les différentes vagues de sang des tueurs monstrueux de l'histoire. Le roman ne vise pas à offrir un suspense style Edgar Allan Poe et Son cœur révélateur, mais à s'impliquer dans la psyché, dans la psychologie d'un homme et de ses mystères. Le roman possède le charme désuet des romans anglais de Graham Greene. On éloigne les côtés sanglants en dissertant, et surtout on regarde la beauté des paysages en sirotant une boisson avec un tortionnaire qui ne se repent même pas. C'est à l'image de l'espionnage que les Britanniques appelaient le Grand Jeu, et qui permettait tous les coups tordus sous le fallacieux prétexte que les commanditaires étaient des gentlemen.
Derrière le cynisme des êtres, Thomas H. Cook décrit discrètement le cynisme des écrivains de polar qui vivent des meurtres par procuration, des lecteurs et des critiques qui s'offusquent et tremblent devant des scènes horribles dont ils se délectent en même temps.

Citation

Nulle histoire ne hante davantage que celle d'un crime non élucidé, a écrit Julian, mais, j'allais le découvrir, sa résolution hante parfois tout autant.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 20 novembre 2015
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