Enfin (tous) réunis

Line ne s'était approchée du détenu qu'à travers son objectif. Le voilà qui venait vers elle, la démarche gênée par les menottes et les entraves, le pas trainant. En la dépassant, il se tourna, fixa l'objectif. Il était si proche qu'elle sentait son odeur, aigre et renfermée, comme une maison restée longtemps inoccupée.
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jeudi 25 avril

Contenu

Roman - Policier

Enfin (tous) réunis

Psychologique - Social - Tueur en série MAJ jeudi 24 octobre 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 12 €

Annabelle Léna
Saint-Étienne : Du Caïman, septembre 2013
254 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-919066-12-4
Coll. "Polars"

Regarder les clichés

Le titre de ce nouveau roman d'Annabelle Léna pourrait sembler étrange car il semble annoncer des retrouvailles or, rarement, on aura connu un personnage aussi solitaire. De fait le commissaire Rognes, personnage central de ce texte, semble avoir la manie de collectionner les photos qu'il découvre chez les victimes de meurtres, voire même d'en dérober chez les témoins ou les voisins. Pourquoi dérobe-t-il des clichés ? Peut-être parce qu'au départ lui même semble n'être qu'un cliché, un stéréotype du roman noir : un policier, aux bords de la dépression, ayant perdu sa femme et sa fille, distant et cassant avec ses subalternes, traînant de vieilles casseroles. Son adjoint aimerait d'ailleurs en profiter pour le pousser vers la sortie et prendre ainsi sa place. Le roman est d'ailleurs la longue, lente et fine description de cette descente aux Enfers, de ce besoin compulsif de créer une famille, de répondre, finalement, au titre annoncé, une quête aux conséquences imprévisibles. Le style s'accorde avec le récit en tournant constamment autour des idées sombres et des noirceurs du personnage central. On croit échapper à des incursions dans l'univers mental d'autres personnages (une voisine amoureuse, l'adjoint...) mais il ne s'agit que de faux semblants qui nous ramènent à la noirceur du propos. L'intrigue se déroule à Marseille et se base sur la recherche d'un tueur en série qui s'en prendrait aux proxénètes. Un tueur en série ou un collègue qui se débarrasse de la concurrence ? Mais le roman ne verse pas une seconde dans la galéjade ou le folklore, se concentrant sur le policier, sur son envie de réunir une famille dispersée, malgré les morts, malgré les difficultés (et les révélations finales en verront apparaître d'autres). Annabelle Léna crée une atmosphère pesante, lourde, renfermée autour de son personnage et de son obsession, entraînant jusqu'aux conséquences dramatiques un récit logique, tendu vers sa fin, maîtrisé dans une écriture qui ne laisse que peu d'occasion au lecteur de respirer lui aussi.

Citation

Bel quant à lui était un caniche, court sur pattes, toiletté en lion et la dentition agressive à l'extrême. Une lueur au fond de ses yeux hurlait qu'il était petit mais méchant.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 23 octobre 2013
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