Prague fatale

Circulez, braves gens, l'État se gave... et vous de payer !
Christian Chatillon - Le Séminariste : L'Empereur de Pigalle
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

samedi 20 avril

Contenu

Roman - Policier

Prague fatale

Historique - Assassinat MAJ mardi 04 février 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Philip Kerr
Prague fatale - 2011
Traduit de l'anglais par Philippe Bonnet
Paris : Le Masque, janvier 2014
408 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7024-3848-0
Coll. "Grands formats"

Actualités

  • 04/07 Librairie: Sélections de l'été 2015 de la librairie Compagnie
    Cela ne vous aura sûrement pas échappé mais c'est l'été. Et avec l'été, les différents magazines littéraires, les suppléments des quotidiens, les blogs et les sites de librairie y vont de leurs sélections de l'été. Eh oui, car la saison - comme toutes les autres, d'ailleurs ! - est propice à la lecture, cette fois-ci farniente. Et quoi de mieux, si l'on n'a absolument pas envie de réfléchir, de reposer ses neurones, que de lire des romans policiers ? L'ironie des propos ne vous aura pas échappé, et en ce qui concerne les sélections de la Librairie Compagnie (58, rue des Écoles - 75005 Paris. Tél. : 01.43.26.45.36), certains ouvrages - on pense à ceux parus à la "Série Noire" de Thomas Bronnec, D.O.A. et Dominique Manotti ou à Après la guerre de Hervé Le Corre chez Rivages - vont véritablement à l'encontre de cette littérature de gare ayant débarqué à la plage. Et puis surtout le très conséquent Hérétiques de Leonardo Padura présent dans la première sélection, la seule à être réduite à quatre titres, dont deux de littératures policières. La seule sélection intéressante car mêlant tous les genres et obligeant de par son nombre réduit à faire des choix personnels. Sinon, les grands formats et les poches sont en nombre conséquent (treize et vingt-huit) ce qui peut déconcerter - d'autant plus qu'il est difficile d'y voir une cohérence (hormis l'affection pour Peter May), mais il faut viser un large public. Quoi qu'il en soit, ces sélections remettent certains ouvrages en avant (et nombre d'entre eux sont sur k-libre. Ne boudons pas ce plaisir. Bon été !

    Les Livres de l'été :
    - Pour que tu ne te perdes paq dans le quartier, de Patrick Modiano (Gallimard, "NRF") ;
    - Hérétiques, de Leonardo Padura (Métailié) ;
    - Les Initiés, de Thomas Bronnec (Gallimard, "Série Noire") ;
    - 1177 avant J.-C. : le jour où la civilisation s'est effondrée, d'Eric Cline (La Découverte).

    Romans policiers grand format :
    - Les Nuits de Reykjavik, d'Arnaldur Indridason (Métailié, "Noir") ;
    - Retour à Watersbridge, de James Scott (Le Seuil, "Policiers") ;
    - Les Initiés, de Thomas Bronnec (Gallimard, "Série Noire") ;
    - Temps glaciaires, de Fred Vargas (Flammarion) ;
    - Dans la ville en feu, de Michael Connelly (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente...) ;
    - Les Ombres de Katyn, de Philip Kerr (Le Masque, "Grand format") ;
    - Or noir, de Dominique Manotti (Gallimard, "Série Noire") ;
    - La Violence en embuscade, de Dror Mishani (Le Seuil, "Policiers") ;
    - La Chasse au trésor, de Andre Camilleri (Fleuve, "Noir") ;
    - Perfidia, de James Ellroy (Rivages, "Thriller") ;
    - Pu-Khtu Primo, de D.O.A. (Gallimard, "Série Noire") ;
    - La Fille du train, de Paula Hawkins (Sonatine) ;
    - Le Garçon qui ne parlait pas, de Donna Leon (Calmann-Lévy).

    Polars en poche :
    - Citoyens clandestins, de D.O.A. (Folio, "Policier") ;
    - L'Homme de Lewis, de Peter May (Babel, "Noir") ;
    - L'Île des chasseurs d'oiseaux, de Peter May (Babel, "Noir") ;
    - Le Braconnier du lac perdu, de Peter May (Babel, "Noir") ;
    - Nous cheminions entourés de fantômes aux fronts troués, de Jean-François Vilar (Points, "Romans noirs") ;
    - Délivrance, de Jussi Adler-Olsen (Le Livre de poche, "Thriller") ;
    - Yeruldelgger, de Ian Manook (Le Livre de poche, "Policier") ;
    - Ceux qui tombent, de Michael Connelly (Le Livre de poche, "Policier") ;
    - Prague fatale, de Philip Kerr (Le Livre de poche, "Policier") ;
    - Pain, éducation, liberté, de Pétros Márkaris (Points, "Policier) ;
    - Journal 1966-1974, de Jean-Patrick Manchette (Folio) ;
    - Police, de Jo Nesbø (Folio, "Policier") ;
    - Black-out, de John Lawton (10-18, "Domaine policier") ;
    - Les Douze enfants de Paris, de Tim Willocks (Pocket, "Thriller") ;
    - Les Impliqués, de Zygmunt Miloszewski (Pocket, "Policier") ;
    - Trois cercueils se referment, de John Dickson Carr (Le Masque, "Masque jaune") ;
    - Meurtre à Tombouctou, de Moussa Konaté (Points, "Policiers") ;
    - Je suis pilgrim, de Terry Hayes (Le Livre de poche, "Thriller") ;
    - Le Duel, d'Arnaldur Indridason (Points, "Policiers") ;
    - La Sirène, de Camilla Läckberg (Babel, "Noir") ;
    - Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages, "Noir") ;
    - Deux veuves pour un testament, de Donna Leon (Points, "Policiers") ;
    - Une disparition inquiétante, de Dror Mishani (Points, "Policiers") ;
    - Au service surnaturel de sa majesté, de Daniel O'Malley (Pocket, "Thriller") ;
    - La Disparue d'Angel Court, de Anne Perry (10-18, "Grands détectives") ;
    - Dragon bleu, tigre blanc, de Qiu Xiaolong (Points, "Policiers") ;
    - Le Sceau du diable, de Peter Tremayne (10-18, "Grands détectives") ;
    - D., de Robert Harris (Pocket, "Thriller).
    Liens : Les Nuits de Reykjavik |Temps glaciaires |Les Ombres de Katyn |Or noir |La Violence en embuscade |Perfidia |La Fille du train |Le Garçon qui ne parlait pas |L'Homme de Lewis |L'Île des chasseurs d'oiseaux |Le Braconnier du lac perdu |Délivrance |Délivrance |Yeruldegger |Ceux qui tombent |Pain, éducation, liberté |Police |Meurtre à Tombouctou |Je suis pilgrim |Le Duel |Le Duel |La Sirène |La Sirène |Après la guerre |Une disparition inquiétante |La Disparue d'Angel Court |Dragon bleu, tigre blanc |Leonardo Padura |Arnaldur Indridason |Fred Vargas |Michael Connelly |Philip Kerr |Dominique Manotti |James Ellroy |Donna Leon | D.O.A. |Peter May |Jussi Adler-Olsen |Ian Manook |Pétros Márkaris |Jean-Patrick Manchette |Jo Nesbø |Zygmunt Miloszewski |John Dickson Carr |Camilla Läckberg |Hervé Le Corre |Anne Perry |Qiu Xiaolong |Peter Tremayne

  • 27/02 Édition: Parutions de la semaine - 27 février
  • 17/01 Édition: Parutions de la semaine - 17 janvier

Le climat de Prague est mauvais pour la santé

Sur les pas de Bernhard Gunther, dit Bernie, son héros, Philip Kerr n'en finit pas d'explorer l'Allemagne nazie en mêlant, avec maestria, intrigues fortes et faits historiques authentiques.

Le prologue relate, le 8 juin 1942, le retour de Prague de Bernie Gunther, en compagnie du corps de Reinhard Heydrich. Les faits qui conduisent à cette situation débutent en septembre 1941, quand Gunther, revenu d'Ukraine, retrouve sa place de policier à l'Alex.
Les habitants de Berlin subissent des privations de toutes natures et le couvre-feu. La criminalité évolue, mais les assassinats restent monnaie courante.
Un cadavre a été renversé par un train. Très vite, Bernie comprend qu'il ne s'agit ni d'un accident, ni d'un suicide, pour ce travailleur volontaire originaire des Pays-Bas.
En rentrant chez lui, pendant le couvre-feu, il intervient pour secourir une jeune femme. Son agresseur réussit à s'enfuir malgré un choc avec un taxi en maraude. Gunther, galant, raccompagne Arianne Tauber jusqu'à son logement.
C'est la Gestapo qui emmène le policier examiner un autre corps. Sur place, Gunther conclue, compte-tenu des hématomes et des blessures, qu'il s'agit de l'agresseur qu'il a fait fuir.
Il retrouve Arianne qui tient un vestiaire dans une boite de nuit très chic. Des relations se nouent.
C'est Heydrich qui réclame, sous la forme d'une invitation, la présence de Bernie à Prague alors que celui-ci voulait prendre quelques congés avec Arianne. Celle-ci souhaite l'accompagner malgré les réticences de Gunther. Le véritable motif de cette invitation concerne les sérieuses menaces d'assassinat qui pèsent sur Heydrich. Et Bernie, pour son malheur, est contraint d'accepter la proposition...

Outre les intrigues toujours finement ciselées, et celle qu'il a concocté pour le présent roman ne déroge pas à la règle, c'est toute une page de la grande Histoire que Philip Kerr fait revivre. Il sait, comme peu de romanciers, rendre tangible l'atmosphère qui régnait dans cette Allemagne sous la coupe nazie, ne s'interdisant aucun domaine, tant social que politique.
Avec Bernhard Gunther, son Kommissar attaché à l'Alex, nom donné à la police berlinoise car le bâtiment principal était situé sur l'Alexanderplatz, il fait revivre les différentes étapes de l'installation du nazisme, de son développement, jusqu'à son apogée et sa chute. Il prolonge, dans les années 1950, avec le récit des Allemands, nazis ou non, réfugiés à Cuba et en Amérique du Sud.
Dans Prague fatale, il décrit, en première partie, le Berlin de l'année 1941. C'est une ville où tout est rationné, (sauf pour les dirigeants), où les habitants ne trouvent que des ersatz... quand il y en a ! La criminalité évolue et les délits portent sur le vol de la nourriture, des animaux du zoo pour la viande, des meubles pour se chauffer, des rideaux pour faire des vêtements… Il évoque la loi du 19 septembre imposant le port d'une étoile jaune pour les juifs, comme au Moyen Âge. Il montre aussi le poids de la Gestapo, la terreur qu'elle inspire, qui place tout individu sur la défensive et sur la réserve. Il raconte la saleté, parce qu'il n'y a plus de savon, les odeurs corporelles dans les lieux clôs. Avec Bernie, il relate les échanges, les tractations pour obtenir des boites de conserves, une propriété répréhensible car tout le métal était destiné à l'effort de guerre. Il parle des pulsions suicidaires entretenues par des rescapés du front de l'Est, mais aussi de l'acharnement, de l'attachement des individus à la vie, malgré les énormes difficultés.

La seconde partie, qui se déroule à Prague est l'occasion de montrer comment la guerre et l'occupation étaient vécues dans la Tchécoslovaquie rebaptisée la Bohême-Moravie. Il revient sur les Trois Rois, des soldats tchèques qui luttent contre le nazisme par des actions armées, tant à Prague qu'à Berlin.

Avec ce nouveau roman, Philip Kerr nous offre une magnifique intrigue dans un cadre historique d'une grande rigueur.

Citation

Un choix hitlérien. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de choix du tout.

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 28 août 2014
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page