Le Camée anglais

Puis le sirdar eut réellement peur, quand il vit, derrière Jack, prenant de la vitesse tel un raz de marée qui accélère, gagnant sur lui à chaque instant, un énorme nuage de neige furieux qui ressemblait au souffle chaud du seigneur Shiva.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Le Camée anglais

Historique - Assassinat - Corruption MAJ vendredi 16 août 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9 €

Madhulika Liddle
The Englishman's Cameo - 2008
Traduit de l'anglais (Inde) par Mélanie Basnel
Arles : Philippe Picquier, mai 2013
416 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-8097-0917-9
Coll. "L'Asie en noir"

Actualités

  • 10/05 Édition: Parutions de la semaine - 10 mai
    Håkan Nesser (Le Seuil) et James Sallis (Rivages) sont les figures de proue d'une semaine où l'on découvre au catalogue de la "Série noire", en la personne de Bill Guttentage, un nouvel auteur dont nous vous parlerons bientôt.
    Les nombreuses rééditions vous permettront de (re)trouver Arnaldur Indridason, Frederyck Forsyth, John Harvey et Danielle Thiéry, autant d'habitués de ces pages, mais également des rééditions en folie de romans de Jean-Pierre Ferrière et, cerise sur le gâteux, une nouvelle traduction de Jacques Mailhos pour un roman de Ross McDonald mettant en scène Lew Archer, À chacun sa mort.
    La semaine propose également un arrivage massif de super-héros en lutte contre des super-vilains de chez Urban comics ou Panini comics, quant à la littérature jeunesse, elle nous propose une nouvelle immersion dans le far-west en compagnie de Caroline Lawrence, et un petit criminel imaginé par Christophe Léon. Pendant ce temps, De Borée nous emmène sur la côte d'Azur, loin de la Croisette mais à la croisée des faits divers sordides.

    Fictions adulte grand format :
    Le Matériel du tueur, de Gianni Bondillo (Métailié, "Bibliothèque italienne")
    Le Livre des morts : les nouvelles enquêtes de Sherlock Holmes, de David Stuart Davies (Fetjaine)
    Sherlock Holmes : un certain Dr Watson, de David Stuart Davies (Fetjaine)
    La Mort en rouge, de Pierre Gaulon (City, "Thriller")
    Coyote crossing, de Victor Gischler (Denoël)
    Boulevard, de Bill Guttentag (Gallimard, "Série noire")
    Sombre mascarade, de Caroline Herrera (Le Grand chardon-Astobelarra, "Mozaïc")
    Quelqu'un priait sur ma tombe, de Jean-Claude Melka (Les Nouveaux auteurs, "Policier")
    Le Pendu du jardin Vagabond, de Roger Moiroud (Thot, "Polar")
    L'Inconnue de Bangalore, de Anita Nair (Albin Michel, "Romans étrangers")
    Homme sans chien, de Håkan Nesser (Le Seuil, "Policiers")
    Rennes, ici Rennes, collectif (Critic, "Thriller")
    Le Tueur se meurt, de James Sallis (Rivages, "Thriller")
    Flics requiem, de Michel Tourscher (Les Nouveaux auteurs, "Policier")
    La Dérive des incontinents : quand le réchauffement climatique jette un froid !, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)

    Fictions adulte poche :
    La Muraille de lave, d'Arnaldur Indridason (Points, "Policier")
    Dangereuse courée, d'Yves Baudrin (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    Bronzage intégral, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    Ma mort aura ton visage, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    Meurtres en bonus, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    La Mort qu'on voit danser, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    Des relations de plage, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    Cobra, de Frederick Forsyth (LGF, "Thriller")
    Le Deuil et l'oubli, de John Harvey (Rivages, "Noir")
    Une canaille et demie, de Iain Levison (Liana Levi, "Piccolo")
    Moi, Anna, de Elsa Lewin (LGF, "Policier")
    Le Camée anglais : roman policier moghol, de Madhulika Liddle (Philippe Picquier, "L'Asie en noir")
    La Conjuration des ombres, de Scott Mariani (City, "Poche. Thriller")
    À chacun sa mort, de Ross McDonald (Gallmeister, "Totem")
    Noir de noir, 86 %, de Pierre Ricour (Les Presses littéraires, "Incisives nouvelles")
    Lord Peter et l'inconnu, de Dorothy Leigh Sayers (Le Masque, "Jaune")
    Le Chasseur solitaire, de Whitney Terrell (Rivages, "Noir")
    Le Sang du bourreau, de Danielle Thiéry (Le Masque, "Masque poche. Contemporain")
    N'ouvre pas les yeux, de John Verdon (LGF, "Policier")
    Mortel Cambrésis, de Philippe Waret (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")

    Bandes dessinées :
    Le Survivant des eaux noires, de Philippe Aymond (Dargaud)
    Batwoman. 2, En immersion, de Haden Blackman & J. H. Williams (Urban comics, "DC renaissance")
    Odyssée sicilienne, de Luca Blengino & Pasquale del Vecchio (Dargaud)
    Ultimatum, de C. B. Cebulski & Jeph Loeb (Panini comics, "Marvel Select")
    Mirador, tête de mort, de David Cénou (La Boîte à bulles, "Contre-cœur")
    Le Sourire de Mao, de Cornette & Michel Constant (Futuropolis)
    On a tué Wild Bill, de Hermann (Dupuis, "Aire libre")
    La Douce vie de bourreau, de Christian Jolibois & Joëlle Passeron (Gallimard)
    Lady Spitfire. 3, Une pour tous et tous pour elle, de Sébastien Latour & Maza (Delcourt, "Série B")
    Iron Man : l'intégrale. 1, 1963-1964, de Stan Lee, Don Heck & Jack Kirby (Panini comics, "Marvel Classic")
    Batman : Silence, de Jeph Loeb & Jim Lee (Urban comics, "DC essentiels")
    Marvel zombies : opération destruction, de Frank Marraffino & Fred Van Lente (Panini comics, "100 % Marvel")
    Lucky Luke : l'intégrale. 22, de Morris (Lucky comics)
    Lucky Luke : l'intégrale. 23, de Morris (Lucky comics)
    Les Guerres secrètes, de Jim Shooter, Mick Zeck & Bob Layton (Panini comics, "Marvel gold")
    Les Fugitifs : génération perdue, de Joss Whedon & Ryan Michael (Panini comics, "100 % Marvel")
    Tueurs de mamans. 1, de Zidrou, Ludo Borecki & Benoît Ers (Dupuis)

    Littérature de jeunesse (éveil) :
    Ali Baba, de Marie Caillou (Milan jeunesse, "Contes et contines à toucher")
    Zou détective : mes histoires surprises (Larousse)

    Fictions jeunesse :
    Qui a tué Sally Sampson ?, de Caroline Lawrence (Hachette, "Aventure")
    Le Petit criminel : le frère, la sœur et le policier, de Christophe Léon (Le Seuil jeunesse)
    Le Mystère de la chambre noire, de Serge Rubin (Talents hauts, "Livres et égaux")
    Mystères et pierres précieuses, de Andreas Steinhöfel (Gallimard jeunesse; "Hors série littérature")

    Criminologie & prisons :
    Fraude, contrefaçon et contrebande de l'Antiquité à nos jours, de Gérard Béaur, Hubert Bonin & Claire Lemercier (Université de Genève, Centre d'histoire économique internationale, "Publications d'histoireéconomique et sociale internationale")
    Les Grandes affaires criminelles de la côte d'Azur, d'Arnaud Gobin & Charles Bottarelli (De Borée, "Histoire & documents")
    De la piraterie au piratage : la fascination de la transgression, de Dominique Le Brun (Buchet Chastel, "Essais et documents")
    Une histoire du crime dans le Finistère, 1811-1910, d'Annick Le Douget (J.-P. Gisserot)
    Le Sang et l'encre : et si Christian Ranucci était innocent ?, de Yann Le Meur (L'Harmattan)
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  • 19/03 Édition: Parutions de la semaine - 19 mars

Au cœur de la société moghol

Sous le règne de l'empereur Shah Jahan, le constructeur du Taj Mahal d'Agra, la société moghol est en déclin. La corruption est générale. C'est ce contexte que Madhulika Liddle retient pour placer l'intrigue de son roman, un roman dépaysant à souhait.

C'est en rentrant chez lui, après avoir assisté, en compagnie de Salim le batelier, à un combat d'éléphants, que Muzaffar Jang apprend l'arrestation de son ami Faisal pour avoir poignardé Murad Begh, un collecteur d'impôts. Ce dernier l'accusait du vol d'un bijou de grande valeur.
Au Kotwali, dont le responsable n'est autre que le beau-frère de Muzaffar, il entend les explications de Faisal. Il se rend compte que Yusuf, le policier chargé de l'enquête, est persuadé de la culpabilité de son ami.
Il commence alors ses recherches, use de son statut de noble, pour ouvrir des portes. Ainsi, il apprend que le bijou volé n'avait pas fait l'objet d'autant de surveillance que le déclare l'eunuque au service de Murad, que ce dernier était ruiné et, sauf miracle, finirait mendiant.
Un médecin trouve dans la bouche du mort les restes d'un paan empoisonné.
Muzaffar conclue que l'homme a été poignardé et empoisonné avec du bachnag. Il sortait alors de chez Mehtab Banu, une courtisane célèbre. Pendant qu'il est avec Salim, qui sait où loge Mehtab, une première flèche le frôle, une seconde atteint l'épaule. Il tombe dans le fleuve, s'assomme en essayant de remonter.
Malgré sa blessure, il continue ses investigations. Pendant sa conversation avec Mehtab, elle prépare un paan en réunissant les ingrédients qu'elle sort du paandaan dont elle garde la clé sur elle. Il repart déçu, pendant que la courtisane grignote le paan qu'elle lui avait préparé, mais qu'il a refusé.
De retour dans sa demeure, il est convoqué par son beau-frère. Au Kotwali, un homme l'accuse de meurtre. Mehtab a été empoisonnée...

Madhulika Liddle a écrit de nombreuses nouvelles dans des genres différents. Le Camée anglais est son premier roman. Elle a retenu comme cadre, une période charnière de l'ancien empire moghol, des Perses qui avaient pratiquement conquis le territoire de l'Inde que l'on connait aujourd'hui.
Elle prend pour héros, un personnage atypique, considéré comme un marginal dans la société huppée de l'époque. On dit de lui qu'il "s'intéresse plus à ses livres et à ses oiseaux qu'à ce qui compte vraiment : les bijoux, les beaux vêtements, les pur-sang arabes, les belles esclaves, les beaux-jeunes hommes". De plus, ce nobliau dont les revenus l'obligent à mener un train de vie modeste, pour son rang, compte parmi ses amis des ouvriers, des gens de basse condition. Mais, l'auteur sait le rendre emphatique et on ne résiste pas à prendre son parti dans les nombreuses péripéties, à trembler pour lui dans les actions musclées où il se trouve entraîné.

Sa première enquête l'amène à élucider trois meurtres qui trouvent leurs mobiles dans le climat de déliquescence où baigne la société de cette époque. L'auteur tisse, d'une belle manière, une intrigue nourrie de multiples desseins, multiplie les effets de la corruption, les trahisons, meurtres et manigances.

Elle fait une description minutieuse de cette période, explicitant le quotidien des différentes couches sociales, donne un éclairage passionnant sur une civilisation encore peu connue grâce à une galerie fort développée d'intervenants.

Le Camée anglais est une excellente surprise, pour la finesse de son récit, la rouerie de son intrigue et la richesse descriptive de cette société. C'est un nouvel univers à découvrir car elle a entraîné son héros dans deux nouvelles enquêtes… qui restent à traduire.

Citation

Les goûts extravagants de Ma'abadaulat - la construction du Taj Mahal à Arga, du fort à Dilli, les bijoux, les tapis de soie, les chevaux de race et les éléphants - n'avaient fait qu'appauvrir une trésorerie déjà écrasée sous le fardeau d'un système économique en échec. L'empereur, après une vie d'excès passée entre les bras des femmes et les vapeurs d'opium, se mourrait.

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 01 août 2013
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