Une Belle saloperie

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mardi 19 mars

Contenu

Roman - Policier

Une Belle saloperie

Hard boiled - Road Movie - Disparition MAJ lundi 19 mai 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,3 €

Robert Littell
A Nasty Piece of Work - 2013
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Arnaud
Paris : Points, avril 2014
280 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-3204-2
Coll. "Policier", 3234

Un bon polar, sinon rien !

Bon pied, bonne plume. À près de quatre-vingts ans, Robert Littell continue de publier des romans comme un jeune homme. Une belle saloperie, paru aux États-Unis en 2013, reprend les codes du polar pour mieux les subvertir et offrir au lecteur un pur plaisir de lecture.
L'action se passe aujourd'hui sous le soleil écrasant du Nouveau-Mexique. Lemuel Gunn, ancien agent de la CIA devenu détective privé, est engagé par une certaine Ornella Neppi pour retrouver son débiteur, un Italien arrêté pour trafic de stupéfiants et qui s'est fait la malle après le versement de la caution au tribunal. L'Italien s'appelle Emilio Gava – mais s'agit-il de son vrai nom, d'autant que le FBI ne dispose d'aucune photo de lui ? Lemuel Gunn va donc mener l'enquête avec la séduisante Ornella, dont les origines corses – loin d'être un ornement littéraire – auront quelque chose à voir avec le dénouement dans le désert du Mojave.
Lemuel habite une caravane en alu qui aurait appartenu à Douglas Fairbanks et roule en Studbaker, deux clins d'œil à l'Amérique de papa et aux bons vieux romans hard boiled des années 1940. Il est vrai que Lemuel est un dur à cuire : il s'est battu dans les montagnes d'Afghanistan et ce qu'il a vu sur le terrain n'est pas franchement beau à voir. Mais c'est un être attachant, sensible, très porté sur la gent féminine et qui a un sens de l'humour à la hauteur de son désabusement.
En trente chapitres efficaces et taillés au couteau, Robert Littell nous entraîne de motels en résidences privés dans une Amérique où il fait bon vivre, si on est assez combinard pour se faire une place au soleil. Il s'amuse même à multiplier les portraits, du simple flic du FBI aux retraitées peroxydées et un brin libidineuses en passant par les petites frappes bronzées et sadiques. On s'amuse beaucoup dans ce roman, un peu comme dans les films des frères Coen où le road movie devient un prétexte au plaisir de raconter une histoire tordue. Si l'Amérique n'était pas si vaste et si contrastée, nul doute qu'on n'y écrirait pas des livres comme Une belle saloperie. On se contenterait des histoires nombrilistes habituelles, de celles que l'on publie en France et qui ont tellement de mal à trouver preneur à l'étranger.
Bref, si cela ne tenait qu'à moi, je me ferais naturaliser américain, juste pour le plaisir de lire dans le texte tous les romans de Robert Littell !

Citation

Il y a des choses qu'on réussit du premier coup. Moi, c'était à couper des mèches pour piéger les kalachnikovs expédiées à des combattants islamiques indépendants en quête d'un djihad commode.

Rédacteur: Pascal Hérault mercredi 14 mai 2014
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