C'est bon mais c'est chaud

Je n'ai pas besoin de me mettre à quatre pattes pour examiner les traces de pas, moi. Ni de ramasser les mégots ou d'examiner l'herbe couchée. Il me suffit de m'installer dans mon fauteuil et de réfléchir. C'est ça (il tapota son crâne en forme d'œuf) mon instrument de travail !
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vendredi 19 avril

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Roman - Noir

C'est bon mais c'est chaud

Hard boiled - Pastiche - Musique MAJ lundi 02 juin 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,8 €

Antoines de Caunes
Paris : J'ai lu, mars 2014
254 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-08852-4
Coll. "Policier", 10708

Enfants du Bock

Antoine de Caunes est connu comme un enfant du rock : nourri aux racines de la musique américaine et aux séries policières, aux bouquins de la "Série noire" et à leurs détectives hard boiled et leurs femmes fatales. Il a toujours utilisé ses connaissances pour ses diverses activités par l'utilisation du roman noir comme cinéaste ou dans ses présentations de musiciens américains y associant un certain goût de l'ironie et de la parodie. Il a eu le temps, en qualité de présentateu, de manifester son admiration pour Frédéric Dard, invité à de nombreuses reprises dans ses émissions. Aussi, lorsqu'il s'est lancé dans le roman, il était logique que toutes ces influences ressortent. Le personnage central est un détective privé, bagarreur et grand buveur, vivant à New York. Sam Murchinson côtoie les milieux huppés et les zones interlopes. Contacté par un industriel qui cherche à retrouver sa fille disparue dans les bras d'un chanteur de rock, il a à peine le temps de débuter son enquête que les ennuis s'accumulent - cadavres, coups de poing, secrétaire molestée. On en passe et des meilleurs. Visiblement l'enquête gène. Comme l'auteur est français et qu'il a besoin de rapporter des éléments qu'il a peut-être connu de ses années d'activité aux Enfants du Rock, Sam Murchinson doit partir sur les traces de sa cliente à Paris. Mais, même dans une ville de farniente européenne, les cadavres jonchent le sol.
L'auteur n'a pas de style propre mais joue sur les différents registres : de l'action menée tambour battant avec même un sens de la démesure (Sam Murchinson se réfugie dans un club de Hell Angels parisiens lourdement armés), descriptions acidulées des milieux rock sous acide justement et retournements de situations (le client a bien entendu caché des informations vitales pour l'enquête au détective). C'est bon mais c'est chaud rappellera aux vieux lecteurs de Léo Malet ou Frédéric Dard ces polars nerveux, rythmés, où l'alcool coule à flot tout comme l'hémoglobine, et où détectives et policiers se chamaillent. Ironique et tendre, la parodie reste toujours plus au niveau de l'hommage déférent qu'à la caricature stupide, en version gentleman (une autre des caractéristiques du dandy qu'est l'auteur). Le retour sur le devant de la scène médiatique a sans doute contribué à cette réédition, mais il n'est pas inutile que ce roman - court, prenant, hommage sympathique aux grands maîtres du genre -, ne se voit pas offrir une nouvelle chance de gagner des lecteurs.

Citation

Tant qu'il y aura des poireaux pour faire des embrouilles à d'autres poireaux, on aura besoin de privés pour défricher les plantations.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 27 mai 2014
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