Au bout de la route, l'enfer

En fait, le malaise évident de Lemuel, quand elle avait mentionné le vol d'objets d'artisanat, le confortait simplement dans sa conviction que cet homme était assurément un client potentiel.
Donald Westlake - Tous les Mayas sont bons
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

mardi 19 mars

Contenu

Roman - Policier

Au bout de la route, l'enfer

Tueur en série - Road Movie - Procédure MAJ vendredi 19 septembre 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

C.J. Box
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Freddy Michalski
Paris : Le Seuil, septembre 2014
416 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-112299-2
Coll. "Policiers"

Highway to hell

Parmi les mythes de l'Amérique liés à la liberté, il y a celui du camionneur qui parcourt les routes. Si, dès les années 1970, le mythe a été écorné par le film Duel - avec aux commandes Steven Spielberg sur un scénario de Richard Matheson, excusez du peu ! -, il n'en reste pas moins vivace. Pourtant, un camionneur qui circule, qui se déplace invisible, peut se révéler une menace pour ceux qu'il croise. Lorsque en plus il s'avère être un prédateur sexuel, se surnomme le roi Lézard et est d'une prudence rare, les risques de mortalité en le côtoyant augmentent plus vite que le coût de la vie.
Dans l'une de ses aventures précédentes, nous avions croisé Cody Hoyt, un policier alcoolique essayant de renouer avec sa femme et son fils, Justin. Or une jeune fille est amoureuse de ce fils et a décidé de venir le retrouver. Comme, dans Les Envahisseurs, elle cherche un raccourci qu'elle ne trouvera et tombe sur le prédateur qui n'en revient pas de sa chance.
C. J. Box nous avait habitué à des romans de facture classique, avec un héros qui se trouve confronté à l'adversité mais parvient à s'en sortir. Au début de cette histoire, le lecteur se dit que le schéma va se répéter : viré de la police pour avoir mis des indices incriminant un suspect, trahi par Cassie Dewell sa coéquipière, replongeant dans l'alcool, Cody Hoyt va s'en sortir en sauvant les jeunes filles. Patatras, le méchant de l'injtrigue tue notre héros au plein milieu du livre - comme quoi il faut se méfier des camionneurs et de la campagne profonde !
Mais le romancier, en bon routier du polar, avait anticipé cette mort en ouvrant son intrigue sur trois axes. D'un côté le tueur en série dans ses activités prédatrices racontées avec un soin du détail intelligent, le suspense monté en épingle avec Danielle et Gracie Sullivan, les deux jeunes filles enlevées, et le travail de Cody Hoyt puis de sa coéquipière Cassie Dewell pour les sauver.
L'alternance, montée cinématographiquement pour accentuer les effets de suspense, entre ces trois pôles classiques - le coupable, la victime, la police et les efforts de chacun pour découvrir les indices, les masques ou se battre contre leur bourreau - crée une tension efficace tout au long du texte. Le tueur, montré de manière neutre, dans son fonctionnement reptilien, y compris dans les aspects les plus pitoyables de sa personnalité, concourt à faire de ce récit que l'on imaginait un peu calibré une bonne surprise.

Citation

Instinctivement, Danielle leva les yeux sur elle et Gracie eut le sentiment que son aînée venait de la poignarder dans le dos.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 19 septembre 2014
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page