Une terre pas si sainte

Maintenant que la rigidité cadavérique avait disparu, le visage avait l'air apaisé, comme si l'homme se trouvait soulagé d'un terrible fardeau. Leur plan avait réussi, ils en avaient la preuve sous les yeux.
Karen Maitland - La Malédiction du Norfolk
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vendredi 29 mars

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Roman - Thriller

Une terre pas si sainte

Géopolitique - Drogue - Terrorisme MAJ jeudi 13 novembre 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

Pierre Pouchairet
Paris : Jigal, septembre 2014
296 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-92016-26-0
Coll. "Polar"

Actualités

  • 19/07 Prix littéraire: Finalistes 2015 des Balais d'or
    Le Concierge masqué sur son blog a dévoilé ses finalistes des Balais d'or. Cette année, ils sont déclinés en deux catégories : le Prix Balai d'or, qui récompense un roman de genre policier d'un auteur plus ou moins confirmé et qui a accepté de répondre aux questions du compère de service (l'équivalent masculin de la commère) ; le Prix Balai d'or de la découverte, qui récompense tout pareillement un roman de genre policier d'un auteur novice ayant subi les mêmes sévices. Les sélections de douze ouvrages ont été établies à l'issue d'un premier tour contrôlé par Geneviève Van Landuy et Richard Contin, et mêlent romans étrangers et francophones sans aucune distinction. Les jurés ont rendez-vous le 26 septembre 2015 à partir de 19 heures à l'Auberge Notre-Dame de Paris pour un ultime vote qui sera dévoilé le 28 novembre à la Bibliothèque Parmentier (Paris). A priori, les deux lauréats se verront remettre chacun une œuvre d'art. Dans le premier cas, c'est une certitude car il s'agit d'une toile du peintre havrais Dominique Lafosse. Il incombe d'ajouter que son nom sera gravé sur le Trophée en bronze déjà existant, et qu'il en recevra un en verre (un peu à l'instar du trophée de Roland Garros) ; dans le second, il n'est fait nulle mention d'une telle récompense hormis la photographie en vignette d'un trophée, ce qui laisse à penser que l'heureux élu ne sera pas oublié. Rendez-vous en novembre afin d'en savoir plus !

    Finalistes 2015 du Prix du Balai d'or :
    - Adieu demain, de Michaël Mention (Rivages, "Noir") ;
    - Poubelle's Girls, de Jeanne Desaubry (Lajouanie) ;
    - La Malédiction de Norfolk, de Karen Maitland (Sonatine) ;
    - Reflex, de Maud Mayeras (Anne Carrière) ;
    - Quand les anges tombent, de Jacqus-Olivier Bosco (Jigal, "Polar") ;
    - N'éteins pas la lumière, de Bernard Minier (XO) ;
    - Une terre d'ombre, de Ron Rash (Le Seuil, "Cadre vert") ;
    - Les Neuf cercles, de Roger Jon Ellory (Sonatine) ;
    - À mains nues, de Paola Barbato (Denoël, "Sueurs froides") ;
    - Nos disparus, de Tim Gautreaux (Le Seuil, "Cadre vert") ;
    - Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages, "Thriller") ;
    - La Porte du Messie, de Philip Le Roy (Le Cherche midi, "Thriller").

    Finalistes 2015 du Prix du Balai d'or de la découverte :
    - X, de Sébastien Teissier (Nouveau monde) ;
    - Une terre pas si sainte, de Pierre Pouchairet (Jigal, "Polar") ;
    - Hors la nuit, de Sylvain Kermici (Gallimard, "Série Noire")
    - Les Écorchés vifs (Les Rédempteurs), d'Olivier Vanderbeq (Amalthée) ;
    - Les Belges reconnaissants, de Martine Nougué (Le Caïman, "Polars") ;
    - Les Roses volées, d'Alexandre Geoffroy (Ex Æquo, "Rouge") ;
    - Le Bal des hommes, d'Arnaud Gonzague & Olivier Tosseri (Robert Laffont) ;
    - Ravensbrück mon amour, de Stanislas Petrosky (Atelier Mosésu) ;
    - Burn-Out, de Didier Fossey (Flamant noir) ;
    - L'Heure du chacal, de Bernhard Jaumann (Le Masque, "Grand format") ;
    - Beau temps pour les couleuvres, de Patrick Caujolle (Le Caïman, "Polars")
    - Aux animaux la guerre, de Nicolas Mathieu (Actes Sud, "Actes noirs").
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Aller simple pour le paradis

Dans le temps les choses étaient simples car il y avait des frontières, et chaque peuple vivait à l'intérieur tout en se méfiait des autres. Et la règle médiévale s'appliquait : religion du roi, religion du peuple. De nos jours, les choses sont bien plus compliquées, et celles présentées dans ce roman de Pierre Pouchairet achèveront de vous convaincre. Des Français, émigrés en Israël, sont assassinés dans une colonie installée en territoire palestinien. Qui des policiers israéliens, palestiniens ou de Tsahal doit s'occuper de l'affaire ? Sur place, on trouve un compromis en envoyant un policier d'origine juive pour aider les enquêteurs.
Nous sommes dans le monde moderne aussi l'enquête va-t-elle rapidement avoir des ramifications internationales : on croise des Russes, des Chinois, des Français. Peu à peu, se reconstitue un groupe de trois policiers qui se sont connus autrefois, comme stagiaires en France, et qui travaillent aujourd'hui pour trois entités étatiques différentes - France, Israël et Palestine. Derrière les provocations des uns et des autres, derrière les barricades physiques, se cachent des barrières psychologiques. Pierre Pouchairet décrit avec soin la façon dont se mène l'enquête. Si les victimes sont des juifs, les coupables sont forcément des Palestiniens. Il suffit d'en arrêter quelques uns et ils parleront. Du côté des Palestiniens, même innocents, il vaut mieux s'avouer coupable : on y gagne des heures de torture et on passe pour un martyr ce qui fait classe.
En une suite de chapitres descriptifs forts, où les informations passent avec soin à travers l'intrigue, l'auteur montre combien la situation dans les territoires occupés ne peut évoluer. Chaque pas d'un camp est interprété, disséqué, contredit par un geste de l'autre. À un moment donné, les policiers peuvent suivre un suspect, mais ils doivent alors "s'amuser" à s'arrêter de temps en temps pour changer les plaques d'immatriculation afin de passer d'une zone contrôlée par un État à une autre. Pierre Pouchairet ne cache rien, montrant par exemple chez les Palestiniens les dissensions entre ceux qui occupent des places de choix, ceux qui ont donné du temps pour la lutte armée et sont aujourd'hui mal récompensés de leurs efforts et les nouvelles générations dont le but ultime est d'aller s'éclater en boite de nuit. Avec dans le roman en trame de fond cette question essentielle : comment trouver un peu d'espoir lorsque finalement les gens de pouvoir et les criminels sont des alliés objectifs ?
Derrière ces meurtres, se profile un trafic international de drogues. Tout part d'ailleurs des essais liés à une nouvelle production d'amphétamines dont le dosage n'est pas encore parfait : des clients disjonctent et ont des comportements violents, voire mortels pour leur entourage. Cette drogue n'est que le reflet à la fois du monde de plus en plus étrange, violent et paranoïaque dans lequel nous vivons, un monde où les extrémistes de tous poils sont capables de s'entendre sur le dos des autres, où les alliances contre nature (genre pacte germano-soviétique de 1939) se mettent en place car l'avidité et la soif de pouvoir sont sans doute les dernières "valeurs saintes" que l'homme a en partage.

Citation

L'un d'eux avait même dit qu'il n'y était pour rien et que, s'il avait reconnu les meurtres, c'était uniquement pour que sa famille soit prise en charge par le Hamas.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 08 mars 2016
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