Vent froid

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Contenu

Roman - Policier

Vent froid

Ethnologique - Écologique - Complot MAJ vendredi 04 avril 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,9 €

C.J. Box
Cold Wind - 2011
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Aline Weill
Paris : Calmann-Lévy, mars 2014
424 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4480-0
Coll. "Robert Pépin présente"

Justice girouette

En 1939, Billie Holliday chantait "Strange fruit" non pas pour faire allusion à un quelconque dessert mais pour évoquer le lynchage des noirs dans la brise de Sud. Aujourd'hui, dans le Wyoming, on lynche a priori moins de noirs mais le garde-chasse Joe Pickett a quand même la surprise d'en voir un se balancer en haut d'une éolienne, symbole de renouveau énergétique. Le garde-chasse n'est pas au bout de ses surprises car il s'avère que le mort n'est autre que le dernier mari de sa belle-mère. Comme nous sommes en pleine période électorale, il est facile pour le shériff et la justice locale d'accuser Missy, la belle-mère : c'est une coupable idéale, haïe des habitants du coin, sans d'alibi, avec un mobile possible et surtout un témoin accusateur. Joe Pickett doit quand même enquêter ne serait-ce que pour soulager sa femme...
Le roman s'ouvre sur un appel à la nature, sur les grands espaces, sur la vie au grand air, sur un renouveau possible avec l'énergie éolienne. Mais très rapidement, le décor est pollué par les humains : un meurtre, des rivalités, de ténébreuses machinations, de sombres manipulations par des avocats véreux et des juges plus pressés de partir à la chasse que de rendre la justice. Même les éoliennes que l'on pourrait penser ouvrant sur des considérations plus écologiques et plus liées à la préservation sont présentées comme faisant partie du "complot" capitaliste, utilisées non pour défendre la nature mais plus escroquer le gouvernement en captant des subventions, en ruinant des paysans, en corrompant aussi sûrement que de viles compagnies pétrolières.
La solution du problème ne pourra que renforcer le côté hautement corrompu du roman dans sa partie principale. En alternance, nous suivons les aventures de Nate, l'ami de Joe, un ancien des forces spéciales qui vit en contact avec les forces de la nature, sorte de survivaliste caché dans le Wyoming. Visiblement, ses anciens "amis" reviennent et essaient de lui faire la peau. De nouveau, nous avons à faire avec ce combat très américain entre des gens qui tentent de rester proches de la nature autant au sens propre - vivre dans une caverne, dresser des présentoirs pour que les cadavres soient mangés par les animaux - et figuré - éloignement de la vie politique, de la vie en société, des carcans de la Civilisation (dans l'esprit de Thoreau) - et les "forces d'un progrès incontrôlé" qui détruisent et broient paysages et humains.

Citation

Dans sa chemise d'uniforme et son pick-up de fonction de l'État, il avait l'impression d'être un traître. Et il n'aimait pas ça.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 28 mars 2014
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