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Roman -

Van Gogh et ses juges

Tueur en série - Artistique MAJ mardi 25 mars 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 20 €

Marie-Claude Devois
Paris : Cohen & Cohen, mars 2014
256 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-36749-010-6
Coll. "ArtNoir"

Le rouge du tableau

Marie (ex Marie-Claude) Devois a décidé de signer ainsi ses nouveaux romans policiers qui paraîtront dans la collection policière dédiée à l'art que publie Cohen & Cohen. Cette avocate a travaillé pour le Ministère de la Justice et enseigne le droit pénal. Elle est donc dans son élément pour tout ce qui concerne les procédures judiciaires et les relations police-justice. Ici, elle démarre très rapidement son action avec le sixième meurtre d'un juge : un substitut de Nanterre chargé des mineurs égorgé dans la rue, d'un coup très sûr, et sans doute par dernière. Qui est l'assassin ? Fred Andersen, dit le Danois, dirige l'équipe des enquêteurs, a sur le dos toute sa hiérarchie, et s'arrache les cheveux. Sur chaque cadavre, on a retrouvé un petit sachet contenant des croûtes de peinture.
Marie Devois nous projette ensuite à Vannes en focalisant son objectif sur un jeune juge qui obtient enfin sa mutation pour Paris. Pour fêter cela, il va festoyer avec un ami docteur sur le quai du port et se fait trucider en rentrant chez lui. Fred Andersen viendra sur les lieux car l'assassin est bien sûr le même. Il a, suprême injure, envoyé le couteau de l'assassinat par une poste vannetaise au 36, quai des Orfèvres !
Le serial killer sort donc de l'ombre pour annoncer qu'il choisira un policier comme victime après ses sept juges et c'est une flic haut gradée de l'OCBC travaillant sur les œuvres d'art volées qui se fait kidnapper...
La romancière a une écriture rigoureuse à l'aise dans la procédure et les rapports entre membres des équipes. L'enquête en elle-même rappelle le bon vieux detective novel à l'ancienne où, comme l'inspecteur French de F. W. Crofts, l'enquêteur doit se coltiner de fastidieuses recherches pour étayer un indice minime. Pourtant, elle casse la structure générale de son roman en se focalisant sur des personnages comme le juge de Vannes qui n'est qu'une victime parmi d'autres. Elle bouleverse ensuite complètement son roman, lors de l'enlèvement de la flic de l'OCBC, qui devient thriller de l'enfermement (elle est ligotée dans un souterrain) avec visite du méchant dont on donne l'identité à la moitié du livre. Syndrome de Stockholm oblige, la flic entame un dialogue tandis que la romancière déroule la vie du coupable, l'appelle par son petit nom etc. Ainsi, par ce récit circonstancié, Marie Devois sabote un peu l'enchaînement des déductions des flics. Et Van Gogh dans tout ça ? Il est le motif et le fil conducteur. Là, Marie Devois ne peut développer trop longuement (il lui faudrait trois cents pages de plus) si bien que le résumé des trouvailles de trafics, de faux et d'analyses tourne court. Nouvelle erreur de structure : ce motif primordial mais beaucoup trop tardif va conduire à une fin incroyable de mortel secret d'État !
En conclusion, voilà un roman patchwork déstabilisant qui n'est pas sans atouts mais qui aurait mérité un choix structurel bien défini dès le début. Choisir un seul et unique point de vue aurait mieux correspondu au type d'écriture de Marie Devois.

Citation

L'auteur disait que Van Gogh utilisait entre autres pigments une laque de géranium contenant de l'éosine qui présente l'inconvénient majeur de se dégrader à la lumière.

Rédacteur: Michel Amelin vendredi 21 mars 2014
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