Mauvaise étoile

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vendredi 19 avril

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Roman - Thriller

Mauvaise étoile

Road Movie - Évasion MAJ mercredi 16 octobre 2013

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Roger Jon Ellory
Bad Signs - 2011
Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau
Paris : Sonatine, octobre 2013
538 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-194-1

Actualités

  • 04/10 Édition: Parutions de la semaine - 4 octobre
  • 09/09 Édition: Trois jours à Chicagoland pour Roger Jon Ellory
    En ce mois de septembre, les éditions Sonatine proposent à la vente sur toutes les plateformes numériques un triptyque de nouvelles inédites de leur auteur phare, le romancier anglais Roger Jon Ellory. L'ensemble, intitulé Trois jours à Chicagoland, relate un fait divers de trois points de vue différents, qui sont autant de réalités faussées. Le lecteur, afin de se faire une idée la plus véridique possible devra faire la part des choses dans les trois témoignages. À l'origine, il y a le meurtre par strangulation d'une jeune institutrice dans Chicago au milieu des années 1950. Des années plus tard, alors que le meurtrier va être exécuté, chacun du flic, du tueur et de la sœur de la victime revient sur les faits marquants d'un drame à la réalité trompeuse.

    Trois jours à Chicagoland :
    1. "La Sœur" (12 septembre)
    2. "Le Flic" (19 septembre)
    3. "Le Tueur" (26 septembre)

    Chaque nouvelle sera publiée à un rythme hebdomadaire, et la troisième nouvelle proposera les premières pages de Mauvaise étoile (440 p. ; 22 €.), roman de la rentrée de Roger Jon Ellory à paraitre le 3 octobre. Un bon moyen pour l'auteur de se rappeler au souvenir de ses lecteurs au moment opportun pour trois fois 1,99 €.
    Liens : Roger Jon Ellory

Film à retordre

Roger Jon Ellory est un Anglais qui écrit des romans se déroulant aux États-Unis. Certes, c'est un secret bien caché, et il ne faut pas le dire, c'est mauvais pour le bizness (que penserait le kritik syndiqué ou le lecteur s'il apprenait qu'au lieu du dernier Petit Génie Américain™, on lui avait refilé une espèce de Rosbif ?), mais peut-être est-ce une clé pour comprendre son œuvre. Celle-ci ne se déroule pas dans une réalité, mais dans une sorte de continent Americana fantasmé nourri de tout un imaginaire, soit une fiction se passant dans un univers fictif. En ce sens, on comprendrait le léger décalage qui donne à ses romans l'impression de rêve éveillé, cette impression de vouloir en faire un peu trop, comme dans les noms des protagonistes toujours un peu, hem, archétypaux, ou des dialogues un peu trop littéraire. En ce sens, on comprend que, comme on l'a souvent signalé, Seul le silence se passe dans un Sud profond où il n'y a pas un seul Noir ? Il ne s'agit pas du Sud réel, plutôt d'une forme de noosphère de fiction basée sur d'autres fictions...
Pourtant, ce nouveau roman n'est pas vraiment dans le meilleur braquet, utilisant le bon vieux thème de la "mauvaise graine" très année 1950. 1964. Deux adolescents nés sous une mauvaise étoile, Clay Luckman et Elliot "Digger" Danziger (toujours ces noms trop beaux pour être vrais...), frères de circonstance, se retrouvent en maison de correction, où ils rêvent d'un Eldorado mythique... Leur route va croiser celle du braqueur fou ultra-violent Earl Sheridan, qui trouvera moyen de s'évader en les prenant en otage. Des otages qui deviennent vite consentants. Mais c'est là que les deux frères se séparent : Clay rejette la violence d'Earl, alors que Digger semble fasciné par ce trouble mentor. Au point de devenir un élève qui le dépassera... Lorsque la mécanique du FBI se met en branle, on se retrouve dans une course-poursuite évoquant fortement le film Un monde parfait de Clint Eastwood, avec à peu près le même décor. Le parcours parallèle des frères devenus ennemis est suivi sur neuf jours sous forme de road-movie (étiquette qui fait saliver pavlovesquement le kritik syndiqué précité), Clay trouvant l'amour là où Digger s'enfonce dans la folie meurtrière, jusqu'à un finale excessivement prévisible depuis Bonnie & Clyde auquel il faut ajouter l'obligatoire happy end.
Pourquoi pas, pourrait-on dire, tant le public gavé d'imagerie US est en terrain connu, d'autant que le style de l'auteur est toujours aussi impeccable, rendant le tout assez atmosphérique loin des épisodes de série TV prémâchés actuels, mais... Reste le défaut du genre actuellement : le besoin de remplir du feuillet… Résultat, chaque personnage même plus que secondaire, est décrit en détail sur des pages et des pages, ce qui permet de balancer à peu près tous les archétypes possibles et imaginables du genre (oui, il y a LA serveuse de Diner, LE shérif-de-petite-ville, etc.) entre le noir rétro et le western, plus d'interminables pages de dialogues-Ikéa (servant à meubler) qui finissent par lasser. Cette "mortelle randonnée" se clôt sur l'obligatoire siège, curieusement bien vite résolu. Une action resserrée aurait permis de faire passer ce déluge de clichés, mais là, à plus de cinq cents pages bien tassées le bout, cela finit par se voir. La fascination pour cet univers de pure fiction formant un effet de miroir reste fascinante, mais la mayonnaise a du mal à prendre. Ce sera pour la prochaine fois ?

Citation

Les gens qui le connaissaient, même ceux qui l'avaient élevé, savaient que tôt ou tard Earl Sheridan finirait par tuer quelqu'un. Peut-être était-ce simplement une accumulation d'incidents mineurs, mais ceux qui comprenaient un tant soit peu la psychologie humaine savaient que le pouvoir des petites choses ne devait jamais être sous-estimé.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 16 octobre 2013
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