Cassidy's girl

Alors j'ai serré Michael dans mes bras et je lui ai chanté une chanson. J'espérais que ça allait passer et qu'ensuite il irait mieux. Elle leva sur nous son visage ruisselant de larmes Mais ça n'a pas passé.
James Patterson & Maxine Paetro - Le 7e ciel
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

Cassidy's girl

Social - Urbain - Complot MAJ mardi 25 février 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,65 €

David Goodis
Cassidy's Girl - 1951
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias
Paris : Rivages, novembre 2013
266 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2650-1
Coll. "Noir", 938

Coup de torchon

La fille de James Cassidy n'est autre que sa femme. Les deux vivent dans un quartier sordide au rythme de sorties nocturnes chez Lundy, qui tient un vieux rade où toutes les épaves de la ville viennent boire tout leur soul. James Cassidy est un ancien brillant pilote de ligne qui a un jour eu à faire avec un copilote victime d'une crise d'angoisse. Un accident et des dizaines de victimes plus tard, il s'est retrouvé sur le carreau accusé d'avoir piloté en état d'ivresse. Aujourd'hui, il végète en conduisant un car qui fait la liaison entre deux villes pendant que Mildred organise orgie sur orgie. Et dès le début du roman, Mildred commet l'orgie de trop, celle qui mène à une violente dispute qui ne pourra pas se régler sur l'oreiller. Cassidy part alors vivre chez Doris, une épave peut-être pire que toutes les autres de chez Lundy car vivant dans la culpabilité permanente d'avoir tué sa famille à cause d'un accident domestique qu'elle a provoqué, et ne voulant aucunement se sortir d'un alcoolisme qui lui permet momentanément d'oublier. Mais Cassidy est un coriace qui - sans le savoir - est déjà sur le chemin de la rédemption. C'est le moment que choisit David Goodis pour l'emmener sur la voie isolée du fatalisme avec un nouvel accident - de car cette fois - fomenté par Haney, un type jaloux, qui cherche à s'envoyer en l'air avec Mildred. Le roman s'attarde sur cette déchéance profonde d'un protagoniste touché par une fatalité mythologique. James Cassidy est un personnage hautement exacerbé, fruste malgré son éducation. Il a tout oublié de sa gloire passée lorsqu'il avait un beau métier, de l'argent à foison et une jolie femme. Il ne se rappelle plus ses costumes taillés sur mesure. Il vit dans un appartement crade salopé le jour par sa femme qui n'hésite pas à se bagarrer avec ses amis d'infortune. Emprisonné, il s'enfuit, cherche à partir vers un autre pays avec Doris puis c'est l'heure du traquenard des amis. David Goodis offre alors une intrigue étrangement positive avec l'accent mis sur une solidarité et la révélation des personnalités qui entourent Cassidy, physiquement trop amoindri pour être censé. Et pourtant, il faut le vouloir : sa rencontre avec un capitaine de navire est de celles qui laissent un mauvais souvenir. Il est méprisant et ne cherche aucun soutien ; il prend comme un malin plaisir à s'enferrer dans ses pulsions destructrices. Mais il a ses amis d'infortune et encore sa femme (même s'il l'a répudiée). La figure féminine va alors s'inversant permettant au lecteur de découvrir Mildred non pas par le prisme corrompu de Cassidy mais de ses propres yeux. Un tribunal de circonstance est créé. Le tout dans un mauvais climat qui s'accorde avec les faits. Cassidy's girl, ce roman sur les relations brûlantes, sur la vie que l'on brûle par les deux bouts et sur l'alcool à brûler l'âme, détone quelque peu dans l'œuvre du grand romancier américain avec cette fin positive qui vient heurter de plein fouet la spirale infernale dans laquelle était plongé Cassidy. Dans la morosité actuelle, ce n'est absolument pas de refus.

Citation

Sa fureur retomba un peu tandis qu'il approchait du bar, et son esprit se calma sous l'effet de l'alcool qui lui montait à la tête et lui brouillait la vue. Il n'avait pas d'autre but ni d'autre pensée que d'aller chez Lundy pour boir un verre. Pour boire plusieurs verres. Autant de verres qu'il en voudrait.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 29 janvier 2014
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page