La Reine de la Baltique

Dorénavant, peu d'espaces de notre vie contemporaine sont oubliés par le roman noir. Il est devenu, peu à peu, l'un des petits bouts sombres de la lorgnette par laquelle des écrivains observent notre monde et en dressent une poignante ethnographie de première importance.
Jean-Bernard Pouy - Une brève Histoire du Roman Noir
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

La Reine de la Baltique

Psychologique - Assassinat MAJ mercredi 11 septembre 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 0 €

Viveca Sten
I De Lugnaste Vatten - 2008
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Paris : Albin Michel, septembre 2013
386 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-226-24975-3
Coll. "Spécial suspense"

Actualités

  • 22/06 Prix littéraire: Prix "Saint-Maur en poche" 2015
    La 7e édition de Saint-Maur en poche" qui se déroulait les 20 et 21 juin réunissait pour l'occasion cent soixante auteurs sur le parvis de la gare RER de Saint-Maur-Créteil sous la parrainage de Tatiana de Rosnay. Elle avait pour thématique principale le cinéma, mais ce sont bel et bien les littératures policières qui sont sorti vainqueurs de la horde de prix littéraires qui y ont été décernés. Neuf distinctions ont été remises. Les "Coup de cœur de La Griffe noire" ont distingué deux auteurs de littérature policière : le romancier canadien Linwood Barclay et la romancière française Marie Neuser, tous deux pour leur carrière. Transfuge en a remis trois dont deux à des ouvrages k-librés : 24 jours : la vérité sur la mort d'Ilan Halimi, d'Émilie Frèche (Points) & L'Or de Quipapá, d'Hubert Tézenas (Métailié). Le public, lui, a clairement fait son choix : W3 : Le Sourire des pendus, de Jérôme Camut & Nathalie Hug (Le Livre de poche) & Code 93, d'Olivier Norek (Pocket). Enfin, dernière catégorie et non des moindre, celle dédiée au polar, a échu à La Reine de la Baltique, de Viveca Sten (Le Livre de poche). Nous relayons ci-après l'intégralité des distinctions.

    Prix "Saint-Maur en poche" 2015 :

    Polar :
    - La Reine de la Baltique, de Viveca Sten (Le Livre de poche).

    Roman français :
    - L'Année des volcans, de François-Guillaume Lorrain (J'ai lu).

    Littérature étrangère :
    - Expo 58, de Jonathan Coe (Folio).

    Jeunesse :
    - La Sorcière verte fait des bêtises, de Viviane Lelong-Verdier & Anne Mahler (Petites fripouilles).

    Ados :
    - Autobiographie d'une courgette, de Gilles Paris (J'ai lu).

    Public :
    - W3 : Le Sourire des pendus, de Jérôme Camut & Nathalie Hug (Le Livre de poche) & Code 93, d'Olivier Norek (Pocket).

    Coup de cœur de Transfuge :
    - L'Année des volcans, de François-Guillaume Lorrain (J'ai lu), 24 jours : la vérité sur la mort d'Ilan Halimi, d'Émilie Frèche (Points) & L'Or de Quipapá, d'Hubert Tézenas (Métailié).

    Coup de cœur de La Griffe Noire :
    - Linwood Barclay & Marie Neuser.
    Liens : W3, le sourire des pendus |L'Or de Quipapá |Linwood Barclay |Marie Neuser |Viveca Sten |Jérôme Camut |Hubert Tézenas

Morts en île paisible

Au pays du polar suédois, une nouvelle arrivée vient marcher sur les platebandes de Camilla Läckberg. Les styles peuvent donner l'impression d'être similaires car Viveca Sten semblent prendre le même plaisir à privilégier la psychologie de ses personnages et à mettre en avant leur vie familiale. Ce n'est pas au détriment de l'action, mais au contraire c'est en prenant le parti d'aborder l'enquête de façon plus humaine. Le but n'est pas de sortir la grosse artillerie mais de jouer avec l'atmosphère du lieu et les états d'âme de chacun des protagonistes.

L'endroit où se déroule l'action, Viveca Sten le connait bien. Il s'agit de Sandhamn, dernière île faisant partie de l'archipel de Stockholm avant d'arriver dans les eaux de la mer Baltique. C'est un endroit privilégié encore à l'abri des voitures et qui ne compte que quelques résidents. Mais une fois les beaux jours revenus, le nombre de visiteurs s'envole, le lieu devenant le cadre idéal pour fuir la grande agglomération suédoise.
En promenant son chien sur la plage, un homme aperçoit un amas bizarre échoué sur le sable. En s'approchant, il découvre qu'il s'agit d'un filet de pêche, sauf que dans ses mailles il y a le corps sans vie d'un homme. Très vite le corps va être identifié, ce n'est pas un habitué de Sandhamn mais un habitant de Stockholm. Il n'est cependant pas aussi facile de déterminer les causes de la mort. Il pourrait aussi bien s'agir d'un suicide que d'un meurtre. La possibilité que l'homme soit même tombé d'un ferry est envisagée. En tout cas, ce mort vient bousculer la tranquillité habituelle de l'endroit où les résidents ont presque tous pour habitude de laisser leur porte ouverte. L'enquête est dirigée par l'inspecteur Thomas Andreasson, qui connait Sandhamn comme sa poche. Il y est souvent venu pour des vacances et sa meilleure amie d'enfance habite encore sur l'île. Nora Linde est mère de deux jeunes enfants et exerce la profession d'avocate à Stockholm.
La quiétude de Sandhamn va définitivement s'envoler avec la découverte d'un second cadavre. Cette fois, le corps sans vie d'une femme est découvert dans une chambre d'hôtel, et là, aucun doute possible : c'est un meurtre. Rien qu'en regardant les marques sur le corps de la morte, Andreasson comprend très vite qu'il est bien face à un homicide. Elle venait d'arriver sur l'île mais la question est de savoir dans quel but elle venait de débarquer quelques heures auparavant. Mais également il faut déterminer qui avait intérêt à la réduire au silence de façon aussi radicale. Andreasson est obligé de se demander si les deux histoires peuvent avoir un lien entre elles. Sa seule certitude est que la quiétude de l'été a définitivement laissé la place à la peur, notamment grâce aux journalistes qui raffolent de ce type d'histoires pour alimenter les colonnes de leurs quotidiens avec des titres racoleurs usant d'effets largement exagérés. Andreasson va pouvoir compter sur le soutien de son amie mais également sur son aide inopinée grâce à son énorme connaissance des lieux.

Viveca Sten, avec ce premier roman traduit en français, nous plonge dans les affres des histoires de famille. Elle nous fait partager le mal de vivre de Thomas Andreasson, dont le couple a volé en éclats quelques temps après le décès de leur bébé, victime de la mort soudaine du nourrisson. Il ressasse cette tragédie en boucle dans sa tête. L'auteur montre aussi le fossé qui se creuse insidieusement entre Nora Linde et son mari, le couple ne semblant plus être exactement sur la même longueur d'ondes. Et Viveca Sten nous entraîne aussi dans des histoires de famille beaucoup plus complexes car trop longtemps enfouies. Elle ne se prive pas d'user de fausses pistes pour mieux embrouiller les choses et faire rebondir son histoire nichée entre passé et présent. Elle manie à dessein les mensonges issus de toutes les faiblesses mal assumées de l'être humain en général. Le tout sans oublier une parfaite maitrise du suspense pour ravir les amateurs. Un nouveau duo d'enquêteurs vient de faire, avec brio, son entrée dans le polar féminin suédois qui pourrait détrôner Camilla Läckberg, la reine du genre.

Citation

Tout ça semble tellement étrange. Deux personnes assassinées en quelques semaines. Comme si un de ces polars anglais qui passent à la télé était soudain devenu réalité. Tout ce qui manque, c'est un commissaire avec sa pipe.

Rédacteur: Fabien Maurice jeudi 06 juin 2013
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page