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lundi 14 octobre

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Roman - Policier

Varvara

Mafia - Artistique MAJ lundi 12 octobre 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16 €

Patrick Weiller
Paris : Cohen & Cohen, septembre 2015
138 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-36749-027-4
Coll. "ArtNoir"

Rien que des huiles

"Patrick Weiller, psychiatre et ancien marchand d'art, vit et écrit à Paris", nous rappelle la sobre biographie de la quatrième de couverture de son dernier roman noir paru dans "ArtNoir", collection aux pages justement noires d'un éditeur féru des couleurs. Ici, il s'agit de celles d'Elisabeth Vigée Le Brun dont Cohen & Cohen fait paraître en parallèle une monographie qui coïncide avec le raout culturel de réhabilitation au Grand Palais du 23 septembre 2015 au 11 janvier 2016. Le romancier joue donc de son professionnalisme pour écrire un élégant produit dérivé.
"Chaque fois que je lis Le Monde, je ne peux m'empêcher de parcourir la rubrique nécrologique." C'est ainsi que commence le héros narrateur-miroir de l'auteur. Et nous voilà embarqués dans une agréable plongée dans le monde des transactions de tableaux. L'avis de décès d'une vieille dame d'origine russe, lui rappelle qu'il fut en contact avec elle pour la vente d'une nature morte. Au moment de partir, il avait aperçu, dans une autre pièce, une peinture qui l'avait interpellé : une jolie brune en tunique rouge, ancêtre de la propriétaire, peinte à Moscou en 1800 par Elisabeth Vigée Le Brun. L'ancienne propriétaire ne voulant pas la vendre tant qu'elle était vivante, ses héritiers seraient-ils intéressés maintenant qu'elle est morte ? Notre narrateur entame donc une enquête pour retrouver le tableau et faire une proposition.
Outre le fait que les avis de décès peuvent receler des indices de juteux coups à venir, ce qui est parfait chez Patrick Weiller c'est sa progression simple et argumentée dans les milieux des marchands d'art dont les maisons de vente Christie's et Sotheby's sont les pivots internationaux. Alors que le narrateur a localisé le tableau à New York, il découvre une autre peinture alléchante et sous-estimée dans un catalogue de vente de Christie's New York. Après une nouvelle et fascinante enquête dans les archives pour bien identifier cette œuvre ignorée de Mallet, il se dit que c'est le prétexte idéal pour entreprendre le voyage et faire le coup double Mallet/Vigée Le Brun. Mais le propriétaire a cédé le tableau de la célèbre portraitiste de Marie Antoinette à une mystérieuse Russe. Heureusement, celle-ci semble consentir à le vendre. Rendez-vous est donné mais notre narrateur tombe dans des manœuvres sordides d'une mafia ukrainienne...
Insérées dans le corps du roman, il y a aussi des lettres de Varvara, le modèle du tableau, à la fille de Vigée Le Brun. L'idée est plaisante mais elle casse la progression. De toute façon, ce n'est pas le suspense qui intéresse l'auteur (ses scènes finales tombent souvent à plat). Il faut plutôt saluer son style, son érudition jamais tapageuse, sa lente et passionnante immersion dans la magie des tableaux anciens confrontée à leur commercialisation toujours un peu opaque.

Citation

Les produits de la mer sont peu recherchés quand ils sont sur une toile. On dirait que les collectionneurs craignent qu'une odeur de marée ne se dégage du tableau et ne finisse par empuantir leur appartement.

Rédacteur: Michel Amelin lundi 12 octobre 2015
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