Tapis rouge

Pouvez-vous nous donner votre réaction, s'il vous plait, pouvez-vous abandonner cette posture raide de dignité solennelle, pouvez-vous nous donner quelque chose de brut, à la manière de l'os répondant au couteau qui découpe la chair, quelque chose qu'on puisse montrer aux gens ?
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Roman - Thriller

Tapis rouge

Tueur en série - Artistique MAJ mercredi 26 février 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

James Patterson & Marshall Karp
NYPD Red - 2012
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippine Voltarino
Paris : Archipel, janvier 2014
332 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-1375-3
Coll. "Suspense"

Écran noir et nuits blanches

On l'a déjà dit, James Patterson est un peu le Mickey Spillane d'aujourd'hui : un auteur médiocre qui a su toucher une fibre du zeitgeist pour arriver à des sommets auxquels peuvent juste rêver d'autres plus doués (encore que, dans le cas de James Patterson, il s'agisse de marketing ciblé plus que d'autre chose). Si les produits Patterson, James constituent un genre en eux-mêmes au point qu'on ne peut les comparer qu'aux autres produits James, Patterson (ce qui explique que ce soit toujours votre humble chroniqueur polaromane qui s'y colle pour la plus grande gloire de k-libre, bien fait, il ne fallait pas mettre le doigt dans l'engrenage), ce nouveau roman est nettement dans le haut du pavé. On y retrouve donc la marque de fabrique faite de chapitres courts et de mélange de première et troisième personne avec évacuation de tout ce qui ressemble de près ou de loin à la littérature (oui, comme à l'époque de Black Mask). Les dialogues sont omniprésents pour plaire aux lecteurs formatés par les mauvaises séries TV et s'y ajoute un zeste de romance pour conquérir le public féminin. Mais là, est-ce la faute du co-auteur Marshall Karp, l'ensemble fonctionne mieux qu'à l'habitude. Il faut dire que les milieux du cinéma sont propices à la satire, et à travers ce récit de vengeance d'un éternel figurant tournant "son " film avec des morts bien réelles (ce qui, on en conviendra, n'est pas d'une originalité folle), le Septième Art en prend pour son grade, respectant les clichés de réalisateurs cocaïnés, de producteurs véreux et d'acteurs divas, mais avec quelques détails véristes qui offrent une valeur ajoutée inattendue. L'histoire avance à toute allure malgré quelques redondances et un ton plus décontracté qu'à l'habitude jusqu'à l'inévitable grande scène finale. Pas de doutes, en présumant que le lecteur curieux ou passager sache ce qu'il vient y trouver, le contrat est tenu : ça se lit sans déplaisir au hasard d'un voyage en train, et s'abandonne sans remords dans le soufflet une fois arrivé. Pas plus, mais pas moins non plus...

Citation

Lucy n'était pourtant pas la dernière des connes. Quatre années d'affilée parmi les meilleurs éléments de l'Université de Californie du Sud. Mais à ce point obsédée par les horoscopes, les potins d'Hollywood, le chat sur Internet et autres débilités que son cerveau préfère rester sur pause.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 26 février 2014
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