Monsieur La Souris

Dorian Barbarossa fait ce métier depuis des années et il le fait bien. On peut même dire qu'il le fait mieux que la plupart de ses collègues. Son secret est simple. Il n'a peur de rien. Personne n'a encore réussi à l'arrêter. Alors il ose ce qu'aucun d'entre eux n'osera jamais.
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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

Monsieur La Souris

Énigme MAJ mardi 15 septembre 2009

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 5,5 €

Georges Simenon
Paris : Folio, juin 2009
192 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-039961-1
Coll. "Policier", 559

Du Hitchcock en barre sans téléphone portable

Quand La Souris débarque par une douce soirée au poste de police de l'Opéra, l'inspecteur Malgracieux ne se doute absolument pas de ce qui l'attend. Habitué aux sketches de l'hurluberlu, l'inspecteur de son vrai nom Lognon manque s'en étrangler quand il le voit ouvrir une enveloppe contenant quatre mille cinq cents dollars, et raconter une histoire abracadabrante sur le comment du pourquoi il s'est retrouvé en sa possession.
Lognon est un homme simple, que l'on devine besogneux autant qu'emprunté. Suffisamment intelligent pour comprendre quand on ne lui dit pas la vérité. Et idiot pour ne la pas trouver. Ou alors en y prenant le temps. Alors Lognon prend des vacances. Suit inlassablement La Souris. Et au jeu du Chat et de La Souris, même en 1938, c'est Jerry qui gagne. Car Lognon ne sait pas additionner un et un. D'ailleurs, c'est pour ça que malgré tous ses efforts, il n'a jamais réussi le moindre concours administratif ; il n'est jamais monté en grade.
La Souris ne tient pas en place car cette enveloppe elle l'a trouvée au pied d'une voiture qui hébergeait un mort sur le siège conducteur. Et La Souris se doute que l'on en voulait à cette enveloppe. Elle se demande si celui qui a tué l'homme ne l'a pas aperçue, elle. Elle suit les journaux, égrène les pages. Qui donc d'aussi important peut mourir comme ça dans l'indifférence la plus totale ? Heureusement pour la police française, elle ne comporte pas que des Lognon. Il y a des Lucas. De ceux qui font "le coup du sandwich et du verre de bière". Le fidèle adjoint de Jules Maigret transpire dans cette aventure à grandes gouttes. Même si ce n'est pas le même. Il dresse des plans. Il est fort en calcul mental. Il fomente des plans et distille des ordres. Rien ne peut l'empêcher de découvrir la vérité. Et quand un grain de sable - un bouchon, une voiture qui s'éclipse emmenant une Souris apeurée - s'immisce, Lucas s'active, les rouages de la police s'énervent, et la mésaventure se transforme en conte de fée.
Il y a des fois où l'on se demande comment on pouvait vivre sans Internet et sans téléphone portable. Où la tension était à son comble. Le coup du paroxysme de l'intenable. Simenon nous offre dans un final haletant à effrayer les opératrices téléphoniques, une dose de Hitchcock en barre. Monsieur La Souris, soixante-dix ans avant l'e-phone, nous propose en effet LA course-poursuite en voiture et cornet avec des agents à chaque coin de rue qui rapportent instantanément les péripéties d'une voiture en fuite valant le détour. Un roman plus aventureux que noir, plus léger que ceux auquel le grand Sim nous a habitué, mais qui offre (comme toujours) un grand divertissement.

Citation

Vous semblez oubliez, messieurs, qu'il y a probablement un mort dans cette histoire.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 10 septembre 2009
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